La Paris Fashion Week printemps-été 2021 reprend avec prudence les défilés en public, Covid-19 oblige
Après Londres, New York et Milan, c'est au tour de Paris de présenter son printemps-été 2021, du 28 septembre au 6 octobre. La capitale renoue avec les défilés même si la majorité des marques ont choisi de présenter leur collection en ligne, pandémie de Covid-19 oblige
Pour cause de coronavirus, la haute couture automne–hiver 2020/21 et la Fashion Week masculine printemps-été 2021 ont été présentées dans l'urgence exclusivement sur internet en juillet. En pleine progression des cas de contamination au Covid-19, la Paris Fashion Week printemps-été 2021 propose une formule "phygitale", un mixte de défilés et de présentations physiques et digitaux, du 28 septembre au 6 octobre 2020.
Au calendrier sont inscrites 84 maisons : soit 19 défilés et 20 présentations physiques (également relayées sur le digital) ainsi que 45 événements digitaux. La Fédération de la Haute Couture et de la Mode, se conformant aux recommandations des pouvoirs publics, a établi un protocole spécifique pour ces événements.
A peine un quart des maisons sur les podiums
La dernière Fashion Week numérique n'a pas séduit les critiques, beaucoup étant nostalgiques de l'effervescence des défilés et de leur côté émotionnel difficilement remplaçable.
Dior, Chanel, Vuitton, Kenzo, Isabel Marant, Chloé, Yamamoto et Paco Rabanne, entre autres... elles sont seulement 19 maisons sur les 84 inscrites au calendrier à défiler cette saison devant un public. Défilés masqués bien entendu avec très peu d'invités étrangers, l'ambiance sera incontestablement différente.
Le dispositif digital reconduit
La Fédération de la Haute Couture et de la Mode reconduit le dispositif digital mis en place pour les collections de juillet. Si cet été les maisons ont proposé une solution rapide, car elles n'avaient pas eu le temps de mener une réflexion approfondie, pour cette saison les créateurs s'adaptent au contexte sanitaire et tentent de s'approprier les nouveaux formats pour parler de la mode en temps de pandémie.
La plateforme sera accessible au public tout en conservant des espaces réservés aux professionnels. Elle s’articulera autour d'un calendrier officiel dans le cadre duquel sont révélés les contenus vidéo des maisons (qui pourront être revus après leur première diffusion), d'un magazine, réalisé en collaboration avec l’Institut Français de la Mode, et d'événements : conférences, interviews, conversations, concerts, visites culturelles... Et pour permettre une diffusion plus large, la FHCM a reconduit ses partenariats avec des réseaux YouTube, Google, Instagram, Facebook.
De nouveaux créateurs, des retours, des absents
Comme chaque saison de nouvelles maisons rejoignent le calendrier. Elles sont dix : Ami (France / 2011), Cecilie Bahnsen (Danemark / 2015), Enfants Riches Déprimés (USA / 2012), Ester Manas (France / 2019), Gabriela Hearst (USA / 2015), Mossi (France / 2012), Situationist (Georgie / 2018), S.R STUDIO LA. CA. (USA / 2016), Vejas (France / 2019) et Wales Bonner (Royaume-Uni / 2015).
Tandis que d'autres ont d'ores et déjà annoncé qu'elles ne seraient pas présentes. Ainsi fin avril, Saint Laurent avait indiqué son retrait du calendrier des Fashion Weeks 2020. "Consciente des changements radicaux" induits par la crise du coronavirus, la marque présentera ses collections à son propre rythme "guidée par les besoins de la créativité" avait alors martelé le créateur belge de Saint Laurent, Anthony Vaccarello. Celine par Hedi Slimane, et Off-White, la marque de l'Américain Virgil Abloh, sont aussi aux abonnés absents.
Pas de défilé Courrèges non plus : depuis le départ de Yolanda Zobel, la maison attendait la nomination de son directeur artistique. Chose faite le 10 septembre. D’origine belge, Nicolas Di Felice a fait ses études à La Cambre à Bruxelles puis a travaillé chez Balenciaga, Dior et Louis Vuitton. Sa première collection Courrèges sera présentée en mars 2021. Cependant une sélection de pièces iconiques rééditées sera disponible d’ici la fin de l’année dans le nouvel espace rénové de la boutique historique du 40 rue François Ier.
La présentation, formule plus intimiste, séduit toujours
En parallèle des shows, certaines marques optent pour la présentation sur rendez-vous (sous forme de mannequins statiques ou de mini défilé). Moins onéreuse, cette formule en plus petit comité permet aussi de voir de plus près les vêtements et de pouvoir rencontrer le créateur. Les maisons Patou, Kitsuné, Dice Kayek, Alexis Mabille, Emanuel Ungaro, Issey Miyake et Schiaparelli, entre autres, ont choisi cette formule cette saison. Certains d'entre elles ajoutant à la présentation le rendez-vous digital.
La Fédération de la haute couture et de la mode apporte aussi son soutien à la jeune création avec son showroom. Sphère se tient simultanément au Palais de Tokyo et en ligne. La plupart de ces marques émergentes, aussi bien françaises qu’internationales, sont également inscrites aux calendriers officiels de la PFW. Pour cette session, du 30 septembre au 4 octobre, à découvrir Blue Marble, Boyarovskaya, EgonLab, Germanier, Kenneth Ize, Mansour Martin, Thebe Magubu, Mossi et Boramy Viguier. A noter que ce dernier dévoilera sa première collection Femme ainsi qu'une vidéo 3D où les mannequins errent dans une ville fantasmagorique digitale. Une réflexion sur la désertification des villes.
De Chanel à Renoma : des expositions nombreuses
Pendant la PFW des expositions permettent aux passionné(e)s de se faire plaisir. Pendant cette semaine de la mode, ne ratez pas ces importants rendez-vous parisiens aux musées. Ils sont nombreux cette saison Pierres précieuses au Muséum d'histoire naturelle, Man Ray et la mode au musée du Luxembourg, Gabrielle Chanel, manifeste de mode au Palais Galliera, le nouvel accrochage de l'exposition et le livre Alaia et Balenciaga. Sculpteurs de la forme à la fondation Azzedine Alaïa, Mythologies du poisson rouge du créateur-photographe Maurice Renoma à la boutique et à l'Appart Renoma et aussi Clara Daguin & Antoine Kruk à la Galerie Joyce. La PFW à peine terminée, le musée Yves Saint Laurent Paris rouvrira à partir du 8 octobre.
Hors podiums, Paris fourmille de lieux créatifs
Créateurs, acheteurs, journalistes s'y croisent à la recherche de nouveautés. Loin des catwalks la capitale bouillonne de spots créatifs comme les salons (le plus souvent destinés aux professionnels), ils seront pour cause de pandémie très peu nombreux. Seuls Who's Next, Première Classe, IMPACT and Man/Woman seront présents.
Du côté des nouvelles boutiques, à noter l'ouverture du flagship de la maison italienne Brunello Cucinelli (14, avenue Montaigne) et la boutique de la créatrice de bijoux Celine Daoust (8, rue de Grenelle). Le collectif associatif et artistique de designers engagés en faveur de l'éco-conception UAMEP investit quant à lui le concept-store durable Heureux Les Curieux (23, rue du Pont-aux-Choux). En ces temps compliqués d'autres marques ont préféré le pop-up store éphémère. Il y en a deux aux Galeries Lafayette : Hugo Boss à Hausmann et le service de couturiers Tilli aux Champs Elysées. Le Bon Marché accueille plusieurs marques en exclu : le chausseur à l'univers pop Nodaleto, la première boutique au Royaume-Uni spécialisée dans le stretwear et les sneakers collectors Presentedby ainsi que la maison Ullens dans le cadre de l'exposition Il était une fois la Belgique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.