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"Pour changer les droits des personnes handicapées il faut plus" que les Jeux paralympiques, selon le Collectif Handicaps

Si Arnaud de Broca salue les performances des athlètes, il ne pense pas "qu'il faille attendre plus d'un évènement sportif".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des feux d'artifice illuminent le ciel au-dessus du stade olympique lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Tokyo 2020, à Tokyo, le 5 septembre 2021. (PHILIP FONG / AFP)

"Pour changer les droits des personnes handicapées il faut plus" que les Jeux paralympiques, a affirmé dimanche 5 septembre sur franceinfo Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps, après la clôture des Jeux de Tokyo. Arnaud de Broca salue les performances des athlètes, mais ne pense pas "qu'il faille attendre plus d'un évènement sportif". Mais il espère que Paris-2024 sera "un booster" pour l'accessibilité des villes.

franceinfo : Est-ce que les Jeux paralympiques peuvent changer l'image des personnes en situation de handicap ?

Je pense que c'est avant tout un événement sportif. Cela montre effectivement des sportifs, des athlètes. Après, de là à dire que cela change l'image de la société, voire même les droits des personnes handicapées, je pense que cela va un peu vite de mon point de vue. C'est avant tout un événement sportif qu'il faut saluer, que tout le monde salue. Si cela peut donner envie à des jeunes, des adolescents handicapés, de faire du sport, de s'inscrire dans l'un des clubs de sport, si tant est qu'ils soient accessibles et qu'ils leur ouvrent leurs portes, c'est déjà beaucoup.

Est-ce que cela peut faire évoluer des mentalités ?

Cela peut certainement faire évoluer des mentalités, parce qu'on voit davantage le sport handicapé à la télévision. Cela peut faire évoluer les Jeux Paris-2024, avec sans doute un certain nombre d'éléments ou de mise en accessibilité dans Paris et dans les sites qui seront retenus pour les Jeux paralympiques. Après, je pense que les gens, de manière générale, savent que les athlètes handicapés sont des athlètes. Je ne suis pas sûr que cela contribue à changer le regard de tout un chacun sur les personnes en situation de handicap. Si cela y contribue, tant mieux. Mais je ne suis pas sûr qu'il faille attendre plus d'un évènement sportif. Cela peut susciter des vocations. On est fiers de notre équipe française. Mais pour changer les droits des personnes handicapées, il faut plus. Il faut travailler sur un certain nombre de sujets, mais qui ne passent pas forcément par le sport ou par les Jeux paralympiques. Je pense qu'il y a des questions liées à l'emploi, liées à l'accès à l'école, liées aux démarches administratives, liées aux droits, à l'accessibilité, à l'accès au logement.

Est-ce que vous espérez qu'avec les Jeux paralympiques de Paris-2024, les villes changent et s'adaptent aux personnes en situation de handicap ?

C'est effectivement un des enjeux de l'organisation de ces Jeux, à la fois pour les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques, puisqu'on sait que l'on va accueillir beaucoup de visiteurs étrangers. Donc il faut aussi rendre accessibles davantage Paris et les autres sites qui sont retenus pour permettre à la fois aux visiteurs et à la fois aux Jeux paralympiques de se tenir. De ce point de vue-là, cela peut être un booster. De même, peut-être pour l'emploi. Les Jeux olympiques de 2024 vont créer de l'emploi. Espérons que dans ces emplois créés, on puisse aussi trouver et recruter un certain nombre de personnes handicapées. Et puis surtout, je pense qu'il faut susciter des vocations d'athlètes, de sportifs handicapés. Si on arrive à susciter des vocations sportives chez les enfants, les personnes en situation de handicap, même sans avoir l'objectif de devenir athlète, je pense que déjà que Paris 2024 aura atteint un bon niveau.

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