"Les Jeux olympiques de Paris 2024 seront des jeux historiques", estime le président du Comité international olympique
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, était l'invité de franceinfo jeudi, à 1 000 jours du coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris 2024.
"Les Jeux olympiques de Paris 2024 seront des jeux historiques", a estimé jeudi 28 octobre sur franceinfo le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, à 1 000 jours du début de l'événement. Dans une interview donnée conjointement à franceinfo et au journal L'Équipe, Thomas Bach assure que "ce seront les premiers jeux à être totalement planifiés en matière de durabilité, de parité, d'héritage, de responsabilité financière et d'inclusion". Le président du CIO explique par ailleurs que le résultat de l'élection présidentielle "n'aura aucune incidence sur l'organisation des jeux".
franceinfo : Vous êtes dans la dernière ligne droite des Jeux d'hiver à Pékin et nous sommes à 1 000 jours de Paris 2024. Etes-vous confiant ?
Thomas Bach : Oui, nous sommes tout à fait confiants et nous avons une pleine confiance dans le comité d'organisation ainsi que dans toute la France, les Françaises et les Français. Ce seront des jeux historiques, cent ans après Paris-1924, pour la patrie de notre fondateur, Pierre de Coubertin. Ce seront des jeux uniques qui se tiendront dans une des villes les plus iconiques et accueillantes au monde. Ce sera une formidable célébration du mouvement olympique et du sport olympique.
Tokyo et Pékin sont encore soumises à des mesures sanitaires. Etes-vous inquiets pour Paris d'ici trois ans ?
Pas vraiment. C'est sûr qu'il est difficile de prévoir l'évolution de cette pandémie, mais nous avons déjà montré avec Tokyo-2020 qu'il est possible d'organiser des jeux en temps de pandémie. Désormais, tout le monde a appris beaucoup de choses. Nous avons une pleine confiance dans le développement scientifique, avec les vaccins et les autres mesures de santé. Nous sommes donc très confiants : la situation sera différente d'ici là.
Vous suivez les avancées de la préparation de Jeux olympiques de Paris. Etes-vous inquiet pour les infrastructures, par exemple, ou pour l'avancée du financement par le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?
De nouveau, nous avons pleine confiance dans la créativité, la flexibilité et le sens d'innovation du comité d'organisation et de son président Tony Estanguet, qui va organiser avec nous des jeux économiques et socialement responsables. Les jeux de Paris-2024 ont le grand avantage d'être les premiers jeux totalement planifiés en matière de durabilité, de parité, d'héritage, de responsabilité financière et d'inclusion. Nous n'avons aucune crainte actuellement et nous attendons les grandes innovations que ces Jeux vont offrir à tout le monde.
Ces grandes innovations passent notamment par l'ouverture du marathon à tous, tout comme la course cycliste. Le comité olympique international va-t-il se servir de ça pour l'avenir ?
Bien sûr, parce que nous avons toujours dit que le sport doit aller là où les gens se trouvent. Nous ne pouvons plus attendre que les gens viennent au stade, regardent un spectacle et rentrent à la maison. Il faut offrir des événements inclusifs. Il faut que tout le monde soit là, pas uniquement pour suivre les jeux, pour être spectateur, mais aussi pour être participant. Il faut ouvrir les jeux à la société.
La cérémonie d'ouverture n'aura justement pas lieu dans un stade. Avez-vous dit oui tout de suite à cette proposition de Tony Estanguet et de ses équipes ?
Oui, nous avions déjà discuté de cela lors du grand succès de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires, en 2018. C'est à ce moment-là que j'ai échangé avec Tony Estanguet et son équipe. À Buenos Aires, nous avons eu environ 500 000 spectateurs en pleine ville. A Paris, ce fleuve emblématique qu'est la Seine apportera une nouvelle dynamique à cette cérémonie d'ouverture et ce sera une expérience unique pour toute la population de Paris et de la France.
Concernant les sports olympiques, y aura-t-il de la boxe et de l'haltérophilie à Paris en 2024 ?
Nous nous faisons du souci pour ces deux sports car, dans ces fédérations, il y a de grands problèmes de gouvernance. C'est pourquoi nous surveillons la situation de très près et nous prendrons une décision le plus tôt possible dans l'intérêt des athlètes.
S'il n'y a ni boxe ni haltérophilie, cela peut-il rouvrir la porte à un sport comme le karaté ?
Le processus d'attribution des disciplines s'est fait de manière transparente et s'est terminé avant les Jeux de Tokyo. Cela serait trop compliqué de rouvrir tout ce processus. Nous ne parlons pas seulement du karaté car il y a d'autres fédérations internationales qui ont eu des espoirs. À un moment, il faut aussi donner de la sécurité au comité d'organisation pour préparer au mieux les sites et les affaires logistiques.
Vous avez insisté sur les performances des Français, qui devront être exemplaires à Paris. Emmanuel Macron, le président de la République, a dit exactement la même chose. Le bilan des médailles françaises à Tokyo vous a-t-il inquiété ?
Des jeux sont réussis lorsque les athlètes du pays hôte réalisent de grandes performances. La France a toujours obtenu d'excellents résultats aux Jeux olympiques et c'est pourquoi je suis très confiant sur le fait que ce sera le cas à Paris. Concourir à la maison, devant ses amis, sa famille, ses fans, ça donne toujours un coup de pouce extraordinaire aux athlètes. Je suis sûr que ce sera aussi le cas pour les Bleus à Paris. Alors, allez les Bleus !
Lorsque Paris était ville candidate, vous aviez suivi l'issue de l'élection présidentielle de 2017. Vous intéressez-vous à celle du printemps prochain, puisque le prochain président sera en poste au moment des jeux de Paris-2024 ?
Cette élection présidentielle n'aura aucune incidence sur l'organisation des Jeux.
Un des membres éminents du Comité international olympique, Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (Fifa), veut organiser une Coupe du monde de football tous les deux ans. Est-ce que ça serait une catastrophe pour les Jeux olympiques ?
Cette volonté d'organiser une Coupe du monde de football tous les deux ans ne concernera pas l'organisation des Jeux de 2024 mais ceux de 2028. Cependant, nous avons exprimé très clairement le souci du monde sportif parce que ce n'est pas une affaire qui concerne uniquement les Jeux olympiques. Cela concerne le calendrier de toutes les autres fédérations internationales et de tous les autres sports, qui se font beaucoup de souci. Nous avons exprimé clairement ce souci pour toutes ces fédérations internationales et pour toutes les autres organisations, tous les grands organisateurs d'événement sportifs, comme en France par exemple, avec le Tour de France.
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