Pékin-2015, des Mondiaux sous haute pression
La Chine face au défi de la pollution
Voici sept ans, pour les Jeux Olympiques de 2008, les autorités chinoises avaient décidé d'interrompre les usines à proximité de Pékin, afin de limiter la pollution ambiante. En 2015, pour ces Mondiaux, les grosses entreprises tournent encore au ralenti. Mais le thème est revenu au premier plan avec les Jeux Olympiques d'hiver (les cérémonies d'ouverture et de clôture auront lieu dans le stade du Nid d'Oiseau) et ainsi devenir la première ville de l'Histoire à avoir organisé les Jeux d'hiver et d'été, la Chine ne veut pas tenir son image. Surtout à deux mois de la grande conférence sur le climat à Paris (30 novembre-11 décembre), où le premier producteur de gaz à effet de serre est très attendu pour s'engager davantage dans une démarche écologique, comme les Etats-Unis, son dauphin dans ce classement peu glorieux.
L'athlétisme face au spectre du dopage
La chaîne allemande ARD et le journal britannique The Sunday Times ont porté de lourdes accusations. Selon eux, en partant de 12.000 échantillons qui ont fuité de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), un tiers des médaillés mondiaux ou olympiques, entre 2001 et 2012, présenteraient des valeurs sanguines suspectes. La Russie et le Kenya sont particulièrement visés dans ces allégations. Cela a fait énormément de bruit. A tel point que la superstar Usain Bolt s'en est ému, à deux jours du début des compétitions. "C'est vraiment prégnant. Tout ce qu'on a pu entendre ces deux dernières semaines, c'est dopage, dopage, dopage. La majorité des questions portent sur le sujet. C'est vraiment triste", a-t-il dit en conférence de presse.
Ces championnats du monde seront énormément scrutés, les performances de Russes et des Kenyans peut-être plus que les autres, et la lutte contre le dopage sera fortement observée. "Avant tout, je cours pour moi-même. Les gens disent que je dois gagner pour la crédibilité de ce sport, mais il y a beaucoup d'autres athlètes qui sont 'propres'. Je pense que c'est la responsabilité de tous les athlètes d'aider notre sport et de montrer qu'on peut arriver loin sans dopage", a encore ajouté celui qui avait raflé les trois titres olympiques (100m, 200m, 4x100m) en 2008 sur cette piste. Ce sera aussi la responsabilité de Sebastian Coe, le nouveau président de l'IAAF élu juste avant le début des championnats, et qui succédera à Liamine Diack au lendemain des Mondiaux. Le Sénégalais voit son règne de 16 ans s'arrêter dans huit jours, et affiche sa sérénité dans ce domaine. Pourtant, la campagne de sa succession a été beaucoup axée sur le dopage. Le Britannique a fait de la lutte antidopage l'une de ses priorités, affirmant qu'il y aurait une tolérance zéro. Pékin-2015 marquera-t-il un tournant ? Ce sera en tout cas une passation de pouvoir.
Les JO de Rio dans le viseur
Les athlètes de la planète entière sont bien évidemment concentrés sur ces Mondiaux-2015. Mais au-delà, chacun a dans un coin de sa tête les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, dans moins d'un an. Ce n'est pas un hasard si certains athlètes sont absents de cette compétition, ayant préféré soigner des blessures et faire l'impasse pour être plus prêts pour l'année prochaine, à l'image de Yohann Diniz, le marcheur, qui vivait son forfait comme un "réel déchirement" pour se "préparer dans les meilleures conditions pour mon échéance majeure, les JO de Rio." Pour d'autres, ce sera peut-être la fin de l'aventure, comme Usain Bolt, qui rêve de décrocher un troisième triplé olympique consécutif (100m, 200m, 4x100m) après Pékin-2008 et Londres-2012.
A Londres, en 2012, les Etats-Unis avaient fini meilleure nation en athlétisme avec 28 médailles (dont 9 en or), devant la Russie (18 dont 8 en or) et la Jamaïque (12 dont 4 en or). Lors des championnats du monde 2013, à Moscou, la Russie avait damé le pion aux Américains (défaits pour la 4e fois de l'Histoire en 14 éditions). Cette course à la suprématie débute à Pékin.
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