Le Festival des Étonnants voyageurs veut "aller vers l’autre", selon Jean-Michel Le Boulanger

L’altérité a toujours été au centre de l’ambition des Étonnants voyageurs. Rencontre avec Jean-Michel Le Boulanger, président du Festival, qui entend l’ouvrir "aux imaginaires du monde".
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-Michel Le Boulanger à Saint-Malo, le 19 mai 2024. (Mohamed Berkani)

La 34e édition du Festival des Étonnants voyageurs aura vu la participation de plus d’une trentaine de pays. Plus de 250 rencontres avec les écrivains et les artistes sont organisées à Saint-Malo. Pour le président du Festival, Jean-Michel Le Boulanger, la diversité est une richesse.

 

Franceinfo Culture : Comment définiriez-vous le festival des Étonnants voyageurs ? Quelle est son identité, son ADN ?

Jean-Michel Le Boulanger : La programmation et les rencontres. Le Festival est ouvert aux imaginaires du monde. Plus de trente pays de tous les continents sont présents à Saint-Malo, d’où le nom des Étonnants voyageurs. L’objectif est d’aller vers l’autre. Il y a une véritable rencontre. Durant le Festival, nous organisons 250 rencontres avec les écrivains, les artistes, les réalisateurs. Nous essayons d’apporter une véritable richesse.

Quelles sont les nouveautés par rapport aux éditions précédentes ?

Nous nous sommes fixé trois ans pour apporter les nouveautés qui passent par la diversification des offres, la multiplication des rencontres aussi bien dans des grands espaces comme avec la poétesse polonaise Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature 2018, mais aussi des apéritifs à dix personnes avec un écrivain ou un artiste ou encore la visite de la plage avec un géomorphologue poète. L’idée est de sortir des lieux du festival pour aller dans l’espace public, avec par exemple les Brigades d’intervention littéraire.

Comment renouveler le public, le rajeunir ?

Nous avons fait une étude l’an dernier sur le public. Il est effectivement âgé et aisé. Nous ciblons maintenant précisément les jeunes. Nous consacrons deux jours pour eux, le jeudi pour les collégiens et le vendredi pour les lycéens. Il faut voir l’enthousiasme de ces jeunes qui accueillent les écrivains en rockstars. Nous organisons aussi un salon jeunesse. Après, nous développons une politique tarifaire solidaire en augmentant les prix pour les plus aisés et en les baissant pour les plus précaires. Nous avons rendu l’accès gratuit pour les moins de 18 ans et aussi pour l’accès de tous au Salon du livre.

Pourquoi le cinéma dans un festival littéraire ? Allez-vous développer cet aspect ?

Le cinéma a été toujours été au programme, dès le début de l’aventure. Le festival des Étonnants voyageurs est un festival de la création sous ses différentes formes. C’est un choix historique. Cette année, il y a 52 films, essentiellement des documentaires. Quand il y a présentation d’un film, nous faisons en sorte de réunir le réalisateur et un écrivain pour croiser les regards. Nous n’ambitionnons pas d’aller au-delà de cette programmation. Nous ne sommes pas dans un développement tous azimuts mais dans une logique de qualité.

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