Paris dénonce la représentation des soldats français dans le film "Black Panther : Wakanda Forever"

Une image "mensongère". Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dénoncé dimanche 12 février la représentation des militaires français dans Black Panther : Wakanda Forever, le second volet de la superproduction de Marvel, où ils sont dépeints comme venus piller des ressources. "Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées", a réagi le ministre sur Twitter. "Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes."

Dans une scène de Black Panther : Wakanda Forever, le réalisateur Ryan Coogler met en effet en scène des soldats français prisonniers, à genou devant la reine du Wakanda, un royaume africain fictif. Ils sont en tenue proche de celles des soldats français déployés au Mali jusqu'en août. Une ministre française doit aussi répondre de leurs actions devant les Nations unies.

Une guerre informationnelle

L'entourage de Sébastien Lecornu souligne "la colère du ministre en voyant le film", alors que la France accuse régulièrement la Russie de lui livrer une guerre informationnelle en manipulant les opinions publiques sur son action dans la région. Le ministère admet la liberté d'une œuvre dont la France ne réclame ni le retrait, ni la censure.

"Il ne saurait y avoir de révisionnisme sur l'action récente de la France au Mali : nous sommes intervenus à la demande du pays pour lutter contre les groupes armés terroristes loin de l'histoire racontée dans le film, à savoir une armée française qui vient piller ses ressources naturelles."

L'entourage de Sébastien Lecornu

cité par l'AFP

Les opérations Serval et Barkhane ont été déployées respectivement en 2013 et 2014 à la demande de Bamako, pour lutter contre les jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Le double coup d'Etat au Mali, en 2020 et 2021, a scellé l'opération. Le dernier soldat français a quitté le pays à la fin du mois d'août. Les relations sont depuis glaciales entre Paris et Bamako, qui s'est offert selon la France les services du groupe paramilitaire russe Wagner, ce que la junte dément.