Paris 2024 : la Défenseure des droits s'autosaisit de la situation des étudiants et des sans-abri déplacés

Des associations accusent les autorités de mener un "nettoyage social" de la région en éloignant ses populations les plus précaires, ce que la préfecture dément.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les anneaux olympiques sur l'esplanade du Trocadéro à paris, le 22 janvier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Des situations qui présentent "un risque pour le respect des droits et des libertés". En prévision des Jeux olympiques de Paris 2024, la Défenseure des droits, Claire Hédon, a annoncé s'être "autosaisie" de la question des logements étudiants réquisitionnés et de l'évacuation des sans-abri, lundi 29 janvier.

"La façon dont les personnes sans domicile fixe sont renvoyées en dehors de Paris dans des centres d'hébergement, la façon dont des habitats sont détruits" alors qu'"il y a une obligation de relogement", tout cela pose la question de "l'invisibilisation des indésirables", a estimé Claire Hédon. Les autorités sont accusées depuis plusieurs mois par des associations de mener un "nettoyage social" de la région parisienne, pour faire place nette avant les Jeux olympiques et paralympiques, en vidant les rues franciliennes de ses populations les plus précaires : migrants en campements, foyers de travailleurs, sans-abri, travailleuses du sexe, personnes vivant en bidonville...

Des accusations rejetées par la préfecture de la région d'Ile-de-France (Prif), qui a assuré en décembre que l'Etat ne s'était pas fixé d'"objectif zéro SDF" à la rue en prévision des JO. Elle affirme au contraire vouloir débloquer des "places supplémentaires" d'hébergement d'urgence pour laisser un "héritage social".

Plus de 2 000 étudiants à reloger

L'enquête de la Défenseure des droits se penchera également sur la question des plus de 2 000 étudiants dont le logement Crous va être réquisitionné pour loger durant l'été les pompiers, soignants, forces de l'ordre et de la sécurité civile. L'idée, c'est de voir "quelle est la réalité pour les étudiants, à quel moment on leur demande de quitter leur chambre, est-ce qu'un hébergement leur est proposé, etc.", sachant que "l'été ces jeunes font des stages et des boulots d'étudiants", a souligné Claire Hédon.

La "question plus générale de la liberté d'aller et venir dans le cadre des JO", ainsi que "l'utilisation de l'intelligence artificielle", font également partie des champs de la saisine, a-t-elle précisé, tout comme celle de la "liberté de manifester". Les "préconisations" issues de cette autosaisine sont attendues au plus tôt pour le mois d'avril.

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