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JO de Paris 2024 : comment sécuriser les bords de Seine pour la cérémonie d'ouverture, où 600 000 personnes sont attendues ?

Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, a dévoilé lundi les contours d'une cérémonie d'ouverture au cœur de la capitale française, la première hors stade de l'histoire de la compétition. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Des représentations sportives auront lieu sur les ponts le long du parcours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. (FLORIAN HULLEU / PARIS 2024)

L'événement se veut populaire et inédit. Les contours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, qui aura lieu le 26 juillet, ont été dévoilés lundi 13 décembre. Le comité d'organisation a révélé un parcours de six kilomètres le long de la Seine, du Pont d'Austerlitz au Pont d'Iéna, qui rassemblera pas moins de 600 000 spectateurs. Pour la première fois de l'histoire des Jeux, la cérémonie aura lieu en dehors d'un stade et sur l'eau, avec un défilé de plus de 10 500 athlètes et 160 bateaux attendus sur le fleuve.

Les quais bas seront transformés en tribunes, tandis que la partie haute des bords de Seine sera ouverte au public, sans nécessité de billet. L'objectif est de "démocratiser cette cérémonie d'ouverture, normalement accessible à très peu de gens, et très chère", a souligné auprès de franceinfo le président du Comité d'organisation des JO de Paris, Tony Estanguet. Comment assurer la sécurité d'une inauguration d'une telle ampleur, qui accueillera "dix fois plus de spectateurs" que les précédentes cérémonies ? Plusieurs pistes ont déjà été dévoilées.

Une jauge établie à 600 000 personnes

Les prémices du projet ont d'emblée entraîné craintes et interrogations dans les rangs des forces de l'ordre, face au caractère inédit de cette cérémonie d'ouverture. Comment filtrer les gens ? Comment sécuriser les lieux tout en permettant un accès libre ? Et si un bateau chavire, que fait-on ? Au total, une cinquantaine de réunions ont rassemblé les acteurs impliqués, du ministère de l'Intérieur aux institutions fluviales de la Seine, pour "partager cette matrice de sécurité", a précisé Tony Estanguet sur franceinfo.

"C'est faisable, on a déjà organisé des célébrations sur les Champs-Elysées avec un million de personnes, sur le Champ de Mars avec des centaines de milliers de personnes, donc on saura faire une cérémonie d'ouverture sur la Seine avec au moins 600 000 personnes."

Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO de Paris

sur franceinfo

Les forces de l'ordre ont émis le souhait d'une jauge maximale de 250 000 personnes lors des réunions sur la sécurité de la cérémonie, selon l'AFP. Finalement, les organisateurs et la Ville de Paris ont obtenu gain de cause. La délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop) a évoqué une jauge de 600 000 spectateurs dans un document adressé aux acteurs des Jeux début décembre, rapporte L'Equipe (édition abonnés). Un texte que le conseil d'administration de Paris 2024 a par la suite validé.

La sécurité des quais partagée entre les différents acteurs

Ces nombreux échanges entre les parties prenantes ont permis d'aboutir à un protocole sur la sécurité de l'événement, a précisé lundi sur BFMTV Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris chargé du sport et des Jeux olympiques. "On s'est mis d'accord, on a réussi à signer un protocole entre les différents services de l'Etat, dont la préfecture de police de Paris, la préfecture de l'Île-de-France, le centre national de la sécurité des Jeux", a-t-il déclaré.

"On a le protocole, c'est un protocole qui doit encore être travaillé mais on a un agrément général de l'ensemble des parties prenantes."

Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris

sur BFMTV

Comme l'explique Pierre Rabadan, "il fallait regarder, entre les quais bas et les quais hauts, qui était responsable de quoi, et en quoi les parties prenantes pouvaient chacune prendre leurs responsabilités, c'est ce qui a été fait".

Les services de l'Etat assureront ainsi la protection des parties hautes des quais et des abords de la Seine, d'après L'Equipe, avec 85 à 90 unités de forces mobiles (UFM) comprenant 60 à 70 gendarmes et 50 à 60 CRS. Les organisateurs, eux, se chargeront de la sécurité des ponts et des quais bas. Les agents de sécurité, qui auront été recrutés par le comité d'organisation, assureront "le filtrage et la sécurité de la partie payante de la cérémonie d'ouverture", explique Le Parisien (édition abonnés). La nouvelle police municipale sera également mobilisée pour assurer la sécurité de l'événement, poursuit L'Equipe.

Agents privés et "équipe de France" de la sécurité

Pour cette cérémonie d'ouverture, "nous avons déjà adopté un certain nombre de dispositions pour faciliter ou encourager le recours aux sociétés de sécurité privée", a déclaré le Premier ministre, Jean Castex, le 15 novembre, après un comité interministériel consacré aux JO de Paris. Ce dernier a reconnu que "nous manquons d'agents" pour ces missions, et qu'un certificat de qualification professionnelle spécifique aux Jeux verra le jour recruter des agents de sécurité venus du privé.

La présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Brigitte Henriques, a en outre évoqué un renfort supplémentaire pour la sécurité de l'événement, avec une "équipe de France de la sécurité". Celle-ci comprendra des anciens athlètes de haut niveau en sport de combat, précise L'Equipe. Ils constitueront un "réservoir d'agents de sécurité" pour les JO.

D'autres propositions attendues

Le chef du gouvernement a également sollicité le ministère de l'Intérieur, afin qu'il lui soumette des propositions au plus tard mercredi pour la sécurité de la cérémonie, "et au plus tard en juin 2022 pour l'ensemble des sites et des épreuves". Les organisateurs de Paris 2024 vont en parallèle "poursuivre les travaux engagés, en particulier sur les questions budgétaires, la sécurité et les conséquences sur la Ville et sur l'écosystème du fleuve", ont-ils précisé.

Comme le souligne L'Equipe, réfléchir à la sécurité des environs des quais, notamment les rues permettant l'accès aux bords de Seine, sera également essentiel. La place du Trocadéro devra être particulièrement protégée, car elle rassemblera pas moins de 120 chefs d'Etat et de gouvernement, la direction du Comité international olympique (CIO), et les 10 500 athlètes attendus pour cette cérémonie inédite.

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