Roland-Garros 2022 : "Ce n'est qu'un quart de finale, je n'ai encore rien remporté", tempère Rafael Nadal après sa victoire de prestige contre Novak Djokovic
L'Espagnol n'a pas caché son émotion en conférence de presse après son quart de finale victorieux contre l'un de ses plus grands rivaux au terme d'un match superbe, mardi soir.
Un épisode de plus a été écrit dans sa légende à Roland-Garros, mardi 31 mai. Rafael Nadal est sorti vainqueur d'une bataille épique contre le n°1 mondial et tenant du titre, Novak Djokovic, s'imposant en quatre sets et 4h12 de jeu (6-2, 4-6, 6-2, 7-6 [7-4]). Avant de se projeter sur sa demi-finale contre Alexander Zverev, l'Espagnol s'est livré en conférence de presse, revenant sur la teneur de sa prestation, ses douleurs et l'ambiance en tribunes.
Quel a été l'impact du public sur la victoire ce soir ?
Rafael Nadal : Le public a été incroyable. Il l'est depuis le début du tournoi d'ailleurs. Je ne sais pas quoi dire. Je crois qu’ils savent que je ne vais pas être là pendant encore très longtemps. Jouer ici, dans le lieu le plus important dans ma carrière, sentir le soutien du public, c'est difficile à décrire. Je souhaite remercier les spectateurs, même si je n'arriverai jamais à les remercier assez pour ce qu'ils ont fait.
Pensiez-vous que vous pourriez jouer 8 heures et plus de 30 minutes en 48 heures après toutes vos blessures, vos problèmes de préparation et face à des joueurs comme Félix Auger-Aliassime et Novak Djokovic ?
A Rome, j'avais prévenu que mon docteur serait ici avec moi. Il est là. On peut faire des choses qui peuvent aider. Mais le moment n'est pas venu de parler de ça. Je vous l'ai dit : je parlerai de tout ça une fois que mon tournoi sera terminé. En tout cas, je rassemble tout ce que j'ai pour essayer de jouer, dans les meilleures conditions possible. Honnêtement, je ne sais pas ce qui se passera après. Mais ici, en tout cas, je crois que ça va aller.
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— Roland-Garros (@rolandgarros) June 1, 2022
Le match s'est terminé à 1h15 du matin. Ne pensez-vous pas que c'est un peu tard pour jouer au tennis ?
Oui, c'est vrai, c'est certain. Je ne peux pas me plaindre parce que, maintenant, j'ai deux jours de repos. A Madrid, Alexander Zverev à Madrid a dû jouer la finale le jour suivant [l'Allemand avait confié s'être couché après 5 heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, jour de la finale]. Dans ce cas-là, c'est un vrai problème. Bien sûr, je comprends qu'il y a une partie business dans tout ça. Il y a toutes les télévisions qui paient beaucoup pour avoir ces matchs, tard, le soir ou la nuit. Le tournoi gagne de l'argent, les joueurs gagnent de l'argent. Il faut trouver un bon équilibre afin que tout s'imbrique le mieux possible. Commencer à 21 heures, ici, sur la terre battue, au meilleur des cinq manches, cela peut être très long.
Mentalement, comment faites-vous pour vous reconcentrer ? Il vous reste deux matchs pour gagner le titre...
J'ai quand même énormément d'expérience dans ce domaine (rires). Cette nuit a été pleine d'émotions pour moi. Je sais que ce n'est qu'un quart de finale. Je n'ai encore rien remporté. Je me donne la possibilité de revenir fouler la terre dans deux jours, et de jouer une demi-finale à Roland-Garros. Cela veut dire beaucoup pour moi.
Je ne suis pas le genre de personne qui a des hauts et des bas, qui connaît des montagnes russes sur le plan émotionnel. Je suis toujours stable. On va voir comment les choses se déroulent. J'en profite aujourd'hui parce que la nuit a été magnifique pour moi, sans aucun doute. Demain, je vais commencer à me concentrer sur ce que je dois faire pour être prêt pour la demi-finale. L'objectif principal pour moi, c'est de me concentrer sur mon niveau de jeu.
Ce n'est pas votre premier match incroyable contre Novak Djokovic. Où en est votre rivalité avec lui ?
C'est toujours particulier de jouer contre Novak. On a une telle histoire ensemble. On a énormément joué l'un contre l'autre. J'ai été ému parce que cela n'a pas été facile depuis trois mois et demi... C'est un épisode de plus dans notre rivalité.
"Entre Novak [Djokovic], Roger [Federer] et moi, il y a une histoire commune vraiment incroyable parce qu'on s'est retrouvés en face à face lors des matchs les plus importants, depuis tellement longtemps."
Rafael Nadal, après sa victoire contre Novak Djokovicen conférence de presse
On parle toujours de qui a remporté le plus grand nombre de Grands Chelems, de qui a les meilleurs résultats. Pour moi, ça importe peu. Ce qui compte, ce sont les rêves que nous poursuivons. Je crois que nous avons accompli nos rêves et nous écrivons l'histoire de ce sport parce que nous avons fait des choses qui n'étaient pas arrivées avant nous.
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