"Martin Fourcade, comme d'autres, est le bienvenu" dans l'organisation des JO 2024 à Paris, affirme Tony Estanguet
Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO de Paris 2024, a suivi de près les coulisses des Jeux de Peyongchang. Il revient sur l'offre de services de Martin Fourcade.
Martin Fourcade est devenu à Pyeongchang l'athlète français le plus médaillé de l'histoire de Jeux olympiques. Le biathlète a confié que ce serait pour lui un "grand plaisir" de pouvoir "être associé" à l'organisation de Paris 2024. Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation des JO de Paris, s'est dit ouvert lundi 26 février sur franceinfo à toute proposition.
franceinfo : Avez-vous proposé à Martin Fourcade de travailler à l'organisation des JO de Paris 2024 ?
Tony Estanguet : Il y a toujours une place pour les athlètes de très haut niveau dans Paris 2024, c'est notre stratégie depuis trois ans. Les athlètes ont joué un rôle prépondérant dans la réussite. Et donc oui, évidemment, j'ai dit à Martin, comme à d'autres, qu'il était le bienvenu et qu'il y aurait de la place, soit dans les équipes qui travailleront au quotidien, soit dans les organes qui se réunissent tous les deux ou trois mois. À lui de savoir quelle intensité il veut donner, mais il a très envie effectivement de s'impliquer.
Êtes-vous satisfait du bilan des Français à ces Jeux de Pyeongchang ?
Oh que oui ! On a suivi ces Jeux avec beaucoup d'émotion. J'ai trouvé que la magie avait de nouveau opéré en Corée. Oui, ces Jeux resteront dans l'histoire avec le rapprochement des deux Corées, mais au-delà l'équipe de France nous a ravis. Il y a eu des émotions incroyables avec des champions qui ont su confirmer leur statut – et ce n'était pas simple, même pour Martin Fourcade. Il a eu des difficultés, des doutes, il s'est accroché, il a su réagir et aller chercher ces trois médailles d'or, c'est juste phénoménal ! Et il y a eu de belles surprises, je pense à Pierre Vaultier à Perrine Laffont, à Julia Pereira de Sousa en snowboard. Il y a vraiment eu des très belles médailles.
Ce bilan français à Peyongchang aurait pu être encore meilleur. Qu'est-ce qu'on pourrait encore améliorer ?
Aujourd'hui, il y une densité incroyable dans le sport de haut niveau. J'ai été impressionné en Corée par l'adversité : il y a vraiment eu une concurrence très forte. Pour Paris, c'est aujourd'hui que cela se joue. Dans les six prochains mois, je sais que la ministre des Sports Laura Flessel et Denis Masseglia, le président du Comité olympique français, ont envie de trouver une nouvelle stratégie autour de Claude Onesta, qui va diriger la préparation pour les athlètes dans six ans. Il y a une prise de conscience collective sur le fait qu'il faut absolument s'y prendre différemment et accélérer cette préparation. Cela va arriver très vite, les athlètes sont déjà identifiés, sont déjà dans des structures de préparation de haut niveau. Il faut maintenant encore mieux les accompagner, faire du détail – c'est de la chirurgie. J'ai été impressionné par les moyens mis par les autres nations, il faut donc que la France soit au niveau.
Au-delà des performances sportives, il y a l'organisation. Avez-vous trouvé qu'il y avait des choses à reprendre des Jeux de Pyeongchang ?
Je dirais plutôt que c'était des confirmations. C'était intéressant pour nous de rencontrer tous les organisateurs et d'aller voir précisément tous les pans de l'organisation, ceux qui travaillent sur la cérémonie, sur les transports, sur la sécurité. On a eu beaucoup de réunions là-bas. Cela nous a permis de confirmer nos différentes stratégies. Ce que l'on retient, c'est qu'il est déterminant pour la réussite des Jeux d'aller rapidement d'un site à l'autre. Cela permet d'avoir une expérience beaucoup plus forte pour les athlètes et pour les spectateurs. L'organisation doit être invisible, il faut que ce soit fluide, qu'il n'y ait pas embouteillage, de contrôles de sécurité trop longs. Il faut vraiment réussir à être irréprochables et c'était le cas en Corée. Il faut reconnaître cela aux Coréens. Ils ont réussi à livrer un évènement sans faute, ça c'est la base. Mais ensuite il faut aller plus loin et nous avons six ans pour réussir à mieux engager le grand public, faire en sorte que les tribunes soient pleines, que les gens soient ravis d'accueillir les Jeux. C'est magique d'accueillir 206 pays à Paris en 2024 et il faut qu'on s'y prenne dès maintenant.
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