Langue française : "Je pense qu’il faut qu’on trouve l’équilibre dans nos sociétés dans nos façons de nous exprimer", déclare Maxime Chattam, romancier français
"Il ne faut pas oublier qu’à la fin du XIXe siècle, il y a l’argot qui se déploie, et il y a tout un parler populaire qui fait horreur aux gens des élites qui se disent, mais la langue est en train de se déliter. Si on pouvait revenir au beau temps de Molière ! Avec une différence quand même, c’est qu’aujourd’hui, les pays où il y a le plus de locuteurs français, c’est la République démocratique du Congo (…) donc c’est vrai que ça modifie le regard qu’on peut avoir sur cette langue, dont nous ne sommes plus les seuls usagers, ni les propriétaires", déclare Fabrice d’Almeida, historien et professeur à l’université Paris Panthéon-Assas.
Débat politique majeur
Il y a tout un débat sur une écriture inclusive, qui permettrait de ne pas avoir tout au masculin. "Ce n’est pas qu’une mode, c’est quand même un débat politique majeur. À partir de la fin du XVIIIe siècle, et surtout au début du XIXe siècle, va s’imposer l’idée de la primatie du masculin sur le féminin. Nous n’avons pas de neutre en français. Et c’est cette question-là qui est remise en cause par un certain nombre de féministes, notamment, qui considèrent qu’il y a là une impropriété de la langue. (…) L’écriture inclusive peut avoir plein de manières d’être", estime Fabrice d’Almeida.
"Je pense qu’il faut qu’on trouve l’équilibre dans nos sociétés dans nos façons de nous exprimer. (…) Que tout le monde prenne l’habitude, dans sa façon de s’exprimer, d’inclure autant le masculin que le féminin, pour que dans un texte, on ait une espèce d’équilibre dans la société qui fonctionne, tout en restant extrêmement simple et limpide", ajoute le romancier français Maxime Chattam.
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