Fast fashion : "Si on n'y prend pas garde, il peut y avoir une destruction de tous nos emplois en France", alerte le président de la fédération française du prêt-à-porter

La proposition de loi visant à sévir contre la "fast fashion" a commencé à être examinée à l'Assemblée nationale jeudi.
Article rédigé par franceinfo
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Des vêtements sont exposés sur des cintres dans un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

L'objectif de la proposition de loi visant à sévir contre la "fast fashion" "est de contraindre ces sociétés à rentrer dans les normes", a expliqué Yann Rivoallan, président de la fédération française du prêt-à-porter, jeudi 14 mars sur franceinfo. D'après Yann Rivoallan, les sociétés de "fast fashion" fonctionnent notamment par "l'exploitation de leurs salariés puisqu'ils sous-payent tous leurs ouvriers, les font travailler plus de 75 heures par semaine, ils ont à peine un jour de congé, donc évidemment il y a un coût très bas".

Les entreprises comme Shein ou Temu sont aussi défaillantes d'un point de vue environnemental, estime-t-il. "Il y a une pollution intense, il n'y a aucune norme mise en place" dans les pays où sont implantées ces entreprises. "De ce fait-là aussi il y a beaucoup moins de coûts." Le président de la fédération française du prêt-à-porter pointe aussi le rôle de l'intelligence artificielle : "Il y a jusqu'à 8 000 produits fabriqués tous les jours", notamment "en volant les données de toutes les autres marques dans le monde". Ces grandes enseignes de 'fast fashion' "copient toutes les marques", dénonce-t-il.

Anticiper en établissant des règles précises

Les enseignes visées seront "toutes les marques qui font de la mode éphémère, c'est-à-dire des marques qui font plus de 1 000 références par jour, et en effet, pour l'instant, ce sont des sociétés comme Shein ou Temu, mais il faut savoir qu'il y en a beaucoup qui se développent, on peut parler de Myntra en Inde", développe Yann Rivoallan. "Si on n'y prend pas garde, ces prochaines années, il peut y avoir des dizaines de sites et ensuite une destruction de tous nos emplois en France", alerte-t-il.

"À partir du moment où on construit des règles pour Shein et pour Temu, on les construit aussi pour les autres acteurs", pense Yann Rivoallan. "L'intérêt de cette loi, c'est que ça permettra à ces sociétés d'éviter d'amplifier leur nombre de produits tous les jours" et cela donnera "des règles", soutient-il.

D'après Yann Rivoallan, l'objectif n'est pas de toucher au portefeuille avec le malus prévu par la proposition de loi mais "de contraindre ces sociétés à rentrer dans les normes". "À partir du moment où Shein ou Temu vont descendre leur nombre de produits, ils n'auront pas à payer de malus", rappelle-t-il.

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