JO de Paris 2024 : l’enjeu est de "démocratiser cette cérémonie d’ouverture", selon Tony Estanguet

L’enjeu de ces JO 2024 à Paris est de "démocratiser cette cérémionie d’ouverture, normalement accessible à très peu de gens", a affirmé lundi 13 décembre le président du Comité d’organisation des JO de Paris, Tony Estanguet, sur franceinfo. Il a dévoilé les contours de cette cérémonie d’ouverture, le 26 juillet 2024, qui se déroulera sur la Seine, et rassemblera plus de 600 000 spectateurs.

franceinfo : Quand Thierry Reboul [devenu directeur de la marque, de la créativité et de l'engagement de Paris 2024] frappe à votre bureau en 2019 et vous propose de faire une cérémonie à l’extérieur du stade, vous dites oui tout de suite ?

Tony Estanguet : J’ai tout de suite décidé de continuer l’instruction de cette idée, parce que j’ai été agréablement surpris par tout le potentiel qu’elle révélait. Depuis le début, Paris 2024 cherche à étonner, parfois avec des défis contradictoires, de jeux spectaculaires mais ouverts à tous. Cette Seine offre une scène incroyable avec un décor majestueux qu’est notre capitale, avec Notre-Dame, le Louvre, le musée d’Orsay, le musée du quai Branly, des ponts qui font rêver, la Tour Eiffel.

On va traverser d’est en ouest cette ville majestueuse, et offrir cette expérience à plus d’un milliard et demi de téléspectateurs.

Tony Estanguet

à franceinfo

C’est une occasion unique pour nous de révéler le meilleur de notre pays et de faire rêver. En ce moment, on en a besoin.

Il a fallu de la détermination pour imposer tout cela aux parties prenantes ?

Bien évidemment, on n’a pas choisi la facilité. Pour tous les acteurs impliqués aujourd’hui, c’est une vraie prise de risque, parce que depuis le début, on souhaite mettre le niveau d’ambition le plus haut possible, et marquer une rupture.

C’est la première fois qu’une cérémonie d’ouverture va pouvoir se tenir en dehors d’un stade, pour passer à un modèle à dix fois plus de spectateurs.

Tony Estanguet

à franceinfo

On a regardé précisément les contraintes logistiques, en matière de sécurité. C’est un enjeu pour garantir que tous les participants, les athlètes aussi bien que les spectateurs, puissent venir partager ce moment d’exception, démocratiser cette cérémonie d’ouverture, normalement accessible à très peu de gens, et très chère. Là, on passe à un nouveau modèle et c’est ça la signature de Paris 2024.

Vous parliez du défi sécuritaire : les services de l’Etat seront ceux qui assureront la sécurité lors de cette cérémonie ?

Les services de l’État sont au cœur des discussions. On a organisé 50 réunions depuis le début de l’année 2021 pour partager cette matrice de sécurité, dire quelles sont les zones à sécuriser par la sécurité privée, par la police, par l’armée, mais aussi par la police municipale. Tout le monde en rêve et a envie de participer à cela, y compris les forces de l’ordre qui disent que ce projet est magique. C’est faisable, on a déjà organisé des célébrations sur les Champs-Elysées avec un million de personnes, sur le Champ de Mars avec des centaines de milliers de personnes, donc on saura faire une cérémonie d’ouverture sur la Seine avec au moins 600 000 personnes.

Vous êtes médaillé olympique et avez fait quatre cérémonie d’ouverture, c’est une revanche pour vous de faire ouvrir la cérémonie par les athlètes ?

Les athlètes sont l’ADN de ces jeux. En tant qu’ancien olympien, je suis animé au quotidien par l’envie de les mettre en avant et de leur offrir une expérience incroyable. Je veux qu’ils soient les acteurs-stars de cette cérémonie d’ouverture, donc ils vont débuter et ouvrir cette cérémonie, et le spectacle va les accompagner sur ces six kilomètres sur la Seine. Les athlètes seront au cœur de cette célébration, ils ne vont pas attendre quelques heures avant de rentrer sur ce tour de stade, mais ils seront assis confortablement sur un bateau pour traverser Paris. J’ai été athlète et j’ai rarement eu l’occasion de visiter la ville où j’ai participé aux Jeux olympiques. Là, on va leur proposer une visite dans un décor incroyable, avec des centaines de milliers de personnes.