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Côte d'Ivoire : "La belle histoire" vécue par Soprano au Festival engagé d'Anoumabo

Soprano est la tête d’affiche du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, qui allie musique et humanitaire, en Côte d'Ivoire, où le chanteur a développé une histoire forte et sincère.  

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Soprano au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 22 avril 2018. (SIA KAMBOU / AFP)

Soprano, le plus gros vendeur de disques en 2017 en France, est à Abidjan, en Côte d’Ivoire, samedi 21 et dimanche 22 avril. Le chanteur est la tête d’affiche de la 11e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), qui allie musique et action sociale. Chaque année, une école, une bibliothèque ou une maternité sont construites grâce à cet événement, dont le thème porte, cette année, sur l'immigration clandestine.   

Une histoire forte pour Soprano

La terre ivoirienne n’est pas inconnue pour le Marseillais. Il y a sept ans, Soprano  était déjà présent au Femua, invité par le grand patron du festival, A’salfo, le leader de Magic System. "On ne prend pas un artiste parce qu’il est en vogue, mais parce qu’il a des valeurs, parce qu’il a su, à travers sa musique, faire passer un message utile, surtout à la jeunesse sur place", souligne le promoteur du festival. De retour, Soprano est remonté sur scène, mais il a aussi rendu visite à des enfants qui le connaissent bien. En 2011, l’école publique d’Anoumabo, au sud d'Abidjan, était en train de sortir de terre, grâce aux retombées du festival. Le projet a abouti et la classe de CM2 sera cette année la promotion Soprano.

En onze éditions, six écoles et une maternité ont été construites à Abidjan grâce au Femua (YANN BERTRAND / RADIOFRANCE)

Pour le chanteur marseillais d’origine comorienne au demi-million d’albums vendus l'an passé en France, l'action a du sens. Soprano explique que malgré sa volonté d'engagement, de nombreux projets n'aboutissent pas. Là, il a vu le résultat : "Ça fait plaisir de faire partie de cette belle histoire."

Tu es content quand tu arrives et que tu vois que c’est plus grand que ce que tu as fait la dernière fois, qu'il y a plus d'enfants et qu'il ont des voix épanouies.

Soprano, à Anoumabo

à franceinfo

"J’essaie de faire la même chose aux Comores, le pays de mes parents", indique Soprano, précisant que ses projets portent sur une mosquée, un hôpital et une école. "Quand tu viens ici et que tu vois comment ça se passe, tu te dis qu’il ne faut pas lâcher", confie-t-il. L’éducation, pour mieux lutter contre l’immigration clandestine par exemple, le thème du festival cette année, Soprano y souscrit, en ciselant son message. "Qui je suis, moi qui gagne des millions d’argent, qui fais des scènes partout, pour dire 'non, il ne faut pas venir'. Je ne peux avoir ce discours hypocrite. Le truc le plus important, c'est ce que ce n'est pas à n'importe quel prix. Il y a des gens qui sont morts", déclare-t-il.

On est obligés de leur faire comprendre qu’ils ont un potentiel à développer ici.

Soprano

à franceinfo

Un discours rare et sincère pour la star que Soprano est désormais. À Abidjan, il a pu mesurer concrètement le sens de sa popularité, dans ce qu’elle a de plus utile.

"La belle histoire" de Soprano au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo - un reportage en Côte d'Ivoire de Yann Bertrand

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