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Gouvernement d'Edouard Philippe : Laura Flessel, une sportive plébiscitée au ministère des Sports

La nomination de l'épéiste et championne olympique Laura Flessel comme ministre des Sports, mercredi, est saluée par les partisans de la candidature de Paris aux JO de 2024.

Article rédigé par Jérôme Val, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Laura Flessel, Patrick Kanner l'ancien ministre des Sports, et Thierry Braillard, l'ancien secrétaire d'Etat chargé des Sports, lors de la passation de pouvoir, le 17 mai 2017, au ministère des Sports à Paris. (JÉRÔME VAL / FRANCEINFO)

C’est l’une des nominations surprises du gouvernement. À 45 ans, Laura Flessel, la championne d’escrime, va occuper la fonction de ministre des Sports. La passation de pouvoir a eu lieu mercredi 17 mai. Avant son entrée au gouvernement, Laura Flessel, 45 ans, a été consultante pour la télévision. Elle a œuvré dans différentes associations et a été membre du conseil économique, social et environnemental.

Symbole de l'olympisme avec ses cinq médailles, dont deux en or à Atlanta en 1996, et ses quatre participations aux JO. La dernière fois, c'était en 2012 et elle était la porte-drapeau tricolore. Les partisans de la candidature de Paris pour les Jeux Olympique de 2024 se réjouissent de cette nomination.

"Le profil idéal"

Tout le monde est unanime dans la petite cour du ministère des Sports : l’arrivée de Laura Flessel est un signe fort pour Paris 2024. "C'est une grande championne, c'est Paris 2024, c'est le profil idéal d'une ministre", confie Ghani Yalouz, le directeur de l'Insep, l’institut national du sport, et ancien sportif de la même génération que Laura Flessel.

Elle symbolise vraiment la vision que l'on porte et le soutien que l'on porte aux valeurs olympiques dont on remercie le président de la République et le Premier ministre. On est très heureux.

Bernard Lapasset, co-président de Paris 2024

à franceinfo

Pour Bernard Lapasset, le co-président du comité de candidature des JO de Paris 2024, cela représente un soutien puissant pour la candidature parisienne : "C'est une reconnaissance de la valeur que la France apporte au monde de l'olympisme. Laura est une athlète extraordinaire qui a été championne olympique et qui a parcouru tous les pays du monde pour porter l'image des valeurs du sport. Elle a été exemplaire partout dans sa démarche. C'est un moment très important pour l'avenir de la candidature."

Tout récemment réélu à la tête du comité national olympique et sportif français (CNOSF), Bernard Masseglia ne peut qu'applaudir cette décision qui s'inscrit dans la continuité car, selon lui, "Laura est une convaincue des chances françaises et de l'intérêt d'avoir les Jeux de 2024". Il rappelle qu'elle était déjà l'une des ambassadrices de cette candidature avant son arrivée au ministère. "J'attends avant tout, au-delà du succès qui est important et qui est la condition sine qua non, que l'on soit tous attentif à la place du sport dans la société et à l'héritage que les Jeux doivent permettre d'obtenir, indique Bernard Masseglia. Tous nos vœux de réussite à Laura. Si elle réussit, nous aussi !"

Des sportifs ministres des Sports, une longue tradition française

Laura Flessel s'inscrit dans une longue tradition d'anciens sportifs devenus ministres des Sports comme Alain Calmat, Roger Bambuck, David Douillet, Bernard Laporte, Jean-François Lamour, Maurice Herzog, Chantal Jouanno ou encore Guy Drut.

C'est un signe très fort donné par la France au mouvement sportif international et surtout au comité olympique international dans l'optique de notre candidature pour avoir les Jeux en 2024.

Guy Drut, ancien champion olympique et ancien ministre des Sports

à franceinfo

Champion olympique en 1976 sur le 110m haies puis ministre des Sports en 1995 dans le gouvernement Juppé, Guy Drut salue la décision d'Emmanuel Macron : "Le fait que les sports bénéficient d'un ministère est très très important alors qu'il n'y a qu'une quinzaine de ministres. Le président Macron s'inscrit dans la tradition olympique de ses prédécesseurs qui ont toujours su s'entourer de spécialistes, de gens qui connaissent le sport de l'intérieur. C'est un signe très fort."

Les JO 2024... et les autres dossiers

Si l'un des premiers dossiers que va porter et défendre la Guadeloupéenne sera effectivement la candidature de Paris aux JO 2024, elle n'oublie pas les autres dossiers. Mercredi, Laura Flessel, que l'on surnomme "la guêpe", a aussi donné sa feuille de route.

"J'aurais à cœur, comme je l'ai fait de tout temps, à travailler sur les valeurs du sport, sur la lutte contre les discriminations, sur le handicap dans le sport, sur la place de la femme dans la gouvernance du sport, sur l'image de la France à l'international, sur l'éduction de nos enfants, sur le sport dans les quartiers difficiles", assure l'ancienne championne.

Après 15 ans d'engagement dans le secteur associatif et humanitaire et six ans passés à la tête du comité de lutte contre les discriminations, elle ne compte pas oublier ses convictions, surtout en faveur de la jeunesse : "Servir la France est une passion. J'ai rêvé, mon rêve est devenu réalité et ce qu'on veut donner aussi c'est un message à la jeunesse : il faut oser rêver et se donner les moyens. Nous serons là pour essayer de donner des solutions et j'espère qu'ils vont répondre présent", indique Laura Flessel.

La ténacité pour combler le manque d'expérience

Son manque d’expérience, elle compte le combler par sa ténacité. "Avec moi, ça va bouger", a lancé Laura Flessel, comme un slogan, lors de son discours mercredi. La nouvelle ministre veut faire bouger un monde du sport parfois conservateur, par moment machiste. Elle arrive avec sa détermination, en battante, comme sur les tapis d’escrime : "Je serai la sportive, mais aussi la ministre, assure-t-elle. De toute manière, la vie va changer. Cela fait longtemps que ma vie a changé. J'ai opté pour être citoyenne du monde, citoyenne de la France. J'ai opté pour créer des projets. Les projets ont évolué. J'ai des valeurs, je respecte ces valeurs et j'aime la France." L'ancienne sportive assure ne pas craindre le milieu de la politique.

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