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Ecoterrorisme, objectif zéro délinquance pour Paris 2024, lutte contre le crack... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Laurent Nuñez

Le préfet de police de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 31 octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, sur franceinfo lundi 31 octobre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 31 octobre 2022. Ecoterrorisme, objectif zéro délinquance pour les JO de Paris 2024, lutte contre le crack... Il répondait aux questions de Neila Latrous et Lorrain Sénéchal.

"Méga-bassine" dans les Deux-Sèvres : Gérald Darmanin parle "d'écoterrorisme"

Le ministre de l'Intérieur ne s'est pas trompé sur les manifestants à Sainte-Soline, affirme Laurent Nuñez qui est sous son autorité. "Pour certains d’entre eux, on peut qualifier ça d’écoterrorisme", assure le préfet de police de Paris. "Les services de renseignement travaillent sur ces individus parce qu'ils ont un potentiel violent. Un certain nombre d'entre eux sont fichés S, au même titre que des terroristes islamistes, de manière à pouvoir être suivis." L'écoterrorisme est "un terme évidemment utilisé, employé", dans les services de renseignement.

Contrairement à certaines associations et élus politiques, l'écoterrorisme est donc un terme qui ne choque pas Laurent Nuñez, puisque "le terrorisme, ce ne sont pas que des attentats. Ce sont tous ces actes illégaux, répréhensibles, poursuivis par le Code pénal, et qui vise à créer des troubles graves en vue de semer l’intimidation ou la terreur".

Sans vouloir donner de chiffres précis, le préfet de police de Paris indique qu'il y a en France "quelques dizaines d’individus qui sont suivis au titre de la radicalisation violente, y compris dans des mouvements qui défendent des causes qu’ils disent écologistes".

Dégradation de tableaux : "Une forme de radicalisation de l'expression"

La dégradation des tableaux survenue ces dernières semaines aux Pays-Bas, en Angleterre, et la tentative de dégradation au musée d'Orsay à Paris jeudi 27 octobre "est une forme de radicalisation de l’expression", juge le préfet de police de Paris. Laurent Nuñez tient à préciser que "ce n’est évidemment pas la même chose que d’aller attaquer des gendarmes mobiles dans les Deux-Sèvres".

À ce propos, les services de la préfecture de police de Paris sont "extrêmement vigilants", "c’est une forme d’action que nous craignons", confie Laurent Nuñez.

Plan zéro délinquance aux JO 2024 : "Une opération par jour et par département" 

"Le ministre de l’Intérieur nous a demandé, dès à présent, autour de ces sites des JO, de mener des actions très fermes contre la délinquance". Cette consigne a un nom, "plan zéro délinquance". Dans un an et demi, prévoit Laurent Nuñez, "on va mener une opération par jour et par département : lutter contre la délinquance, l’occupation illégale de l’espace public, les vente à la sauvette, les trafics de stups. Pour qu’on soit pendant les Jeux sur de la zéro délinquance".

La préfecture de police qui va pour cela bénéficier d'un renfort des effectifs dans les deux prochaines années, confirme son préfet : "On va bénéficier de 1 000 emplois supplémentaires. À la demande du ministre [de l’Intérieur], je vais les affecter aux opérations de lutte contre la délinquance".

Pour éviter les actes malveillants lors des Jeux olympiques 2024, la préfecture de police de Paris "va créer des périmètres de protection", que ce soit lors de la cérémonie d'ouverture en bord de Seine, "mais aussi sur tous les sites", promet Laurent Nuñez. "Ceux qui refuseront d’être fouillés ne pourront pas y accéder."

Le préfet de police fait les comptes : lors de la cérémonie d'ouverture, "35 000 personnes seront mobilisées", sans compter les quelques milliers d’agents de sécurité aussi présents. Pour les autres événements, entre "12 000 et 45 000 personnes seront mobilisées".

Délinquance à Paris : "48% des mis en cause sont des étrangers", selon Laurent Nuñez

Emmanuel Macron a affirmé mercredi 26 octobre dans l'émission "L'Événement" de France 2, que la moitié des faits de délinquance à Paris sont causés par des étrangers. "Ce sont les chiffres de la préfecture de police, on a depuis le début de l'année 48% de mis en cause qui sont des étrangers", confirme Laurent Nuñez. Même si, selon la cellule "Le vrai du faux" de franceinfo, une même personne peut être comptée plusieurs fois si elle commet plusieurs actes de délinquance. "C'est une hypothèse", concède le préfet de police de Paris.

Lors de sa prise de fonctions en juillet 2022, Laurent Nuñez s'est donné un an pour éradiquer le trafic et la consommation de crack à Paris. Dans la capitale, les réseaux de trafic de cette drogue, très addictive, sont gérées "essentiellement par des personnes qui sont en situation irrégulière, très majoritairement des Sénégalais, et quelques Gabonais et Guinéens", affirme le préfet de police de Paris. "À l’issue de leur peine ou après la garde à vue lorsqu’il n’y a pas de poursuite, ils sont prioritairement reconduits dans leur pays."

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 31 octobre :

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