Avec Ma Bulle Bio, elle partage sur les réseaux sociaux les dessins de sa "green" (r)évolution
Adopter un mode de vie meilleur pour soi et pour la planète, c’est le défi que s'est lancé Karine Anglade. À travers ses dessins publiés sur les réseaux sociaux, la jeune-femme illustre avec humour et sensibilité son quotidien.
"Chéri ! J’ai reçu mes serviettes lavables !" Celle qui brandit sous le nez de son mari pour le moins surpris ce tissu destiné à remplacer les protections hygiéniques, c’est Karine Anglade. Ou plutôt le double qu’elle s’est créé. Depuis deux ans, la jeune femme, graphiste et illustratrice installée dans la Loire, publie sur les réseaux sociaux les dessins que lui inspire son cheminement vers une vie plus saine.
Pleines d’humour et de sensibilité, ces tranches de vie sont rassemblées sur sa page "Ma Bulle Bio" et accompagnées de textes travaillés qui incitent à la réflexion et aux échanges. "J'aime mêler les images aux mots et donner du sens à la création", explique-t-elle. Alimentation, cosmétiques, craquages, doutes, relations avec les enfants, tout est prétexte à coup de crayon. Bienveillante et déculpabilisante, on peut facilement s’identifier à Karine et c’est aussi ce qui plaît.
"J’ai toujours dessiné, se souvient Karine. Aujourd’hui, c’est pour moi le moyen de transmettre un message et de partager mes expériences et pourquoi pas, faire en sorte que les autres me partagent aussi leurs expériences et que ce soit une richesse commune." Avec près de 9000 abonnés sur Facebook et 2500 followers sur Instagram, Karine a su susciter le débat au sein de sa communauté. "Ces échanges sont très importants, souligne-t-elle. Ils m’ont permis d’évoluer. Même les plus durs à encaisser sont constructifs. J’ai changé beaucoup de choses grâce à des conseils. J’ai découvert des gens très inspirants."
C’est à la naissance d’Elsa, 8 ans, aujourd’hui, que Karine a eu le déclic. Devenir parent d’un petit être humain, c’était aussi "être responsable de ce qu’on met dans son corps, sur sa peau, de valeurs à inculquer. Je me suis dit qu’il fallait vraiment que je change quelque chose", raconte Karine qui ne s’était jamais vraiment questionnée sur son mode de consommation auparavant.
Quand je me suis lancée, j’étais presque trop radicale
Karine Anglade
Commence alors la quête d’informations, de conseils pour consommer mieux. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un long fleuve tranquille. "J’avais lu beaucoup de choses et j’avais l’impression qu’il n’y avait pas d’autre voie possible, que c’était une évidence", se souvient la jeune femme. Courses en local et en bio, vrac, diminution de la viande, cosmétiques et produits de nettoyage faits maison font désormais partie du quotidien de la famille. Pierre-Alain, son mari, puis Elsa et Raphaël, ses enfants, sont embarqués dans l’aventure. Mais tout le monde n’est alors pas prêt.
Les frites de panais, c'est non !
Quelques ajustements et quelques ratés plus tard, dont un dentifrice en poudre, des masques au miel ou des frites de panais qui ont fait l’unanimité contre elles, "Karine a trouvé les formules qui satisfont tout le monde", assure Pierre-Alain. S'il n'a pas emboîté le pas de son épouse pour le rinçage des cheveux au vinaigre, il a en revanche adopté le shampoing solide. Elsa adore le nouveau gâteau chocolat-avocat et a beaucoup aimé fabriquer des savons. Quant à son petit frère, il gère comme un chef l'apport des épluchures aux vers du lombricomposteur, installé sur le balcon.
Mais cela n'empêche pas les craquages ! Dernier en date avant les fêtes, des oeufs Kinder achetés aux enfants par leur père. "Ce n'est pas grave, sourit Karine. Ils ont besoin d'avoir de petits apartés qui leur font plaisir. Les concessions font aussi partie du jeu !"
Aller à son rythme
Karine reconnaît volontiers qu'il lui reste encore du chemin à parcourir dans sa quête d'une vie plus saine. Certaines réticences ressemblent à des barrières infranchissables pour l'heure, comme l'utilisation du papier toilette lavable. "Chacun fait en fonction de son temps, de son énergie, de son budget, de ses capacités conclut-elle. Certains sont plutôt à l’aise sur l’alimentation, d’autres sur les vêtements de seconde main, le 0 déchet, la gestion des énergies renouvelables… On voit tellement de choses qui paraissent parfaites sur les réseaux qu’on se demande où ces personnes trouvent le temps de tout faire ! On a tous des contraintes et il ne faut pas vouloir aller trop vite ou tout faire en même temps." C’est là le secret de la réussite.
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