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Paralympiques 2022 : Benjamin Daviet, un porte-drapeau qui veut de l'or

Quintuple médaillé des derniers Jeux paralympiques de Pyeongchang, en 2018, il sera porte-drapeau de la délégation tricolore à Pékin le 4 mars.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Benjamin Daviet après la victoire de son équipe lors du relais de ski de fond, le 18 mars 2018, aux Jeux paralympiques de Pyeongchang (Corée du Sud).  (THOMAS LOVELOCK / AFP)

"Etre porte-drapeau, ce n'est pas donné à tout le monde. J'ai tout gagné dans ma carrière mais c'est vrai que le summum, c'est ça." Benjamin Daviet est tout sourire lorsqu'il évoque la bonne nouvelle annoncée mercredi 26 janvier dans l'émission Tout le sport. L'athlète de 32 ans vient de revenir des Mondiaux des parasports d'hiver avec deux médailles, l'une en argent et l'autre en bronze.

On décèle une pointe de déception chez cet athlète habitué à la gagne. Mais l'homme du Grand-Bornand (Haute-Savoie) a déjà dans le viseur des axes de travail à quelques semaines de l'échéance paralympique de Pékin (4-13 mars). "Je rêve encore de l'or paralympique !", affirme le biathlète et fondeur.

Benjamin Daviet lors de la présentation des équipes de France olympiques et paralympiques à Romilly-sur-Seine (Aube), le 4 octobre 2021. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

C'est à l'âge de 16 ans que la vie du natif d'Annecy a basculé. Après une chute en mobylette, il se casse le condyle fémoral puis contracte un staphylocoque au moment de l'opération. Le jeune Benjamin apprend alors qu'il sera privé d'un genou pour le reste de sa vie. Malgré tout, il ne se morfond pas. Un jour, il enfile les skis de son oncle. C'est un nouveau moment charnière dans son existence : "Je m'y suis mis car ça me permettait d'être dehors, en pleine nature", se souvient-il.

L'exhutoire devient un projet de vie. En 2011, à 22 ans, Daviet rejoint l'équipe de France de ski nordique avec le biathlon dans le cœur. "C'est passionnant car il y a le ski et le tir. L'adrénaline est forte quand on est sur la piste et, tant que le dernier tir n'a pas été fait, rien n'est jamais joué."

En 2014 à Sotchi, pour sa première grande compétition, il ouvre son compteur de médailles olympiques grâce au relais de ski de fond. Avec son comparse Thomas Clarion, ils accrochent le bronze. La machine est lancée.

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Benjamin Daviet : en mission aux Paralympiques Partez à la rencontre de Benjamin Daviet, le para ski nordique et porte-drapeau de l'équipe de France paralympique pour Bejing 2022. Un Mag signé David Sandona !

Quatre ans plus tard, la France toute entière se passionne pour le biathlon grâce aux exploits de Martin Fourcade à Pyeongchang. Avec ses trois médailles d'or, le Catalan ouvre la voie de la médiatisation à Benjamin Daviet, très attendu après avoir été sacré plusieurs fois champion du monde de ski de fond et de biathlon.

Dans sa catégorie LW2 (celle des athlètes ayant des troubles de fonctionnement d’une jambe, ou l'absence de celle-ci), il réalise le doublé sprint-poursuite et obtient l'argent sur l'individuel 15 km en biathlon. Lors des épreuves de ski de fond, il s'adjuge l'argent sur le 20 km mais surtout l'or en relais avec son ami Anthony Chalençon.

"C'est une épreuve qui nous tient à cœur à tous les deux. C'est une course d'équipe qui permet de récompenser les guides et tout le staff", précise Daviet, récent vice-champion du monde avec son compère, ainsi que leurs guides Alexandre Pouyé et Brice Ottonello.

Le skieur Benjamin Daviet, le 12 mars 2018 aux Jeux paralympiques de Pyeongchang (Corée du Sud). (GRIGORY SYSOEV / SPUTNIK / AFP)

Interrogé, son entraîneur, Vincent Duchêne, évoque "un super mec". "Il est assidu, carré. C'est un bosseur qui ne lâche rien".  

"Quand il veut quelque chose, il va le chercher dans les détails. Mais il sait être râleur, dans le bon sens. Quand on sent qu'il râle fort, c'est généralement qu'il est bien en forme."

Vincent Duchêne, entraîneur de Benjamin Daviet

à franceinfo sport

A Pékin, son protégé vise un nouveau titre paralympique. "Forcément, je vais viser toutes les courses", entame le Bornandin. Son entraîneur lui emboîte le pas : "Nous visons au moins une médaille d'or. L'idéal serait évidemment de réitérer les performances de Pyeongchang, mais cette fois-ci, il y aura les Russes", absents en Corée du Sud après les sanctions du Comité internation olympique. Face au cador Vladislav Lekomtsev (cinq titres mondiaux en cinq courses lors des récents Mondiaux), le Français aura fort à faire.

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