Cet article date de plus de cinq ans.

Doha 2019 : Doublé pour Hassan, les Français broient du noir : le bilan de la 9e journée

La neuvième journée des championnats du monde d'athlétisme à Doha a sacré Sifan Hassan pour la deuxième fois. La Néerlandaise a remporté l'or sur 1500m pendant que les lanceurs de poids ont livré un concours incroyable. Chez les Français c'est la débandade. Zéro pointé chez les hurdleuses et à la longueur alors que le relais 4x100m est passé à côté de sa finale. Les relayeurs du 4x400m ont eux réussi à se qualifier pour la finale de dimanche. Retour sur l'avant-dernier jour de compétition.
Article rédigé par Adrien Paquier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
 

• La star du jour : Hassan s’offre un doublé historique

Elle marquera ces championnats du monde d’athlétisme ! Après son titre mondial sur 10.000m, Sifan Hassan a remporté ce samedi une deuxième médaille d’or à Doha, cette fois sur  1.500m. La Néerlandaise est devenue à Doha la première femme à réaliser ce doublé lors des Mondiaux. Impressionnante sur le 10.000, Hassan a une nouvelle fois assommé la concurrence sur le 1.500m. En tête du début à la fin, elle a couru seule et à une allure impressionnante. A l’arrivée, elle réalise le sixième meilleur temps de l’histoire et bat le record des championnats du monde. Des performances qui interrogent sérieusement. Seule ombre au tableau, Sifan Hassan a décroché ses deux titres mondiaux en plein pendant l’affaire Alberto Salazar, son entraîneur. L’Américain a été suspendu quatre ans par l’agence antidopage de son pays pour "organisation et incitation à une conduite dopante interdite", jetant le soupçon sur les sept athlètes de son groupe, dont Hassan, présents aux Mondiaux de Doha. Cependant, aucun d'entre eux n'a jamais été contrôlé positif.

• Le concours du jour : Kovacs remporte une finale du lancer du poids incroyable  

Le Khalifa International Stadium n’était pas hystérique comme pour l’incroyable concours de la hauteur qui a sacré le Qatari Barshim vendredi, mais celui du lancer du poids l’aurait bien mérité ce samedi. Tomas Walsh, champion du monde en titre, a expédié son premier jet à 22.90 mètres. Une première sensation à Doha qui a placé le Néo-Zélandais en tête du concours grâce … à la quatrième performance de tous les temps. Mais avec ce premier essai qui lui laissait présager le meilleur, Walsh ne s’imaginait pas perdre son titre mondial et encore moins repartir avec le bronze.

Car derrière les Américains ont tout donné pour réaliser ce que personne ne s’attendait à voir. Sur sa sixième et dernière tentative, Joe Kovacs a écœuré Walsh expédiant son poids à 22.91m. Un jet qui permet à l'Américain de devenir champion du monde et de s’emparer de la troisième meilleure performance de l’histoire. Son compatriote Ryan Crouser, a lui égalé Walsh à 22.90m. En mordant son dernier essai, le Néo-Zélandais s’est retrouvé troisième du concours en quelques secondes, devancé par Crouser qui n'a mordu que deux tentatives contre quatre. Décidément, ce concours était totalement fou.

• Le marque qui tient : Rojas encore à quelques centimètres du record du monde du triple saut

Yulimar Rojas arrivait à Doha avec la presque certitude de repartir avec un deuxième titre mondial sur le triple saut. Et sans surprise elle a dominé le concours avec un saut à 15.37 mètres, loin devant la Jamaïquaine Shanieka Ricketts (14.92m) et la Colombienne Caterine Ibarguen (14.73m). Mais ce qui nous tenait en haleine était de savoir si Rojas allait battre ou non le record du monde d’Inessa Kravets. Inégalé depuis 1995, la meilleure marque de tous les temps est à portée de la Vénézuélienne qui a sauté 15.41m cette saison. A Doha, Roja termine donc à 13 centimètres du record du monde mais reste néanmoins satisfaite de conserver son titre. Le rendez-vous est pris pour Tokyo, si Rojas n’a pas décidé plus tôt de devenir la meilleure triple sauteuse de l’histoire.

• Le record du jour : Obiri règne sur le 5000m

Hellen Obiri a fait coup double. En conservant son titre sur 5000m, elle a battu le record des championnats en 14’26’’72. La Kényane a été chercher l’or au sprint pour devancer sa compatriote Margeret Kipkemboi (14’27’’49). La vice-championne olympique à Rio a attendu les 200 derniers mètres pour faire la différence et reléguer Konstanze Klosterhalfen à la troisième place. L’Allemande, élève elle aussi d’Alberto Salazar, a craqué dans la dernière ligne droite mais a assuré le podium.

• Les recalés du jour : Les champions olympiques à la porte

Il ne faisait pas bon être champion olympique ce samedi au Khalifa International Stadium de Doha. Brittney Reese à la longueur, Brianna McNeal sur 100m haies puis Thomas Rohler au javelot, leur point commun ? Tous sont champions olympiques et tous ont été éliminés pour leur entrée en lice aux championnats du monde. Sacrée à Londres en 2012, Reese échoue à deux centimètres d’une qualification en finale. De son côté, McNeal a été disqualifiée du 100m haies pour faux départ avant de fondre en larmes au bord de la piste. Au javelot, Rhöler termine loin de la qualification avec un jet en-dessous des 80 mètres alors qu’il détient un record personnel à 93,90m. Les Dieux de l’Olympe n’étaient pas à Doha ce samedi.

• Les Français : le relais 4x400m masculin seul satisfaction du jour

On fera le bilan des championnats du monde après le dernier jour de compétition ce dimanche pour l’équipe de France, mais les Bleus engagés aujourd’hui à Doha ont été un peu à l’image de l’ensemble de la quinzaine. Avec trois françaises sur les séries du 100m haies, et trois en qualifications du saut en longueur, aucune ne représentera la France dimanche.

Seule engagée dans une finale aujourd’hui, Rouguy Diallo n’a pas créé l’exploit au triple saut. Avec deux premiers essais mordus et un dernier bond mesuré à 14.08m, la protégée de Teddy Tamgho termine 10e du concours. La Française qui a voulu assurer la planche sur son dernier essai termine ses premiers mondiaux avec de la déception "Je venais pour le Top et prendre tout le bonus. Mais avant le dernier essai, je me suis dit que ça allait être vraiment très dur. À l'arrivée, 14.08 m c'est nul. Vraiment nul. Je laisse tomber au lieu d'y aller comme une battante."

Si côté individuel les résultats ne sont pas là, collectivement ce n’est guère mieux. Les relayeuses du 4x400m ne se sont pas qualifiées pour la finale. Face à une rude concurrence, elles peuvent néanmoins se satisfaire d’avoir réalisé leur meilleur chrono de la saison (3’29’’66).

Côté masculin, c’est le petit rayon de soleil de la journée qui évite à l’équipe de France d’être fanny ce samedi. Ludvy Vaillant, Christopher Naliali, Thomas Jordier et Mame-Ibra Anne ont terminé quatrième de leur série empochant la qualification au temps (3’01’’60). Ils seront donc les seuls Français dimanche au Khalifa International Stadium pour disputer la finale du relais 4x400m masculin.

Il faut espérer pour eux que cette finale ne se termine pas comme leurs compatriotes du 4x100m. L’équipe composée d’Amaury Golitin, Jimmy Vicaut, Méba-Mickael Zeze et Christophe Lemaitre, n’ont parcouru que …. 100 mètres. Les deux premiers relayeurs français sont partis à la faute, faisant tomber le témoin ce qui a provoqué la disqualification du relais tricolore.

"Mes Mondiaux sans courir ? C'est évidemment la première fois que ça m'arrive. Pour le 200 m je n'ai aucun regret. Qu'il n'y ait pas eu de course aujourd'hui, c'est la vie d'un relayeur. Je n'ai pas un statut différent des autres, la preuve je n'ai pas couru la série.", commentait Christophe Lemaitre, préservé pour cette finale et qui n’a donc pas couru des Mondiaux. Les américains ont remporté haut la main le relais.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.