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Paris 2024 : le président polynésien remet en question l'épreuve de surf à Teahupoo après la destruction de coraux lors de tests

Lors d'essais techniques réalisés vendredi, la barge prévue pour l'installation de la nouvelle tour des juges a brisé du corail.
France Télévisions - Rédaction Sport
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La tour des juges dans le lagon de Teahupoo, le 11 août 2023. (BEN THOUARD / AFP)

La controversée tour des juges du surf à Tahiti continue de faire parler. Et pour cause, le président de la Polynésie française Moetai Brotherson a annulé, samedi 2 décembre, sa visite prévue à Teahupoo, où doit se dérouler la compétition de surf des Jeux olympiques de Paris 2024, après s'être de nouveau interrogé sur la "pérennité" de cette épreuve.

Lors des essais techniques réalisés vendredi, et filmés par des associations de défense de l'environnement, la barge prévue pour l'installation de la nouvelle tour des juges a brisé du corail. "Ce qui avait été prévu comme test s’est mal passé, je le regrette comme tout le monde. On a deux attitudes possibles, soit on baisse les bras, soit on ne fait plus les Jeux. Ce n’est pas ma mentalité, je ne pense pas que ce soit que ce que veulent les habitants de Teahupoo et les Tahïtiens", a déclaré Moetai Brotherson sur la chaîne de télévision locale TNTV

Moetai Brotherson a décidé d'annuler les essais programmés en sa présence samedi, et de suspendre les travaux qui devaient débuter lundi 4 décembre, excluant d'utiliser l'ancienne tour en bois comme le souhaitent les associations. "Aujourd'hui, on a cassé du corail, demain, si on utilise ces anciens dispositifs, ce sont des vies qu'on met potentiellement en danger, je ne prendrai pas cette responsabilité", a-t-il encore expliqué. "Si au final il n'y a pas de solution, puisqu'on ne pourra de toute façon plus réutiliser les anciennes fondations, (...ni) l'ancienne tour, il faudra se poser la question de la pérennité des épreuves de surf [plus largement du circuit international WSL] à Teahupoo", a-t-il ajouté.

"Une accessibilité au site complexe"

Le maître d'œuvre est toujours à la recherche de solutions techniques, selon lui. Après l'avoir proposé en novembre, Moetai Brotherson a reconnu auprès de l'AFP que le déplacement de la compétition sur une autre vague tahitienne n'était pas possible "puisque c'est la candidature de Teahupoo qui a été déposée". Déplacer l'épreuve sur une vague de l'Hexagone reviendrait à "plusieurs milliards de francs Pacifique" (plusieurs millions d'euros), a-t-il averti.

La directrice du site de Tahiti pour Paris 2024, Barbara Martins-Nio, a reconnu l'incident du test technique de vendredi. "Les associations ont raison, l'accessibilité au site est complexe, nous souhaitons leur tendre la main en leur suggérant une collaboration technique étroite afin de retrouver la sérénité", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Je suis confiante sur le fait qu'une solution technique existe, l'enjeu aujourd'hui est de trouver un canal de communication qui convienne à tous et qui prenne en compte le postulat de base, à savoir qu'une nouvelle tour et de nouvelles fondations sont la seule solution. Si nous n'y arrivons pas, alors il faudra se poser collectivement la question de la suite", a-t-elle exprimé.

Concours de circonstances ce même vendredi, le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de Paris 2024 avait partagé, quelques heures plus tôt, de nouvelles informations sur le projet revu de cette tour des juges "réduite en taille et en poids", afin de répondre aux contestations de la part des habitants, qui dénonçaient les effets néfastes de cette construction sur les fonds marins. Les organisateurs ont réaffirmé que la zone en question était une "zone à faible sensibilité écologique", raison pour laquelle elle avait été choisie. "Le projet prévoit que les nouvelles fondations seront insérées dans les intervalles des plots existants, au même endroit que l’ancienne tour. Les nouveaux plots permettront au corail de se fixer et de se développer, comme cela est déjà le cas pour les fondations actuelles", précisent-ils. 

Les massifs coralliens repérés sur le site seront également "déplacés en dehors de la zone des travaux", indique le communiqué. Contacté par franceinfo: sport, Paris 2024 a confirmé que le projet de la tour "réduite en taille et en poids" était toujours d'actualité. "Un autre test sera effectué rapidement" et "les enseignements seront tirés collectivement", ont assuré les organisateurs. Après l'incident survenu vendredi, les organisateurs, représentants de Tahïti et associations de protection de l'environnement, vont devoir se remettre autour de la table afin de trouver une solution pérenne à huit mois des Jeux.

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