Allemagne : le président du pays appelle à combattre résolument les réseaux d'extrême droite

Un appel à la mobilisation. Le chef de l'Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier, a appelé, samedi 26 septembre, à combattre "plus résolument" les réseaux d'extrême droite dans le pays. "Les meurtres perpétrés par des terroristes d'extrême droite ces dernières décennies n'étaient pas le fait de déséquilibrés. Leurs auteurs étaient intégrés dans des réseaux de la haine et de la violence, ou bien se sont laissés inciter à commettre leurs actes", a déclaré Frank-Walter Steinmeier lors d'une cérémonie commémorant les 40 ans de l'attentat meurtrier à l'Oktoberfest de Munich.

Nous devons dénicher ces réseaux. Nous devons les combattre, encore plus résolument que jusqu'à présent !

Frank-Walter Steinmeier

Le 26 septembre 1980, douze personnes sont tuées pendant l'Oktoberfest par l'explosion d'une bombe déposée dans une poubelle. Plus de 200 autres sont blessées. L'engin tue également l'auteur de l'attentat, Gundolf Köhler. L'acte est considéré aujourd'hui comme l'attentat d'extrême droite le plus meurtrier d'Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945.

"Il n'est plus permis de fermer les yeux"

Longtemps les enquêteurs avaient toutefois jugé que l'auteur avait agi à la suite d'un chagrin amoureux, même si ses sympathies pour les franges radicales de droite étaient connues dès cette époque, a rappelé le président de la République d'Allemagne. Le souvenir de cet attentat doit faire réfléchir "sur les erreurs" faites dans le passé pour élucider les attentats perpétrés par ces milieux, a-t-il estimé. Il a cité aussi en exemple le groupuscule néonazi NSU dont les membres ont pu commettre une dizaine d'assassinats racistes pendant la décennie 2000 avant d'être finalement démasqués.

L'Allemagne a récemment été secouée par plusieurs actes violents perpétrés par des néonazis, dont la tentative d'attaque d'une synagogue à Halle qui s'est soldée par deux morts il y a un an, ou le meurtre de neuf personnes d'origine étrangère dans deux bars de Hanau, en février. Le président a aussi évoqué l'affaire révélée récemment de groupes de discussion diffusant de la propagande d'extrême droite dans la police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. "Il n'est plus permis de fermer les yeux" sur ce genre d'affaires, a-t-il prévenu.