Paris 2024 : face aux polémiques, la Fédération internationale de surf propose de se passer de la tour des juges à Tahiti

L'instance a expliqué dans un communiqué daté de mardi qu'elle avait proposé aux organisateurs des Jeux olympiques d'organiser l'épreuve de surf sans tour des juges.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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La tour des juges dans le lagon de Teahupoo, le 11 août 2023. (BEN THOUARD / AFP)

Après plusieurs mois de contestation et deux semaines après la destruction de coraux lors de tests, nouveau rebondissement dans la polémique liée à la tour des juges de l'épreuve de surf des JO de Paris 2024. La Fédération internationale de surf (ISA) a annoncé avoir proposé le 9 décembre au gouvernement polynésien et au comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (Cojop) de renoncer à la construction du bâtiment et de se contenter "d'images en direct depuis la terre, l'eau et des drones".

"Face à ce changement de position, Paris 2024 va prendre attache avec les acteurs clés du dossier, le gouvernement polynésien, la Fédération internationale de surf, la WSL et OBS (le diffuseur des JO) pour comprendre comment l'ISA envisage l'organisation des épreuves sans avoir recours à une tour des juges, en prenant en compte les enjeux sportifs, de retransmission télévisuelle, budgétaires et d'héritage", a réagi mardi soir le comité d'organisation de Paris 2024.

Quelques heures après avoir communiqué sur un "consensus quasi-général" autour de "la volonté du pays et des acteurs locaux de maintenir les Jeux à Teahupo'o", le Cojop a maintenu cette ligne. Mais il a aussi insisté sur le fait que la Fédération internationale de surf était "pleinement associée depuis 2021 aux discussions sur la nécessité de construire une nouvelle tour pour la bonne organisation des opérations de diffusion et d'arbitrage des compétitions sportives".

"Il ne faut pas se réveiller au moment du buzz"

La proposition de se passer de la tour des juges a été émise au moment où le gouvernement polynésien avait annoncé, le 10 décembre, que l'épreuve allait pouvoir être maintenue sur le site de Teahupo'o. Le président polynésien Moetai Brotherson avait présenté un calendrier de travaux qui devait aboutir à une tour fonctionnelle le 13 mai, quelques jours avant l'étape du tour mondial de la World Surf League (WSL).

"Il ne faut pas se réveiller au moment du buzz, a réagi Moetai Brotherson auprès de l'AFP. Il aurait fallu dès le départ qu'ils se positionnent en nous disant : 'Nous, on estime que l'on peut juger depuis la terre'. A ce moment-là, on se serait mis en ordre de marche pour trouver des solutions techniques." Le président polynésien a ajouté qu'il ne disposait pas encore de précisions quant aux modèles de drones et de caméras à utiliser.

"Ce que nous propose la Fédération internationale de surf, c'est d'utiliser malgré tout une plateforme située au niveau de la tour des juges, car depuis la terre, ce n'est pas possible de filmer. Cette plateforme doit être à six mètres au-dessus de l'eau et il faut des hommes à bord. Cela nous ramène donc à la problématique de départ qui est celle de la sécurité. Ça n'apporte, finalement, pas de réelles solutions", a-t-il regretté.

De nouveaux essais

Depuis le début du projet de construction de cette tour en aluminium censée remplacer une tour en bois qui n'est plus aux normes, les tensions sont importantes entre autorités, organisateurs et populations locales. La polémique a dépassé les limites de la France, poussant par exemple la légende du surf Kelly Slater à soutenir les opposants au projet.

Début décembre, lors d'essais techniques, une barge prévue pour l'installation de la tour en aluminium redimensionnée avait brisé du corail, poussant le gouvernement polynésien à mettre en pause les travaux. Le test avait été "mal préparé", avait fustigé la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra.

Des essais des nouvelles barges allégées destinées aux travaux ont été réalisés vendredi et "se sont très bien déroulés", a assuré Moetai Brotherson. "Les travaux de forage vont débuter. Il n'y a pas de plan B. Les Jeux se tiendront à Teahupo'o", a-t-il poursuivi.

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