Cérémonie d'ouverture : "Il y a eu une répercussion mondiale, donc la haine arrive de manière exponentielle", confie la DJ Barbara Butch après sa plainte pour cyberharcèlement

La DJ Barbara Butch, victime de cyberharcèlement depuis sa prestation à la cérémonie d'ouverture des JO, était invitée de France Inter dimanche.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Barbara Butch, le 11 février 2020. (GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)

Après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, où elle apparaissait, "il y a eu une répercussion mondiale, donc la haine arrive de manière exponentielle", confie, sur France Inter, dimanche 4 août, la DJ Barbara Butch. L'artiste et activiste lesbienne, queer et féministe a porté plainte, lundi dernier, pour cyberharcèlement. "J'ai reçu beaucoup de messages grossophobes, de messages m'invitant à brûler en enfer, et ce dans toutes les langues, j'ai reçu des croix gammées, des messages ignobles que je ne préfère même pas répéter parce que c'est d'une violence inouïe", explique-t-elle.

Cette vague de messages est arrivée "très vite, presque instantanément" après la cérémonie d'ouverture, précise Barbara Butch. La DJ occupait une place centrale dans un tableau mêlant défilé de mode et danses. Un passage a été largement critiqué par l'extrême droite française et internationale, mais aussi par la Conférence des évêques de France et le Vatican, pour sa ressemblance supposée avec la Cène, mais l'artiste affirme que ce n'est "pas du tout" une réinterprétation de la Cène. "On n'en a jamais parlé", souligne-t-elle.

"La France est plus inclusive qu'elle n'y paraît"

Des personnalités politiques étrangères comme le candidat à l'élection présidentielle américaine Donald Trump ou le président turc Recep Tayyip Erdogan ont également émis des critiques vis-à-vis de ce tableau rassemblant des membres de la communauté LGBT+. "Ce sont ces personnes-là qui m'ont mise en danger et qui me mettent encore en danger", estime la DJ. "Je leur en veux de m'instrumentaliser à leurs fins." Pour Barbara Butch, ses détracteurs ont "trouvé cette excuse de tableau pour en remettre une couche". "Ça fait déjà des années, surtout depuis la Manif pour tous, qu'on subit l'homophobie et la transphobie", poursuit-elle.

L'activiste estime que "les réseaux sociaux et les médias", qui peuvent fonctionner comme une caisse de résonance, ont leur part de responsabilité dans cette affaire de cyberharcèlement. Elle souhaite que "le combat contre le cyberharcèlement devienne plus global", en reconnaissant et en protégeant mieux "les victimes futures ou passées" et en changeant les règles sur les réseaux sociaux. Selon elle, "la France est plus inclusive qu'elle n'y paraît, c'est juste qu'on entend plus fort les haineux".

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