Roland-Garros 2022 : pour Léolia Jeanjean, la sensation française de la première semaine, l'objectif est désormais "le top 100"
Eloignée des courts professionnels pendant plusieurs années, la Française de 26 ans, éliminée samedi au troisième tour de Roland-Garros, espère intégrer durablement le circuit.
Eliminée au troisième tour de Roland-Garros par Irina-Camelia Begu (6-1, 6-4), Léolia Jeanjean n'a pu tenir la cadence, samedi 28 mai. Face à une adversaire bien plus rodée qu'elle, la 227e mondiale est sortie avec les honneurs. Il y a certes quelques regrets, comme en témoignent ses dix balles de break égarées, dont cinq dans un tout premier jeu haletant. "Si je le gagne, ça peut changer la tournure du début du set, a admis la Française de 26 ans après coup, en conférence de presse. Mais je suis très vite passée à autre chose."
Invitée surprise à ce niveau, la tombeuse de la n°8 mondiale, Karolina Pliskova, au tour précédent, a fait face à une joueuse "plus solide", malgré son 63e rang au classement WTA. "Elle m'a plus dérangée, les échanges étaient assez longs", a-t-elle confié. La dimension physique lui a, justement, fait défaut dans cette partie qui a duré 1h25. "J'étais tendue, les jambes ne réagissaient pas bien". On l'a souvent sentie gênée dans les efforts, lessivée même après quelques points à rallonge.
Cette gestion des moment clés contre une habituée du circuit (32 ans) fait naturellement partie de son processus d'apprentissage. "J'ai été assez tendue par l'événement. Et quand on est tendu, on fait des fautes bêtes", a regretté Jeanjean. Ses 27 fautes directes pour 13 coups gagnants pèsent lourd dans la balance.
Elle devrait grimper autour de la 150e place
Malgré l'intensité du duel et la frustration, on devinait un sourire sur le visage de la Française : "Malgré la défaite, j'ai vécu le plus beau moment de ma vie !" C'est peu dire que la Montpelliéraine revient de loin. Prodige du tennis tricolore avant sa majorité, des blessures et un exil pour étudier aux États-Unis l'ont éloignée du circuit, avant un retour sur les courts... fin 2020. "C'est improbable, ce qui s'est passé depuis, a-t-elle savouré, presque incrédule. C'est un changement de vie, un pur bonheur. Jouer sur le Lenglen est un immense plaisir, j'espère le revivre l'année prochaine."
Son insouciance tranche drastiquement avec un circuit aux discours formatés. Sans doute pas tout à fait au fait de sa nouvelle dimension, Jeanjean s'est montrée évasive quant à "l'après-Roland". "Soit je repars sur des ITF, soit je participe au WTA 250 de Nottingham. La programmation va changer avec mon nouveau classement, mais on va sûrement partir sur gazon."
Avec cette performance porte d'Auteuil, Jeanjean devrait titiller la 150e place mondiale. "L'objectif va être de rentrer dans le top 100, pour être dans les tableaux des tournois du Grand Chelem", affirme la Française, invitée à Roland-Garros. Elle empochera aussi la somme de 125 800 euros pour ce joli parcours. Un pactole considérable pour celle qui vivait encore il y a peu du RSA et des APL.
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