Paris 2024 : "Il n’y a aucune raison que les JO se passent mal avec un gouvernement RN", estime l'ancien athlète et ex-ministre Guy Drut

Le champion olympique du 110 m haies en 1976, et administrateur du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 s'est dit favorable mardi, à une alliance des droites pour les élections législatives anticipées.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ancien athlète Guy Drut a pris position en faveur d'une "union des droites et l’alliance avec le Rassemblement national", dans le journal le Monde, le 18 juin 2024. (MAXPPP)

Il est le premier représentant sportif français à prendre position en faveur du Rassemblement national (RN). Guy Drut, ancien spécialiste du 110 m haies et membre du Comité international olympique (CIO), s'est dit, dans les colonnes du Monde, mardi 18 juin, favorable à une alliance entre Les Républicains et le Rassemblement national pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. "Il n’y a aucune raison que les Jeux olympiques se passent mal avec un gouvernement RN", tranche sans détour, l'homme de 73 ans.

Alors que plus de 160 sportifs ont signé, dimanche 16 juin, une tribune appelant à voter "contre l'extrême droite", Guy Drut se positionne donc à l'opposé de ses signataires, parmi lesquels Yannick Noah, Marion Bartoli, Jo-Wilfried Tsonga, ou encore Marie-José Pérec. "Je reste et je voterai Les Républicains (LR), tendance Eric Ciotti [le président du parti, banni par son camp], parce que j’approuve l’union des droites et l’alliance avec le Rassemblement national (RN) [pour les législatives anticipées]. Eric Ciotti a eu raison d’appeler à cet accord face à la menace fasciste de gauche", explique le champion olympique de 1976, et administrateur du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop). 

"Plus l'âge de recevoir des leçons"

Interrogé sur le risque de "composer avec l'extrémisme", l'ancien ministre des Sports entre 1995-1997 sous Jacques Chirac, estime qu'il y a des différences entre Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti du Front national (FN), et sa fille Marine Le Pen, ancienne présidente du parti, aujourd'hui appelé Rassemblement national. "(...) J’ai toujours eu des réserves [au sujet de Jean-Marie Le Pen]. Mais Marine Le Pen, ce n’est plus la même chose, je la trouve plus responsable. Est-elle toujours – tout comme Jordan Bardella – d’extrême droite ? Pour moi, ils représentent une vraie droite et, comme ils ne peuvent pas gouverner sans nous, cette alliance permettra d’avoir notre mot – efficace – à dire", assure-t-il, avant de préciser qu'il restait "gaulliste, chiraquien et républicain".

Celui qui n'a pas "l’impression de trahir [ses] convictions" en exprimant sa position et qui n'a "plus l’âge de recevoir des leçons", ne pense pas qu'un gouvernement RN nuirait à l'image de la France à l’international lors des Jeux. "Croyez-vous qu'actuellement nous soyons pris au sérieux à l’étranger ?, rétorque-t-il. Ça sera le même problème que lorsque Giorgia Meloni [présidente d’extrême droite du Conseil italien] est arrivée au pouvoir. Des gens se poseront des questions, voilà tout. Et si Jean-Luc Mélenchon était à Matignon au moment des JO, quelle serait l’image à l’international ?"

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