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Côte d'Ivoire : l'immigration clandestine au centre de la 11e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo

La 11e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, en Côte d'Ivoire, tourne largement autour du thème de l'immigration clandestine. Au programme, des concerts, des rencontres et des débats qui aboutiront à la remise au gouvernement d’un livre blanc sur l’immigration.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Salif Keita au Festival des musiques urbaines d'Anoumabo, à Abidjan. (SIA KAMBOU / AFP)

Un festival qui laisse des traces concrètes à chaque édition ; cela ne se passe pas en France mais à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le Femua (Festival des musiques urbaines d’Anoumabo) bat son plein en ce moment, avec quelques-unes de plus grandes stars africaines à l’affiche. Mais au-delà de la musique, c’est un événement humanitaire et social qui s’y tient chaque année. Cette onzième édition tourne largement autour de l’immigration clandestine : comment inciter les jeunes Ivoiriens à ne pas risquer leur vie pour trouver mieux en Europe.

"Il ne fallait pas seulement leur passer de la musique"

Depuis onze ans, le mois d’avril transforme le quartier d’Anoumabo, au sud d’Abidjan, en grande sono des musiques d’Afrique. Fondateur et patron du Femua, la superstar Salif Traoré dit "A’salfo", le leader du groupe Magic System, a passé toute son enfance dans les rues en terre de ce qui est devenu une commune de 70 000 habitants.

Côte d'Ivoire : l'immigration clandestine au centre de la 11e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo

Et très tôt, il a compris quelque chose : "Le Femua est une plateforme qui réunit beaucoup de jeunes donc il ne fallait pas seulement leur passer de la musique. Cette année nous sommes sur l’immigration clandestine car c’est une problématique que nous avons négligée trop longtemps […] Il faut qu’on sache ce qui pousse les jeunes à partir à l’aventure."

"Il n’y a pas que des guerres !" 

Le Femua, ce sont donc des concerts mais aussi des rencontres et des débats qui aboutiront à la remise d’un livre blanc sur l’immigration, remis au gouvernement. Mais empêcher les jeunes Ivoiriens de partir, c’est avant tout leur donner les moyens de rester, par l’éducation.

En onze éditions, six écoles et une maternité ont été construites à Abidjan grâce au Femua (YANN BERTRAND / RADIOFRANCE)

Jean-Louis Boua s’occupe notamment du Carrefour Jeunesse au sein du festival. Il nous accompagne à l’école publique Magic System dans le quartier d’Anoumabo, sortie de terre en 2011.

En onze éditions, six écoles et une maternité ont été construites à Abidjan grâce au Femua. Et les artistes programmés y sont sensibles, comme le Malien Sidiki Diabaté, tête d’affiche et tête haute : "Ce festival, c’est pour montrer au monde que l’information sur l’Afrique en Europe est fausse, il n’y a pas que des guerres ! […] Aujourd’hui nous sommes forts comme jamais." Par la musique, l’exemple ou l’éducation, Anoumabo et son festival panafricain est aujourd’hui devenu une énorme machine, une véritable institution aux réalisations bien concrètes.

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