Entre cartons et partiels, les premiers étudiants quittent leurs logements Crous réquisitionnés pour Paris 2024

Une première vague d'étudiants logés dans les résidences du Crous à Paris doit quitter, à partir de jeudi, leurs logements réquisitionnés par les autorités pour les Jeux olympiques.
Article rédigé par franceinfo - avec Romaric Cayet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Image d'illustration résidence Crous. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS via AFP)

Ils font leurs cartons : 80 étudiants logés dans les résidences du Crous de Paris sont sommés de quitter leur appartement à partir du jeudi 11 avril. Un déménagement forcé car l'Etat a décidé de réquisitionner ces logements pour y héberger les forces de l'ordre, volontaires et secouristes mobilisés pendant les Jeux de Paris.

Rouleau de scotch à la main, Jeanne croule sous les cartons dans son 15 m2. "Je dois être à 20 cartons déjà", souffle-t-elle. L'étudiante en communication habitait depuis deux ans dans cette résidence du 13e arrondissement de Paris, alors retirer toute sa décoration et ses posters est un déchirement.

"On se fait éjecter comme ça du jour au lendemain pour accueillir la police, je suis un peu sous le choc quand même."

Jeanne, une étudiante logée en Crous

à franceinfo

Contrainte de rester à Paris cet été pour travailler, Jeanne est relogée par le Crous dans le 18e arrondissement. Une fois les JO passés, elle aura le droit de revenir ou non dans son appartement initial. "Me dire que dans deux mois, je dois encore tout enlever et recommencer un déménagement, ça ne me donne même pas envie de m'installer vraiment correctement", confie-t-elle. Pour elle, déménager constitue un stress supplémentaire. "Là je suis vraiment fatiguée, avec les cours, le travail, tous les projets que je dois rendre, devoir faire ça toute seule c'est un peu compliqué", lâche-t-elle. 

Des délais qui posent question

Dans les couloirs, des piles de cartons sont mises à disposition et des camions seront affrétés pour acheminer les affaires. Dans l'ascenseur, Adam, étudiant en géographie, déménage aussi et anticipe en descendant quelques cartons. 

"J'ai un canapé, le PC, une chaise, j'espère que les déménageurs vont m'aider quand même."

Adam, un étudiant en géographie

à franceinfo

Adam assure qu'il a tout de même gagné au change. Sa nouvelle résidence Crous est située dans le même quartier et son appartement est plus grand. "C'est juste de l'autre côté de la rue donc ça me va, dans mon cas c'est un bonus", confie-t-il.

Pour le collectif Rescrous, qui réunit des étudiants relogés mais opposés à ces réquisitions, commencer tôt les déménagements permet d'anticiper toute résistance. "Faire partir le plus vite possible pour ensuite au mois de juin être tranquille", soupçonne Jeanna, la porte-parole du collectif. De son côté, le Crous de Paris dément. "Il y a des étudiants qui trouvaient ça justement trop rapproché. On les intégrera à une prochaine vague à la date de leur souhait", assure la responsable de la communication. Une prochaine vague qui devrait avoir lieu d'ici fin avril.

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