Reportage "C'est une fois dans ta vie" : des jeunes en voie d'insertion accompagneront la flamme olympique à bord du Belem, entre Athènes et Marseille
Le trois-mâts le plus emblématique : le Belem, le plus ancien voilier français encore en activité, va prendre la mer cette semaine. Direction Athènes, en Grèce, car c’est lui qui aura la lourde tâche de ramener la flamme olympique en France, à Marseille le 8 mai. Ce sera le début d’un long périple de la flamme à travers la France jusqu’à Paris le 26 juillet, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. À côté de l’équipage professionnel du Belem, une équipe de 16 jeunes, au parcours compliqué, a été choisie pour faire la traversée entre la Grèce et la France à partir du 27 avril. Franceinfo a embarqué il y a quelques jours sur le Belem en mer Méditerranée avec l'un d'entre eux.
Ce sont les éclaireurs de la flamme dont fait partie Thomas Tacnet, 20 ans : "On a une chance extraordinaire. C’est une fois dans ta vie pour certains et pour d'autres jamais." Ce jeune homme originaire de l’Ain n’avait jamais navigué en mer avant ce stage de 24 heures, il y a quelques jours, entre Cannes et Toulon. Pour lui, c'est la découverte d’un univers, avec 22 voiles à hisser sur le bateau. "Le vent se lève, les voiles commencent à montrer leur ampleur, on voit le vent taper dedans. On voit toute l'histoire du bateau, la voile, comment ça fonctionne avec le système de poulies, le cordage...", s'émerveille Thomas.
"On peut compter sur notre jeunesse"
Comme Thomas, les 15 autres jeunes ont été sélectionnés. Des apprentis marins avec le même profil, explique Émilie Lacoque, conseillère en insertion dans une mission locale dans l’Ain. "Ce qui est beau pour eux, c'est de se dire que même s'ils n'ont pas un parcours linéaire, ils trouvent une place comme tout un chacun. La jeunesse est souvent critiquée sur pas mal d’aspects : manque de motivation ou d’envie. L’expérience du portage de la flamme démontre que l’on peut compter sur notre jeunesse et qu’il y a des jeunes qui valent le coup d’être connus et reconnus", assure-t-elle.
Cette aventure sur le Belem est donc une sacrée revanche pour Thomas Tacnet. "Je suis dyslexique et dysorthographique, j’ai connu beaucoup de difficultés. Je n’ai pas fait beaucoup d’études, je n’ai pas de CAP, je n’ai pas le bac. On m’a beaucoup rabaissé, j’ai été frappé à l’école. J'ai eu tellement de difficultés scolaires que c'était compliqué pour moi d'aller à l'école", raconte le jeune homme.
Une expérience qui sera forte aussi pour l’équipage, dont Sergio Lombardi : "C'est vraiment un bonheur, c'est un magnifique endroit. C'est génial de leur apprendre. Il y a un jeune qui était comme un fou là ! Ça fait plaisir !" Après 24 heures en mer, l’heure du débarquement est venue. Thomas reviendra à bord le 27 avril pour une traversée historique.
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