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Paris 2024 : métro, RER, bus, voiture... A quoi faut-il s'attendre dans les transports franciliens pendant les Jeux ?

Après le dévoilement des premiers plans de circulation par le préfet de police de Paris, franceinfo vous donne un premier aperçu des adaptations et des difficultés attendues l'été prochain dans la capitale.
Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
La station Châtelet-Les Halles du réseau de métro et de RER, à Paris, le 29 novembre 2022. (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / AFP)

"Les jours de compétition, ce sera compliqué de circuler dans Paris". Cet avertissement était signé du ministre délégué chargé des Transports lui-même, mi-novembre. Clément Beaune allait jusqu'à évoquer des plans de circulation "hardcore" à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ils ont été en grande partie dévoilés mercredi 29 novembre : le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a annoncé la mise en place de plusieurs périmètres de sécurité où la circulation des véhicules motorisés sera restreinte, voire interdite.

Anne Hidalgo, la maire de Paris, s'inquiète de son côté au sujet des déplacements en métro et RER. Sur le plateau de l'émission "Quotidien", le 22 novembre, elle prévenait qu' "il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts". Rien de très rassurant alors que plus de dix millions de visiteurs sont attendus l'été prochain dans la capitale. Pour les acheminer vers les sites des épreuves, le comité d'organisation mise pourtant sur les transports en commun. Voici un premier aperçu du trafic attendu.

Dans le métro : "entre 1 et 1,5 million de voyageurs supplémentaires" attendus certains jours

Monter dans une rame de métro pendant les JO pourrait être une épreuve en soi. En période estivale normale, la RATP accueille entre 8 et 9 millions de personnes quotidiennement, selon les chiffres communiqués par l'entreprise. Pendant les Jeux, elle estime "entre 1 et 1,5 million" le nombre de voyageurs supplémentaires "certains jours". Pour y faire face, le nombre de rames sera augmenté de 15% en semaine et 30% le week-end en comparaison de l'offre habituelle du mois d'août.

Mais l'entreprise se veut rassurante : oui, l'affluence sera supérieure à celle d'un mois d'août classique, mais inférieure à celle d'un jour normal de novembre, par exemple, où l'on observe des pics à 12 millions de voyageurs par jour, comme les Parisiens peuvent en connaître actuellement. 

L'affluence variera surtout d'une ligne à une autre. Sans surprise, les plus fréquentées seront celles qui mènent aux sites de compétition et aux lieux de festivités, soit les lignes 8, 9, 10, 12 et 13. La RATP travaille d'ailleurs sur des dispositifs adaptés de gestion des flux, "tout particulièrement dans les secteurs de Paris Ouest", où se situent plusieurs sites de compétition, dont Roland-Garros et le Parc des Princes.

"On ne peut pas avoir de station de métro qui sort à l'intérieur d'un périmètre de protection, avec des gens qui n'auront pas été fouillés", prévient le préfet de police Laurent Nunez, qui a détaillé mercredi dans Le Parisien le dispositif de sécurité des Jeux. Des périmètres spéciaux ont été établis autour de "tous les sites olympiques et paralympiques de la compétition, mais aussi du village des athlètes (en Seine-Saint-Denis), du centre des médias, du club France et autres lieux de célébration, des courses sur route (cyclisme, marathon) et de la cérémonie d’ouverture."

Dans les couloirs des syndicats, "on ne voit pas bien comment ça pourrait bien se passer", redoute François-Xavier Arouls, cosecrétaire du syndicat Solidaires RATP. "Quand on regarde ce que prévoit la RATP pour les JO, on peut se dire que c'est génial comme promesse. Mais ce n'est qu'une promesse", souligne ce conducteur de la ligne 3, inquiet au vu "du nombre d'incidents de trafic qu'il y a au quotidien en ce moment". "On est en droit de douter au miracle des Jeux", insiste-t-il auprès de franceinfo. "On n'a déjà pas les effectifs nécessaires, pas assez de trains, pas assez de gens pour faire les réparations..."

Dans le RER : des flux de fréquentation évalués "station par station"

Sur le réseau RER, l'anticipation est la même : "Contrairement à d'habitude, où on est sur des flux massifs le matin et le soir, là, on va être en mode continu tout au long de la journée", a expliqué Alain Ribat, le directeur général du réseau Transilien au sein de la SNCF, lors d'une conférence organisée mi-octobre par le magazine Ville, Rail et Transports.

Pour le savoir, "on a évalué les flux de fréquentation gare par gare, jour par jour, station par station, minute par minute. On a même regardé sens de circulation par sens de circulation", continue Alain Ribat. Quelque "4 500 trains supplémentaires" vont être mis en place par rapport à l'offre d'été habituelle, assure le responsable.

Sur le RER C, l'entreprise promet un train toutes les cinq minutes, tout au long de la journée. Sur les lignes B et D du RER, qui desservent notamment le Stade de France, "on va augmenter les dessertes trois heures avant chaque événement, pour permettre aux visiteurs d'arriver sur le site, et entre une heure et une heure et demie après la fin de l'événement."

Dès le 8 juillet et jusqu'à la fin du mois de septembre, tous les travaux seront d'ailleurs gelés sur le réseau RER. Pas suffisant pour que la promesse soit tenue, estiment les syndicats : "On est déjà en sous-effectif de conducteurs, et on est limite au niveau rames. Sans matériel supplémentaire, comment faire rouler plus de trains ?", interroge Jérémy Dantas, élu SUD-Rail et secrétaire au CSE de l'entreprise. "On n'est pas contre les JO, on a conscience que c'est une super opportunité pour la France", tient à préciser ce conducteur du RER D. "Mais l'agent lambda, lui, n'a rien demandé. On nous demande de sucrer nos congés d'été. Pardon, mais la vie personnelle des agents doit passer avant les Jeux."

En bus : toutes les lignes dans Paris seront "déviées"

Du fait de l'installation des infrastructures olympiques dans Paris, la circulation des bus sera déjà modifiée "à partir de mars-avril 2024", prévient la RATP. Durant la compétition, elle sera encore davantage "adaptée à l'événement". C'est simple : dans Paris, "toutes les lignes de bus, sauf une, vont connaître des déviations", a expliqué le directeur délégué aux Jeux olympiques et paralympiques à la RATP, Edgar Sée, lors de la conférence du magazine Ville, Rail et Transports. Il a donné une idée de l'ampleur de la tache qui attend ses équipes : "L'impact, c'est l'équivalent d'une arrivée du Tour de France tous les jours."

Les bus du quotidien devront aussi faire de la place à ceux affrétés spécifiquement pour la compétition, pour transporter les 15 000 athlètes et les 200 000 personnes accréditées. Il y aura jusqu'à 800 départs par jour depuis et vers le village olympique, a appris franceinfo. Soit un départ toutes les cinquante secondes environ. Pour aller plus vite, ces bus pourront profiter des "voies olympiques" qui leur seront réservées sur le périphérique parisien, ainsi que sur plusieurs grands axes d'Ile-de-France.

En voiture : attention aux "voies olympiques" et aux périmètres autour des sites

Automobilistes, préparez-vous à être patients au volant pendant les Jeux. Leur organisation risque en effet de perturber fortement la circulation en Ile-de-France. Selon France Bleu Paris, 185 km de voies en région parisienne seront interdits aux automobilistes et réservés exclusivement aux personnes accréditées, aux transports en commun et aux secours. Et ce, du 1er juillet au 15 septembre 2024, une semaine après la fin des Jeux paralympiques.

La liste complète de ces "voies olympiques" sanctuarisées se trouve dans le décret du 4 mai 2022. Il s'agit notamment "d'une partie de l'A1, d'une partie de l'A13, et des deux tiers par le nord du boulevard périphérique, entre les portes de Sèvres et de Bercy, ainsi que de la pénétrante dans Paris jusqu'à l'Arena de Bercy", peut-on lire.

Les conducteurs devront aussi faire avec les périmètres de sécurité instaurés autour des sites où se dérouleront les épreuves et du village olympique, à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. Les zones dans lesquelles la circulation sera interdite, ou soumise à conditions, sont détaillées sur le site de la mairie de Paris. L'activation des restrictions de circulation aura lieu uniquement autour des horaires des épreuves, précise le préfet de police Laurent Nunez. Soit "deux heures et demie avant" le début et "jusqu'à une heure après". "Les restrictions autour de Paris Centre, par exemple, pourraient être effectives de 6h30 à minuit, ajoute-t-il. Mais à pied et à vélo, ces zones seront libres d'accès. Les limitations concernent uniquement les véhicules motorisés."

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