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Roland-Garros 2021 : ancienne snowboardeuse, étudiante en psychologie... Qui est Tamara Zidansek, qualifiée pour les demies ?

La Slovène de 23 ans va disputer jeudi sa première demi-finale en Grand Chelem face à la Russe Anastasia Pavlyuchenkova. 

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
La Slovène Tamara Zidansek s'est qualifiée pour la première fois de sa carrière en demi-finale de Roland-Garros, le 8 juin 2021. (MARTIN BUREAU / AFP)

C'est l'une des sensations de ces Internationaux de France. Tamara Zidansek, 23 ans et 85e mondiale, jouera pour la première fois de sa carrière une demi-finale en Grand Chelem, à Roland-Garros jeudi 10 juin. Voici cinq choses à savoir sur cette jeune Slovène à l'ascension fulgurante.

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La moins bien classée du dernier carré

Sa quinzaine parisienne ne pouvait pas mieux se dérouler. La Slovène, 85e mondiale, va disputer les demi-finales pour la première fois de sa carrière, et elle est la joueuse la moins bien classée encore en lice de ce Roland-Garros. C'est la 10e année consécutive qu'au moins une femme non tête de série atteint les quarts de finale à Paris.

Elle est aussi "la deuxième joueuse la moins bien classée à avoir remporté un set face à la numéro 1 Ashleigh Barty sur terre battue (à Madrid cette année) depuis le début de la saison 2018", souligne Constance Sénac de Monsembernard, fondatrice du compte Twitter Jeu, set et maths. Avant elle, seule Serena Williams avait réussi une telle performance, en 2018 à Roland-Garros, alors qu'elle était retombée au 451e rang mondial. 

Son parcours, pour l'instant parfait porte d'Auteuil, lui permettra de gravir les places du classement WTA pour atteindre le top 50 dès la fin de la quinzaine parisienne, soit son meilleur classement. À son plus haut niveau, Tamara Zidansek avait atteint la 56e place, en 2019. 

Une novice en Grand Chelem

Avant Roland-Garros, Tamara Zidansek n'avait gagné que trois matchs en Grand Chelem (2e tour à Wimbledon 2019, ainsi qu'à l'Open d'Australie 2019 et 2020) et neuf sets en huit participations à un tableau principal. "Avec cinq matchs remportés, et donc 10 sets gagnés lors de cette édition 2021, Tamara Zidansek a déjà fait mieux que sur l'ensemble de ses huit premiers tournois du Grand Chelem", analyse Constance Sénac de Monsembernard.

Pour sa troisième participation porte d'Auteuil, Tamara Zidansek est donc en train de franchir un cap. Après s'être offert la n°7 mondiale Bianca Andreescu en trois sets et 3h20 de match (6-7, 7-6, 9-7), elle s'est imposée en huitièmes de finale face à la Roumaine, 54e mondiale, Sorana Cirstea (7-6, 6-1). Sa victoire contre Andreescu au premier tour était la première de sa carrière face à une top 10. 

"Evidemment, la première victoire sur une top 10 est énorme. Cela me montre que je peux jouer contre des joueuses comme elle, et j'ai montré aujourd'hui que je pouvais les battre"

Tamara Zidansek

après sa victoire face à Bianca Andreescu

 

"Certains joueurs ou joueuses gagnent de gros matchs à 16, 17 ou 18 ans. J'en ai 23 maintenant. Pour moi, cela a été un processus", avait-elle ajouté. Toutefois, il faut noter que Bianca Andreescu, victorieuse de l'US Open 2019, conserve son classement en grande partie grâce au gel mis en place par l'ATP et la WTA lors de la crise sanitaire

Une figure en Slovénie

Elle a pris une autre dimension dans son pays grâce à son beau parcours porte d'Auteuil. Tamara Zidansek est en effet devenue la première joueuse slovène à se hisser en quarts de finale d'un Grand Chelem depuis 1991 et l'indépendance du pays.

Avant elle, on peut citer Mima Jausovec, vainqueure de la coupe Suzanne Lenglen en 1977, qui jouait toutefois sous la bannière Yougoslave avant de devenir Slovène. Elle fait aussi mieux que Katarina Srebotnik, ancienne 20e joueuse mondiale et trois fois huitième-de-finaliste (Roland-Garros 2002 et 2008, US Open 2008).

Tamara Zidansek a d'ailleurs reçu de nombreux messages de félicitations de la part des Slovènes. "Cela signifie beaucoup pour moi, je peux faire passer le message aux jeunes et à tout le monde en Slovénie que nous pouvons le faire. Nous sommes un petit pays, nous n'avons pas beaucoup de joueurs, mais nous avons de bons joueurs", a-t-elle réagi en conférence de presse depuis Roland-Garros. 

Intriguée par "les pensées des gens"

Depuis janvier 2020, Tamara Zidansek est suivie quotidiennement par une psychologue. "Quand on en arrive à cette étape-là, le mental est très important. Quand vous foulez le court, ce n'est pas seulement le fait de frapper la balle plus court, ou de courir plus vite. Vous pouvez améliorer ces performances-là bien sûr, mais avant tout, il faut y croire, avoir confiance en soi, garder la tête froide dans des situations difficiles. Il faut garder son esprit combatif. Il faut ne pas trop puiser dans son énergie. Et ma psychologue m'a beaucoup aidée sur ce sujet", a confié la joueuse en conférence de presse mardi 8 juin après sa qualification pour les demi-finales à Paris.

En parallèle de sa carrière sportive, la Slovène est d'ailleurs inscrite en licence de psychologie, à distance. "Les pensées des gens m'ont toujours intriguée", a-t-elle ajouté. 

Une amatrice de glisse 

Avant de briller sur la terre battue parisienne, la Slovène s'est illustrée bien loin des courts de tennis. Petite, elle dévalait les pentes en snowboard, plus particulièrement en boardercross ou snowboardcross, qui est un parcours d'obstacles chronométré sur piste comportant des bosses, des portes et des virages relevés. Une discipline qu'elle pratiquait tous les week-ends puisqu'elle habitait avec ses parents à vingt minutes des pistes. Les résultats ne se sont pas fait attendre.

Tamara Zidansek a été trois fois championne nationale junior de snowboard en Slovénie. Mais elle a décidé d'arrêter pour une raison très simple : "J'en avais marre du froid. C'était l'un de mes principaux problèmes avec le snowboard. J'avais toujours froid. Toujours", tranche-t-elle.

Le tennis viendra après, un peu par hasard. "J'étais inscrite dans une équipe de snowboard et de ski, et au camp d'été, ils donnaient des cours de tennis", a déclaré Zidansek dans un article de la WTA. "C'est comme ça que j'ai commencé. J'ai vraiment aimé ça et j'ai continué." À la fois sur les pistes et sur la terre battue parisienne, Tamara Zidansek maîtrise l'art de la glisse et peut rêver d'une première finale en Grand Chelem. 

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