LVMH partenaire premium de Paris 2024 : "Ça coûte le prix du rêve olympique", selon Antoine Arnault administrateur du groupe
"Ça coûte le prix du rêve olympique", a déclaré mardi 25 juillet sur franceinfo Antoine Arnault, administrateur de LVMH, en charge de l'image et de l'environnement au sein du groupe. Ce dernier vient de signer un partenariat historique pour les JO 2024 à Paris.
Le fils de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH, n'a pas souhaité indiquer le coût de ce partenariat premium. Plus de 100 millions ? "Ce n'est pas très éloigné de ça", a-t-il glissé, mais "c'est surtout pour nous une grande fierté", puisque, déclare Antoine Arnault, LVMH sera le "partenaire créatif de ces Jeux".
La maison Chaumet, joaillier de la place Vendôme à Paris, réalisera les médailles olympiques et paralympiques. Elles seront présentées "avant la fin de l'année", a-t-il indiqué. "Elles vont être incroyables". Par ailleurs, une maison du groupe "sera partenaire des tenues olympiques de la délégation française pour les cérémonies d'ouverture et de clôture", a-t-il annoncé. Antoine Arnault a confirmé que le nageur Léon Marchand, encore fraîchement auréolé de son titre mondial au Japon, sera l'ambassadeur du groupe. "Il y en aura d'autres. On les annoncera au fur et à mesure", a-t-il précisé.
franceinfo : Combien vous coûte ce partenariat ? Plus de 100 millions d'euros ?
Antoine Arnault, administrateur de LVMH, en charge de l'image et de l'environnement : On n'a pas l'habitude de parler tellement de chiffres même si aujourd'hui, nous présentons nos résultats semestriels. Ça coûte le prix du rêve olympique, ça coûte le prix d'un grand partenariat avec une institution comme le CIO [Comité international olympique]. Ça coûte le prix de Jeux olympiques à Paris, qui sont absolument exceptionnels. Tout le monde sait à peu près combien les partenaires premium payent. Ce n'est pas très éloigné de ça, mais c'est surtout pour nous une grande fierté. On ne regarde pas vraiment l'argent qui sort, mais plutôt l'image de Paris. Plutôt tout ce que ces Jeux olympiques vont apporter à la France, plus même qu'à notre groupe. Finalement, on devient un partenaire premium. Mais ce qui compte pour nous, c'est que ces Jeux olympiques soient réussis.
Qu'est-ce que cela vous apporte de signer un tel partenariat ?
Ce n'est pas exactement comme ça qu'on réfléchit. On a senti la responsabilité qui était la nôtre de participer à cet événement. Ça fait longtemps qu'on en discute avec le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'été de 2024, avec Tony Estanguet, avec le Comité international olympique. Toutes nos maisons seront partenaires. Certaines le seront plus particulièrement. Donc, forcément, il y aura des bénéfices d'image qui reviendront vers ces maisons, que des maisons françaises pour l'instant même si dans notre groupe, il y a de nombreuses maisons internationales, notamment italiennes et une très grande maison américaine. Mais ce sont les maisons françaises qui, logiquement, vont plus participer à cet événement.
Le logo de votre groupe va apparaître partout ?
Non, ce n'est pas trop le style de la maison. Nous avons essayé de développer un partenariat créatif. C'est pour ça aussi que ça a pris un peu de temps à être réfléchi, à être construit ensemble avec nos partenaires. Par exemple, c'est la maison Chaumet, le grand joaillier de la place Vendôme, qui réalisera les médailles olympiques et paralympiques. Par exemple, les maisons du groupe Moët Hennessy seront "partenaires hospitalité" dans les zones où cela est autorisé. Une de nos maisons que je ne peux pas encore citer pour ne pas déplaire aux autres sera partenaire des tenues olympiques de la délégation française pour les cérémonies d'ouverture et de clôture. Et puis, il y a plein d'autres surprises. Nos grandes maisons Louis Vuitton et Christian Dior seront évidemment de la fête.
Quand pourra-t-on découvrir les médailles ?
Avant la fin de l'année, elles seront présentées. J'ai vu quelques esquisses, elles vont être incroyables.
Les discussions ont été longues. Qu'est-ce qui coinçait ?
Ça n'a jamais vraiment coincé. C'était long parce qu'on a travaillé ensemble avec nos partenaires à essayer de trouver le partenariat le plus juste, le plus équilibré possible. C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude chez LVMH de faire de grands partenariats de ce style. Nous sommes plutôt habitués à laisser nos maisons engager les discussions avec des événements, avec des égéries. Au niveau du groupe, c'est quelque chose qui était nouveau pour nous. Il n'y a pas eu de véritable point d'achoppement, il y a eu de longues discussions, une espèce de longue valse qui a abouti la semaine dernière à la signature de ce beau partenariat. On n'a pas l'habitude non plus de signer un chèque en blanc en faisant du sponsoring bête et méchant. Ce n'est pas trop le style de la maison non plus.
Quel genre de partenaire allez-vous être ?
On va être un peu le partenaire créatif de ces Jeux. On sera présents pendant tous les temps forts et notamment les temps de cérémonie à la fois d'ouverture, de clôture, et même les cérémonies, de remise de médailles. Par ailleurs, il n'y a pas uniquement le retour sur investissement. Il y a aussi la responsabilité qui est la nôtre en tant que grand groupe français qui performe, comme vous le voyez sans doute lors de nos présentations de résultats, d'être là au rendez-vous de ce grand rendez-vous français et international olympique.
Le patron du CIO a dû intervenir ?
Il y a eu une rencontre en décembre dernier entre mon père, Bernard Arnault, le patron de notre groupe, et Thomas Bach, le patron du CIO. C'était un moment important parce que c'est vrai que bien souvent dans ces périodes de négociations, une fois que les deux "big boss" demandent à leur équipe de faire en sorte que cela se passe et d'arriver à aboutir à une signature, les équipes mettent tout en œuvre pour que ça se passe ainsi. Ensuite, c'est le jeu de négocier le mieux possible pour sa paroisse et d'essayer de réussir à trouver les bonnes contreparties. On n'était pas non plus trop pressés par le temps. Il nous reste quand même plus d'un an avant le début de ces Jeux. Ça laisse le temps de voir venir.
Est-ce que vous visez aussi un partenariat avec les Jeux de Los Angeles en 2028 ?
Il ne faut jurer de rien, on ne sait pas. Pour l'instant, on va se concentrer sur les Jeux de Paris qui sont déjà une grosse affaire. On a envie que ça se passe bien ici. Si ça se passe incroyablement bien ici, on a aussi des maisons américaines et on verra. Là, pour le coup, on a un peu de temps pour y réfléchir.
Votre arrivée permet quasiment de boucler le budget partenariat. TotalÉnergies a été écarté. Vous sauvez les Jeux en quelque sorte ?
On ne voit pas les choses ainsi. En revanche, je pense que ce serait manquer de respect aux autres partenaires qui ont déjà participé depuis bien longtemps et qui, eux, s'y sont pris bien à l'avance de se présenter comme sauveur des Jeux. On vient en effet, j'ai l'impression, de boucler le budget, mais on est aussi sauveurs que les cinq autres partenaires premium qui ont signé leur partenariat il y a bien longtemps.
Il y aura des égéries, des ambassadeurs, notamment Léon Marchand d'autres vont arriver ?
On est très fiers d'avoir Léon Marchand parmi les ambassadeurs du groupe, il y en a d'autres. Il y aura des athlètes olympiques et paralympiques, des garçons, des filles et évidemment, on les annoncera au fur et à mesure. Mais on est déjà très fiers d'annoncer que Leon fait partie de notre famille.
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