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Mondiaux d'athlétisme 2022 : les sept athlÚtes français à suivre à Eugene

Des tĂȘtes d'affiche et des jeunes font partie des Tricolores attendus sur ces Mondiaux d'athlĂ©tisme, qui dĂ©marrent vendredi.

Article rédigé par Louise Le Borgne, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
De gauche Ă  droite : Quentin Bigot, Kevin Mayer et RĂ©nelle Lamote. (AFP)

A deux ans des Jeux olympiques de Paris, l'Ă©lite de l'athlĂ©tisme français veut prendre ses marques. Les Mondiaux se disputent du vendredi 15 au 24 juillet Ă  Eugene (Oregon) et plusieurs Tricolores pourraient tirer leur Ă©pingle du jeu. AprĂšs des Jeux de Tokyo en demi-teinte, oĂč seul Kevin Mayer est revenu mĂ©daillĂ©, l'Ă©quipe de France entend se remettre en Ă©tat de marche. Entre champions multimĂ©daillĂ©s, hauts potentiels et jeunes pousses bien dĂ©cidĂ©es Ă  se tailler une place sur le podium, franceinfo: sport fait une revue d'effectifs.

Quentin Bigot, l'Ă©closion printaniĂšre

En athlétisme, certaines barriÚres sont symboliques. Quentin Bigot, vice-champion du monde 2019, en a explosé une en lançant son marteau à plus de 80 mÚtres à Forbach, le 29 mai (80,14 mÚtres). Dans la foulée, le Messin a enchaßné avec un autre concours de haut vol en améliorant son record personnel à 80,55 mÚtres à Chorzow, en Pologne, le 5 juin. Ces performances le font figurer parmi les favoris des Mondiaux d'Eugene.

Sur sa route, deux gros morceaux pourraient nĂ©anmoins dĂ©jouer ses plans : le champion du monde polonais Pawel Fajdek et son compatriote champion olympique Wojciech Nowicki. Les deux hommes ont dĂ©jĂ  devancé Quentin Bigot cette annĂ©e lors de la Ligue de diamant à Paris. Un concours oĂč le Tricolore Ă©tait apparu plus hĂ©sitant (78,12 m) et oĂč son concours avait Ă©tĂ© Ă©maillĂ© de bulles (lorsque le marteau termine sa course dans les filets de la cage, synonyme de 0 pointĂ©). Reste que le Français sait se transcender en championnat, lui qui avait accrochĂ© une 5e place inespĂ©rĂ©e Ă  Tokyo l'Ă©tĂ© dernier. De quoi aller titiller le record de France de Gilles Dupray (82,38 mĂštres) ? 

Les 10 travaux de Kevin Mayer

Tel Ulysse, l'odyssĂ©e de Kevin Mayer est un rĂ©cit fleuve, Ă©maillĂ© de (trĂšs) belles batailles et de sacrĂ©s pĂ©pins. Si on reprend le feuilleton lĂ  oĂč il en est, le vice-champion olympique est diminuĂ© par une inflammation au tendon d'Achille qui, combinĂ© au Covid-19 contractĂ© en janvier, lui a coĂ»té une bonne partie de la saison hivernale (impasse aux Mondiaux en salle). Le Tricolore roulait encore Ă  petit trot en ce dĂ©but d'Ă©té : impasse sur le championnat de France Elite, aucun dĂ©cathlon fini cette annĂ©e. Le recordman du monde a tout juste passĂ© une tĂȘte Ă  la Ligue de diamant  de Paris, avec un saut Ă  7m38 Ă  la longueur et 15m61 au poids (forfait sur le 110 m haies car non travaillĂ© Ă  l'entraĂźnement). Loin de ses meilleures performances.

Malgré cette année tronquée, "Keke la braise", herculéen à Tokyo malgré un dos en vrac, n'a pas à livrer bataille pour les minima. Qualifié grùce à son classement à Tokyo, le Français n'avait plus qu'à se concentrer sur sa préparation en vue des Mondiaux d'Eugene. TrÚs autonome dans son projet, Kevin Mayer a également réorganisé son staff, en se séparant de son préparateur physique de toujours, JérÎme Simian, qui l'accompagnait depuis 2013.

A Eugene, le recordman du monde fera office de... challenger. Le plateau est relevé. Entre le Canadien Damian Warner, les Américains Garrett Scantling et Kyle Garland ou le jeune Ashley Moloney, tous s'approchent des 9 000 points, le Graal du décathlon. "Je n'ai jamais vu un niveau comme ça ! C'est incroyable ce qui se passe (...) Moi, il faut juste que je n'arrive pas blessé et je me vois comme un challenger pour aller chercher la médaille d'or" , expliquait l'athlÚte dans les colonnes de L'Equipe. Le Français, qui vient d'avoir 30 ans, n'a plus passé la barre des 9 000 points depuis 2018, à Talence, lorsqu'il s'était adjugé le record du monde (9 126 points). 

Rénelle Lamote, la roue tourne...

Pour emmener cette Ă©quipe de France, la double vice-championne d'Europe du 800 mĂštres, RĂ©nelle Lamote, figure parmi les tĂȘtes d'affiche. Multiple mĂ©daillĂ©e en Ligue de diamant cette saison, elle a rĂ©alisĂ© dĂ©but juin les minima Ă  Rome, dans la foulĂ©e de la championne olympique et grande favorite de ces Mondiaux, Athing Mu (1'58''48). A Caen, la spĂ©cialiste du double tour de piste a par ailleurs conservĂ© son titre national avec le temps canon de 1'58''71 au terme d'une course explosive.

Mais le parcours de RĂ©nelle Lamote dans les grands championnats constitue une histoire contrariĂ©e. En trois participations aux championnats du monde et deux participations olympiques, la jeune femme n'a disputĂ© qu'une seule finale, quand bien mĂȘme son classement mondial lui laissait espĂ©rer une mĂ©daille. 






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Cyrena Samba-Mayela, la confirmation dans les jambes

Sacrée championne du monde cet hiver, on l'avait vue submergée par l'émotion à Belgrade (Serbie) aprÚs sa victoire sur 60 m haies. Cyrena Samba-Mayela est devenue la quatriÚme Française à décrocher le titre mondial en salle aprÚs Marie-Pierre Duros (1991), Muriel Hurtis (2003) et Eloyse Lesueur (2014).

A 21 ans, la pensionnaire du Lille métropole athlétisme aborde les Mondiaux d'Eugene forte de son nouveau statut de leader, mais avec un certain manque d'expérience. Sur la ligne droite du 100 mÚtres haies, la Française fait face à une concurrence redoutable alors que les meilleures mondiales étaient absentes en Serbie. Tout en ayant passé un cap en une demi-saison, la jeune femme est encore dans une phase d'apprentissage, elle qui n'a disputé que trois meetings de la Ligue de diamant dans toute sa carriÚre. A Paris, elle avait signé un chrono convaincant en 12"76, prenant la quatriÚme place d'une course remportée par la Nigériane Tobi Amusan (12"41). La jeune femme vise une confirmation.

Sasha Zhoya et Just Kwaou-Mathey, le rĂȘve amĂ©ricain

Le phénomÚne Sasha Zhoya, 20 ans, pourrait lui aussi briller. Le prodige aux cheveux peroxydés a couru son 110 mÚtres haies en 13''17 aux championnats de France à Caen, soit la 6e meilleure performance tricolore de tous les temps. De quoi passer un cap aprÚs avoir connu plusieurs déconvenues physiques cette saison (crampes, fissure du ménisque).

Aux Mondiaux d'Eugene, le Franco-Australien se sait scruté. Champion du monde junior et recordman du monde de la catégorie (12"72 sur des haies de 0,99 m, contre 1,06 m chez les seniors), Sasha Zhoya attise la curiosité et fait figure d'outsider. Le jeune homme pourrait créer la surprise tant sa progression est exponentielle, lui qui a amélioré de trois dixiÚmes son record en l'espace d'un mois.

Il ne sera pas le seul jeune Ă  plonger dans le grand bain pour ses premiers mondiaux. A 22 ans, Just Kwaou-Mathey disputera Ă©galement le 110 m haies. A Charlety, le Normand a battu son record (13”27) pour s'offrir une troisiĂšme place prestigieuse.

Pascal Martinot-Lagarde, l'infaillible

Si la jeune garde entend briller, Pascal Martinot-Lagarde est loin d'avoir raccroché les crampons. A 30 ans, le hurdler, 4e à Tokyo, s'est remis d'une blessure au mollet droit et vit une saison en dents de scie. Incertain jusqu'à la derniÚre minute à la Diamond League de Paris, "PML" a terminé sa course en 13"55. Pas son meilleur chrono, mais de quoi se dégourdir les jambes et se rassurer sur le tartan. 

Le recordman de France du 110 mĂštres haies (12"95) a du mĂ©tier. C'est un habituĂ© des saisons poussives au dĂ©marrage mais redoutables une fois lancĂ©es. En 2018, il avait contractĂ© une pubalgie, en 2019 une mononuclĂ©ose, puis connu plusieurs pĂ©pins physiques. Pourtant, lors de ces mĂȘmes annĂ©es, PML s'est bĂąti l'un des meilleurs palmarĂšs de l'athlĂ©tisme français. Triple vice-champion du monde en salle (2014, 2016, 2022), champion d'Europe en 2018 et mĂ©daillĂ© de bronze aux Mondiaux de Doha en 2019, Pascal Martinot-Lagarde sait se sublimer au moment opportun. Son ischio gauche n'est pas en grande forme, mais on prendrait presque ça pour un bon signe...

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