Tennis : comme Enzo Couacaud, ils vivent dans l'ombre des stars

Un Français a créé la sensation lors de la première journée de Roland-Garros pour son premier tournoi du Grand Chelem. À 26 ans, Enzo Couacaud, 177e joueur mondial ayant bénéficié d'une invitation cette année, a été dimanche 30 mai le seul des neuf Français en lice à atteindre le deuxième tour après avoir battu en trois sets le Biélorusse Egor Gerasimov (78e joueur mondial).

Double finaliste, Dominic Thiem, pour la première fois en huit participations, a rendu les armes d'entrée. L'Autrichien, numéro 4 mondial, menait deux sets à zéro avant de s'incliner en cinq sets contre l'Espagnol Pablo Andujar (68e joueur mondial), après quasiment quatre heures et demie de jeu.

Ils paient beaucoup pour jouer et gagnent peu

128 joueurs du circuit secondaire ont participé aux qualifications pour Roland-Garros, grâce à leur classement (avant la 250e place mondiale) ou à une invitation de la Fédération française de tennis (FFT), comme Enzo Couacaud. C'est une aide financière précieuse. Rien que pour leur participation aux qualifications, ils peuvent gagner entre 10 000 et 25 000 euros alors que le vainqueur ne gagne que 3 000 euros environ sur le circuit secondaire, explique Hortense Leblanc, journaliste de France Télévisions.

Ils sont la plupart du temps très déficitaires. Une saison coûte 40 000 euros, selon les témoignages recueillis par la journaliste sportive pour son enquête, et ils peuvent espérer gagner 20 000 euros. Ils doivent payer leur voyage, l'hébergement, leur entraîneur et maintenant les tests PCR contre le coronavirus. Pour espérer être à l'équilibre, ils doivent atteindre la finale. Une semaine de tournoi leur coûte environ 1 000 euros et le finaliste gagne cette somme. Pour mesurer le fossé qui les sépare de l'élite, le vainqueur de Roland-Garros gagne 1,6 million d'euros.