Le rappeur Travis Scott ne se produira pas aux pyramides de Gizeh

Pas de concert en Egypte pour Travis Scott. Le syndicat des musiciens égyptiens a interdit mardi le show du rappeur américain aux pieds des pyramides de Gizeh, prévu le 28 juillet, arguant qu'il contrevenait au respect des "traditions du peuple égyptien".

En croisade contre les musiques urbaines

Bien connues des touristes, les pyramides pharaoniques voient aussi régulièrement défiler des stars internationales. Déjà en 2008, le groupe de rap français IAM célébrait ses vingt ans de carrière aux portes du site antique. Plus récemment, les Red Hot Chili Peppers y ont organisé un gigantesque concert, en 2019, à l'instar du duo techno Artbat en 2020, ou des Black Eyed Peas en octobre 2021.

Le syndicat des musiciens s'oppose très rarement à de tels événements, mais est en croisade depuis des années contre les musiques urbaines égyptiennes, le rap en tête. L'Égypte est en outre en pleine campagne contre ce qu'elle dénonce comme une "réécriture" de son histoire : elle est vent debout contre des mouvements afro-américains qui revendiquent une filiation avec les Pharaons.

Des preuves de "rituels étranges"

Mardi, le syndicat des musiciens, qui a droit de regard sur tout concert ou diffusion de musique dans le plus peuplé des pays arabes, a expliqué dans un communiqué accepter tout show, à condition qu'il "ne sape pas les coutumes et les traditions ancestrales du peuple égyptien".

"Après examen des opinions exprimées sur les réseaux sociaux et des positions de l'artiste, le syndicat a trouvé des images et des informations documentées sur les rituels étranges qu'il pratique et qui vont à l'encontre de nos traditions", poursuit le texte.

Le communiqué ne définit toutefois jamais ces "rituels" qu'il attribue à Travis Scott, poids lourd du hip-hop américain, actuellement en tournée mondiale. Le rappeur devrait dévoiler son nouvel album, Utopia, le 28 juillet prochain, cinq ans après Astroworld.