Fast fashion : "On est en train d'être envahis totalement", dénonce la députée porteuse de la proposition de loi

Anne-Cécile Violland dénonce "un marketing très agressif" de la part de certaines marques. Sa proposition de loi pour sévir contre la "mode jetable" a commencé à être examinée à l'Assemblée nationale jeudi.
Article rédigé par franceinfo
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La proposition de loi qui a commencé à être examinée à l'Assemblée nationale le 14 mars 2024 vise notamment à interdire la publicité pour les marques de fast fashion. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)

La fast fashion "est un phénomène de plus en plus important" et qui a explosé "depuis très peu de temps puisque les grandes enseignes existent depuis deux ou trois ans", explique sur France Bleu Pays de Savoie la députée Horizons de la Haute-Savoie Anne-Cécile Violland, qui porte la proposition de loi appelée à être votée jeudi 14 mars pour sévir contre la "mode jetable". "On est en train d'être envahis totalement et d’être dans une concurrence totalement déloyale", estime la députée.

Elle pointe un modèle économique "extrêmement attractif", avec "une production de masse d'articles, plusieurs milliers de références par jour sur les sites de vente en ligne, des prix extrêmement bas et un marketing très très agressif", décrit l'élue. "Mais tout cela a un prix pour la planète", dénonce-t-elle, puisque ce qui est fait pour avoir ces prix "n'est pas sans conséquences sur la planète mais aussi sur l'humain, c'est-à-dire des conséquences environnementales, sanitaires et économiques, notamment sur le sol français puisqu'on a régulièrement des entreprises qui ferment". Sa proposition de loi vise donc notamment à interdire la publicité pour ces marques, une proposition "très ambitieuse", reconnaît la députée.

Mettre en place un malus

Le deuxième volet de la proposition de loi vise également à sanctionner ces entreprises de fast fashion avec la mise en place d'un malus. "C'est tout simplement l'idée de faire une pénalité. Ce n'est pas une taxe, ce n'est pas l'État qui va percevoir cela, c'est plutôt un pot commun où chaque producteur va mettre ses pénalités, qui vont ensuite être utiles pour traiter les déchets mais aussi soutenir les entreprises françaises parce qu'on a couplé cela aussi à un bonus", détaille l'élue. La pénalité irait "jusqu'à 10 euros en 2030, dans la limite de 50 % du prix d'achat", précise-t-elle.

La députée juge par ailleurs que la France "est complètement novatrice sur la question de la responsabilité élargie des producteurs, le principe 'pollueur-payeur'", et pense que ce modèle pourrait s'étendre. "Au niveau de la commission européenne se discute cette question de responsabilité à un niveau beaucoup plus global, ça veut dire que la France a impulsé cette réflexion parce qu'elle a été la première à le mettre en place", se réjouit Anne-Cécile Violland. "J'ai eu pas mal de médias européens qui m'ont appelée, et un média canadien. Ça montre à quel point cette réalité de l’ultra fast fashion mobilise toute l’économie mondiale."

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