"Un casse-tête sans nom" : à cinq mois des Jeux olympiques, les étudiants parisiens obligés de quitter leurs résidences universitaires

Pour héberger le personnel des Jeux olympiques, 3 000 logements du Crous seront réquisitionnés fin juin. Les étudiants ne savent pas encore où ils seront relogés.
Article rédigé par Willy Moreau
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Douze résidences universitaires sont réquisitionnées, photos d'illustration. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Emmanuel Macron inaugure jeudi 29 février le village olympique à Saint-Denis, un peu plus de 140 jours avant Paris 2024. Et l’échéance se rapproche aussi pour des milliers d'étudiants : 3 000 logements du Crous sont réquisitionnés fin juin pour héberger le personnel des JO. L’inquiétude grandit car les étudiants ne savent pas encore où ils vont loger cet été.

Fin juin, Linda devra quitter son studio de 22m² au 4e étage de la résidence Nicole-Reine Lepaute, dans le 13e arrondissement de Paris. Retirer ses affiches scotchées au mur, déménager son piano électrique, quelques armoires et ses affaires : "Ça fait vraiment mal parce que c'est mon appartement maintenant ! Je paye un loyer tous les mois, je suis censée avoir autant de droits que n'importe qui."

"Ça coûte cher, ça prend de l'énergie"

Depuis qu’elle a reçu un mail en décembre, elle a rempli un formulaire avec ses préférences de relogement. Mais depuis, pas de nouvelles et l’étudiante en sciences politiques s’inquiète : "Pour le coup, on a de la chance que cette résidence soit plutôt neuve. Elle date de 2012 ou 2014 donc elle n'est pas insalubre, elle fonctionne plutôt bien. Mais je n'ai aucune assurance d'être relogée dans les mêmes conditions."

Douze résidences sur les 154 des Crous de Paris, Versailles et Créteil sont réquisitionnées. "J'ai demandé si on allait avoir des moyens matériels ou humains pour faire notre déménagement parce que ça coûte cher, ça prend de l'énergie, poursuit l'étudiante. On nous a vraiment rigolé au nez en nous disant : 'Les moyens humains vous pouvez rêver, mais vous aurez peut-être du scotch et des cartons'."

Seule certitude : Linda pourra revenir dans son appartement si elle le souhaite, après les jeux olympiques : "Ça veut dire un autre déménagement, c'est un casse-tête sans nom." L’indemnité de 100 euros et les deux places aux JO promises ne lui suffisent pas. Elle espère surtout que les recours portés par les syndicats Unef et Solidaires devant la justice administrative permettront d’annuler ces réquisitions. Une audience se tient à Paris dans 15 jours.

Paris 2024 : les logements étudiants réquisitionnés - Reportage de Willy Moreau

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