Paris Fashion Week masculine : Pharrell Williams réinvente la garde-robe du Far West américain pour Louis Vuitton
Le premier moment fort de cette Paris Fashion Week masculine automne-hiver 2024-2025 a été, mardi 16 janvier au soir, au premier jour de la semaine de la mode, la présentation de Paris LVirginia, la troisième collection de Pharrell Williams, directeur artistique des collections masculines pour Louis Vuitton.
Pas de suspense sur le lieu : six mois après le défilé de tous les records sur le Pont-Neuf, le créateur avait choisi, cette fois-ci, proche du Jardin d'acclimatation, au bois de Boulogne, de dresser un immense cube de couleur rouge au pied de la Fondation Vuitton dédiée à l'art.
Pour son show, l'artiste américain avait attiré, de nouveau, un parterre de stars, au premier rang le basketteur LeBron James, dernière égérie recrutée par la marque.
D'autres stars comme le rappeur américain Playboi Carti, les membres du groupe de K-Pop Riize mais aussi les acteurs américains Bradley Cooper ou français Tahar Rahim et Omar Sy, étaient présentes à ce show prévu à 20 heures, mais qui a eu du mal à débuter tant les invités tardaient à s'asseoir en dépit des nombreuses annonces vocales. C'est l'effet retrouvailles du premier jour de la Fashion Week !
Cow-boy, workwear, dandy
Le site internet de la marque de luxe avait donné quelques pistes pour ce show intitulé Paris LVirginia. Sur la page d'accueil, la veille du défilé, un paysage de plaine avec une montagne à l'arrière-plan, ainsi qu'un post Instagram – dans lequel l'illustrateur américain Ron Husband, célèbre animateur des studios Walt Disney, dessine un cow-boy – donnaient quelques indications sur l'ambiance du défilé.
C'est une virée au rythme puissant des percussions des tambours de chanteurs traditionnels amérindiens que propose le créateur star qui a voulu "illuminer les racines du vestiaire du western américain". On entendra, par exemple,The Spirit of Saturday Night Live by The Natives Voicies of Resistance x Pharell Williams.
Sur fond d'écran géant représentant un paysage sauvage du Far West avec ses Rocheuses, les mannequins entraient et sortaient de deux maisons en aluminium, sorte d'hôtels/bars comme on en trouve dans les films de westerns, mais versions modernes. Le sol en damiers orangés n'est pas sans évoquer, quant à lui, la terre rouge des grands espaces américains.
Les silhouettes au thème fort et lisible adoptent les marqueurs du costume de cow-boy, mais réinventé en dandy : vestes à franges, cabans en laine, pardessus jaunes, grands manteaux, redingotes, gilets en cuirs, vestes brodées de fleurs du désert ou de cactus, sans oublier les chapeaux de cow-boys à large bord, la lavallière de shérif, les bottines et bottes en denim brodés. On note également quelques kilts pour garçons.
On admirera, par exemple, un manteau en laine à carreaux rouge et bleu, splendide, imprimé d'une scène de Far West dans lequel on rêve de se lover. Outre la garde-robe du cow-boy, celle du workwear et du dandy américain sont par ailleurs évoquées.
Ici, le daim, le jean, le cuir et les matières brutes sont patinées, comme vieillies sous le puissant soleil du Grand Ouest américain. Côté silhouettes, le cow-boy est moderne : le denim peut adopter perles et paillettes ou motifs floraux. Les pantalons en cuir imitent le gaufrage des selles du cheval en reprenant le traditionnel motif de la marque, le damier.
On retrouve aussi l'inspiration de modèles présentés en juin dernier comme ces dandys dont la tenue est pixélisée pour lui apporter une modernité incontestable.
L'accessoire est, bien entendu, omniprésent : des mannequins portent des lunettes sous la forme de deux miroirs sans monture, et bien sûr l'emblématique sac de voyage souple siglé Vuitton, "l'instinct fondamental de la maison", selon cette dernière, est à l'honneur. Quatre mannequins poussent des chariots contenant des malles Vuitton géantes, dont une à carreaux rouges impressionnante.
Lors du final du défilé, Pharrell Williams est venu saluer le public alors que la neige artificielle tombait lentement, à l'instar du paysage de l'écran géant également sous son blanc manteau. Puis c'est tout son atelier et, enfin, le groupe de musiciens sous les applaudissements nourris qui arrivent sur le podium.
Deux premiers shows très médiatiques
Pharrell Williams, célèbre pour ses tubes Happy et Get Lucky aux côtés de Daft Punk, était très attendu pour cette troisième collection. En effet, sa première collection pour Louis Vuitton, dévoilée le 20 juin lors de la Paris Fashion Week masculine printemps-été 2024, avait été incontestablement un moment fort. Le show du musicien, producteur et styliste, dont l'accès se faisait en bateau, avait embrassé le Pont-Neuf, à deux pas du siège de la maison de luxe. La scénographie était spectaculaire : un immense tapis doré à damiers – avec des cubes en fer également dorés en guise de sièges – accueillait le podium qui se déroulait de la rive droite jusqu'à l'île de la Cité.
Le deuxième défilé de cette star planétaire s'était tenu, quant à lui, fin novembre à Hong Kong. Il y a présenté la collection pré-Fall (mi-saison) que certaines grandes maisons montrent en dehors des Fashion Weeks. Cette collection inspirée d'Hawaï avait défilé sur l’Avenue of Stars, une promenade longeant la baie d'Hong Kong qui offre une vue imprenable sur la baie de la ville.
Une maison en pleine forme
Après l'immeuble-malle sur les Champs-Elysées, le groupe français continue de conquérir l'espace public parisien, malgré les protestations de certains élus, et a annoncé l'installation de sacs XXL, des structures gonflables immenses déjà vues en Chine, en parallèle de la Fashion Week.
Le numéro un mondial du luxe LVMH se porte très bien avec un bénéfice net en hausse de 30% au premier semestre, à près de 8,5 milliards d'euros. Louis Vuitton, le fleuron du groupe, a franchi en 2022 les 20 milliards d'euros de ventes.
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