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Jeux paralympiques : "On a la volonté de démocratiser encore davantage l'accès au parasport pour tous", assure la ministre des Sports Roxana Maracineanu

Alors que les Jeux paralympiques de Tokyo s'achèvent dimanche, la ministre des Sports estime qu'ils permettent de regarder les sportifs "comme des athlètes avant de les regarder et de les voir comme des personnes en situation de handicap".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Roxana Maracineanu, au palais de l'Elysée, 25 août 2021, à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

"On a la volonté de démocratiser encore davantage l'accès au parasport pour tous", a assuré samedi 4 septembre sur franceinfo la ministre des Sports Roxana Maracineanu, alors que les Jeux paralympiques de Tokyo s'achèvent dimanche. La ministre salue les résultats des athlètes français, un succès qui marque "le potentiel" pour faire "encore mieux à Paris en 2024". Pour Roxana Maracineanu, ces Jeux permettent de regarder ces sportifs "comme des athlètes avant de les regarder et de les voir comme des personnes en situation de handicap".

franceinfo : Quels athlètes vous ont le plus marqué durant ces épreuves ?

Roxana Maracineanu : Tous. C'était ma première expérience aux Jeux paralympiques. Je n'avais jamais eu l'occasion de soutenir une équipe de France en tant que ministre, mais pas non plus de voir ces compétitions. Et je pense que la médiatisation qui en a été faite, que ce soit visuelle, radiophonique, dans la presse écrite, compte beaucoup dans le succès de ces athlètes. Ils ont envie de se dépasser pour exister, pour exister plus que ce qui n'existe d'habitude. Et ils veulent aussi donner envie aux personnes en situation de handicap en France de faire du sport et de comprendre combien le sport peut être important dans leur vie pour qu'on puisse les regarder comme des athlètes avant de les regarder et de les voir comme des personnes en situation de handicap.

Les athlètes paralympiques ont fait mieux que ce qui était attendu alors que les athlètes valides ont fait moins bien. Comment expliquer cette différence de performance ?

Nous avons, au ministère des Sports, augmenté fortement les moyens financiers accordés au paralympisme. Nous étions, lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, à trois millions d'euros distribués entre les fédérations spécifiques. Aujourd'hui, ce budget est de 7,5 millions d'euros. On les a aidés à se structurer, à avoir beaucoup plus d'entraîneurs qui ont des emplois aujourd'hui à plein temps. Et on a aussi fait beaucoup de soutien aux équipements qui prennent en compte la spécificité du parasport. Et je lance un appel aujourd'hui à la suite de ces Jeux paralympiques et de ces résultats auprès du grand public : dire aussi aux personnes en situation de handicap, à leur famille, que le sport c'est bon, que le sport donne confiance en soi et que le sport doit être plus visible dans notre société. Donc, il faut aller faire du sport et rejoindre les associations sportives.

Est-ce que vous êtes satisfaite des résultats des athlètes paralympiques français ?

Oui. Les sportifs, leurs entraîneurs ont dépassé nos attentes. C'est vrai qu'on ciblait une dizaine de médailles de plus que ce qu'ils avaient fait à Rio en 2016. Donc vraiment, ce succès, je crois qu'il faut le rendre aux athlètes, aux coachs des clubs où ils s'entraînent toute l'année et aussi, au staff qui les accompagne dans ces équipes de France. Aujourd'hui, on est en bonne voie. Je crois que le potentiel est là pour que l'on puisse faire encore mieux à Paris en 2024. Il faut que l'on fasse progresser nos deux équipes, les olympiques et les paralympiques. Des jeux réussis, une organisation réussie, c'est avant tout nos deux équipes qui réussissent à égalité. Il faut qu'on mette les moyens nécessaires au paralympisme et que l'on entretienne aussi les collaborations qui sont déjà nées et qui ont déjà porté leurs fruits entre olympisme et paralympisme dans ces fédérations qui travaillent ensemble. Il faut des coachs qui comprennent ce qu'est la spécificité du handicap. Ces coachs pour les valides, qui sont les tops entraîneurs de notre pays, il faut qu'ils s'intéressent aussi à ces disciplines parce que l'on partage tous le même rêve en 2024. C'est celui d'être sur la plus haute marche du podium, que l'on soit sportif valide ou sportif en situation de handicap. Et toutes ces collaborations, comme par exemple en cyclisme, ont déjà porté leurs fruits ici à Tokyo dans ces Jeux paralympiques.

Est-ce que vous avez le sentiment que le grand public porte un regard différent sur ces Jeux paralympiques ? Est-ce qu'il y a un certain engouement qu'il n'y avait pas avant ?

Oui. Le parasport intéresse plus que le sport et que l'olympisme. Aujourd'hui, les gens ont envie de voir ces athlètes qui ont des histoires de vie, ont envie de les entendre raconter aussi leurs histoires de vie et leurs histoires de sportifs, leur parcours. On a aujourd'hui cette volonté de démocratiser encore davantage l'accès au parasport pour tous, celui du quotidien. Et on a besoin de ces vitrines, de ces athlètes qui se montrent. C'est important de les entendre, de les voir, qu'ils partagent avec nous leurs émotions, leurs efforts du quotidien et leur talent. Et nous avons besoin de modèles, que ce soit chez les athlètes olympiques, et surtout chez les athlètes paralympiques. Et c'est pour cela que l'on est vraiment reconnaissant à tous les médias de s'y intéresser. On espère que ça, ça ira de plus en plus en ce sens.

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