Paris 2024 : les JO vont occasionner "près de 150 millions d'euros" de pertes de recettes nettes pour 2024, estime la directrice du syndicat national du spectacle musical et de variété

Le Stade de France et l'AccorArena vont notamment être réquisitionnés pour les JO et ne pourront pas accueillir de spectacles. Les plus petites salles parisiennes vont aussi faire face à des difficultés. "Quels sont les dispositifs qui vont être ouverts à ces entreprises qui sont empêchées de travailler ?", s'interroge le syndicat du spectacle musical et de variété.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des spectateurs devant l'Accor Arena à Paris, avant le concert de Blackpink le 12 décembre 2022. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

À un peu plus de sept mois des Jeux olympiques de Paris 2024, les salles de spectacle parisiennes s'inquiètent des pertes financières : certaines doivent fermer pendant les épreuves, d'autres vont devoir réduire la voilure et vont être concernées par des restrictions de circulation. Malika Seguineau, la directrice générale du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété alerte jeudi 7 décembre sur franceinfo sur le risque de pertes financières pour les salles de concerts, estimées à près de "150 millions d'euros" sur l'année 2024, à cause des épreuves olympiques.

franceinfo : Partagez-vous les inquiétudes des théâtres parisiens sur les risques de pertes financières sur l'été 2024, en raison des JO de Paris ?

Malika Seguineau : Ce sont plutôt les producteurs de spectacles chez nous qui partagent cette inquiétude, puisque les salles dites importantes pour nos activités comme le Stade de France, Paris-La Défense-Arena et l'AccorArena seront fermées puisqu'elles seront disponibles pour les compétitions sportives, alors que c'est habituellement une période de très forte activité. Nos producteurs de spectacles sont donc dans l'incapacité d'utiliser ces salles et nous avons nous aussi estimé les pertes de recettes nettes à près de 150 millions d'euros pour l'année 2024.

N'y a-t-il pas des solutions pour éviter de trop grosses pertes ?

Il y a énormément d'artistes internationaux qui ne passeront pas par la France l'année prochaine. Nous sommes arrivés au bout des discussions avec les artistes internationaux et français pour aménager le plus possible les dates des tournées (plus tôt dans l'année ou durant l'automne) mais il y a un risque d'embouteillage important sur les autres salles existantes en France, et avec des jauges moindres... donc des pertes de chiffre d'affaires en conséquence et des coûts supérieurs.

Qu'en est-il des plus petites salles ?

Pour les autres salles parisiennes, on aura les mêmes difficultés que nos amis des théâtres privés parce que les difficultés d'accès, on va les avoir pour tout le monde. Donc effectivement, il y a des questions : comment on anticipe des mois à l'avance l'activité dans ces lieux qui sont intra muros ? Comment est-ce qu'on fait travailler nos équipes ? Quels sont les dispositifs qui vont être ouverts à ces entreprises qui sont empêchées de travailler ? Est-ce qu'on va pouvoir de nouveau bénéficier de dispositifs d'activité partielle ? C'est vraiment ces questions-là qui restent ouvertes. On nous avait tous assurés que ces Jeux olympiques s'adresseraient à tous les secteurs économiques. Nous, on constate en tout cas depuis désormais plusieurs mois que ça va être plus compliqué pour le secteur de la culture.

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