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Massive Attack veut réduire l'empreinte carbone des concerts et missionne des chercheurs en ce sens

Les groupes de musique ne peuvent plus se contenter de servir au mieux de haut parleurs à des associations de lutte contre le changement climatique. Ils doivent oeuvrer pour réduire l'empreinte carbone des tournées, estime le leader du groupe de Bristol Massive Attack. Dont acte.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Robert Del Naja, alias 3D, leader du groupe anglais Massive Attack, le 1er juillet 2016 à Hyde Park. (SHUTTERSTOCK/SIPA)

Peut-on être un groupe de musiciens engagé dans la lutte contre le changement climatique et continuer à faire des tournées internationales comme si de rien n'était ? Non, estime Massive Attack, dont les membres sont impliqués dans le mouvement Extinction Rebellion  - ils ont d'ailleurs offert un concert à l'une des manifestations du mouvement à Londres en avril.

Concerné depuis longtemps par les questions écologiques, le groupe de Bristol, auteur de tubes comme Unfinished Sympathy et Teardrop, a déjà pris des mesures depuis deux décennies : ses membres ont compensé leur empreinte carbone en faisant planter des arbres, ont interdit le plastique à usage unique et ont voyagé en train lorsque c'était possible, rappelle la tête pensante de Massive Attack, Robert Del Naja alias 3D, dans une tribune publiée dans le Guardian. Mais face à l'urgence climatique, cela ne suffit plus.

Faut-il arrêter les tournées ?

Au Royaume-Uni, les concerts génèrent chaque année 405.000 tonnes de gaz à effet de serre, rapporte la BBC. 34% sont générés sur les lieux des concerts mais 33% proviennent des déplacements des spectateurs pour se rendre aux concerts et 9% sont à mettre au compte des voyages des groupes de musique eux-mêmes.

Après avoir envisagé d'arrêter carrément de faire des tournées, Massive Attack a réalisé qu'il faudrait qu'une grosse liste de groupes d'envergure internationale arrêtent également de tourner pour que l'impact vaille la peine. Décider seuls ne servirait à rien, seule une décision concertée et volontariste de l'industrie pourrait créer un changement systémique.

Des chercheurs missionnés pour trouver des solutions

Voilà pourquoi Massive Attack annonce avoir commissionné les chercheurs du Tyndall Centre for Climate Change Research de Manchester pour trouver des solutions. La mission des chercheurs ? "Cartographier l'empreinte carbone des cycles de tournées typiques et examiner plus particulièrement les trois domaines clés générant des émissions de CO2 dans notre secteur : voyage des groupes, transport du public et lieu", précise Robert Del Naja.

Dans un second temps, les préconisations du Tyndall Centre, qui se penchera notamment sur la façon de réduire les besoins en énergie des tournées et la possibilité d'utiliser les énergies renouvelables, seront mises à la disposition de l'industrie musicale. L'idée étant de s'approcher au plus près d'une empreinte carbone réduite à zéro pour les concerts qui pourrait être reprise à grande échelle.

"Le rapport du Centre Tyndall ne sera pas la panacée", conclut Robert Del Naja dans sa tribune, "mais dans un contexte d'urgence, ne rien faire est inacceptable."

Le groupe Massive Attack n'est pas le premier à se soucier de son empreinte écologique. Coldplay a annoncé la semaine dernière qu'il repoussait à plus tard la tournée de son nouvel album Everyday Life sorti vendredi, afin qu'elle soit la plus propre possible et affiche un bilan carbone neutre. En France, une soixantaine d'artistes et de personnalités emmenée par le groupe Shaka Ponk a publié jeudi 28 novembre une tribune dans Le Monde pour "passer de la parole aux actes."

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