Trois choses à savoir sur "EA Sports FC 24", le jeu vidéo qui prend la suite de la saga Fifa
Avec les guirlandes et les boules sur le sapin, il fait partie des incontournables de Noël. Le jeu vidéo EA Sports FC 24 sort vendredi 29 septembre, et prend la suite d'une série dont vous avez forcément entendu parler sous son ancien nom de Fifa. Cette simulation de football, déclinée sur toutes les plateformes, se classe chaque année, avec une régularité métronomique, sur le podium des biens culturels les plus vendus en France, avec le nouvel Astérix quand il en sort un. Mais cette année, le jeu charrie son lot de polémiques en plus des nouveautés.
1Le changement de nom, une affaire de gros sous
On avait pris l'habitude de voir fleurir les jaquettes du cru annuel de Fifa dans les rayonnages, les boutiques en ligne et sur les réseaux sociaux. Cette année, pour la première fois en trois décennies (la première édition date de 1993, rappelle le site Foot Mercato), la franchise ne porte plus l'acronyme de l'organisme qui régente le foot mondial. Aucun lien avec les polémiques à répétition entachant les mandats de Sepp Blatter puis Gianni Infantino, mais une histoire de gros sous. Selon le New York Times , la Fifa entendait encaisser 250 millions de dollars chaque année pour laisser à l'éditeur Electronic Arts l'usage de sa célèbre marque, soit le double du tarif précédent. Et, surtout, la Fifa souhaitait pouvoir accoler sa marque à d'autres jeux vidéo produits par des éditeurs différents, comme le célèbre Fortnite.
Malgré ce changement de nom, l'expérience utilisateur ne changera pas beaucoup. Si le jeu ne peut plus utiliser l'image des compétitions de la Fifa, notamment la Coupe du monde, EA Sports FC conserve les licences de l'essentiel des compétitions proposées par Fifa 23, notamment la Ligue 1 et la Ligue des champions. Pas de risque, donc, de retrouver des décalques maladroits des noms de joueurs comme à la grande époque de Pro Evolution Soccer, l'ex-concurrent de Fifa : les plus vieux gamers gardent une tendresse toute particulière pour le latéral brésilien Roberto Larcos, l'ailier gallois Ryan Greggs ou le meneur de jeu tricolore Zinedine Ziderm.
2Des nouveautés discrètes par rapport à la dernière édition
C'est le serpent de mer de chaque sortie : à quel degré cette nouvelle édition du jeu diffère-t-elle de la version précédente ? EA Sports est régulièrement accusé de distiller des améliorations à dose homéopathique, et de miser sur la mise à jour annuelle des effectifs et des maillots pour générer un achat quasi-automatique.
Cette édition ne déroge pas à la règle. Le jeu promet des mouvements de joueurs plus fidèles aux caractéristiques de chacun, selon les premiers retours des testeurs de sites comme GameBlog et JeuxVidéo.com. Les courses de Kylian Mbappé ou les reprises acrobatiques de l'avant-centre de Manchester City Erling Haaland sont reproduites de manière très fidèle. Des options plus poussées permettent aussi de personnaliser le style de jeu de ses joueurs ou de son équipe.
Autre remontée des testeurs : faire une passe est moins facile que par le passé, ce qui va compliquer la tâche des joueurs aguerris. Visuellement, un tacle rugueux laissera une belle escalope de pelouse sur le terrain pendant toute la partie, ajoutant un peu plus au réalisme du jeu. Signalons aussi l'apparition des agents – déjà omniprésents dans la vraie vie – dans le mode "carrière", où vous incarnez un joueur.
3La mixité femmes-hommes dans un mode de jeu phare hérisse certains fans
Depuis quelques années, le mode vedette de Fifa s'appelle "Ultimate Team" (souvent abrégé en "FUT"). On y bâtit son équipe de rêve en achetant des cartes à l'effigie des joueurs, avant de les aligner sur le terrain. Il était déjà possible de faire coexister une légende vivante, comme Kylian Mbappé, à une idole qui a passé l'arme à gauche, comme Johan Cruyff. Mais cette année, EA Sports fait une autre entorse au réalisme, en ajoutant les joueuses de championnats féminins et en permettant de les aligner dans des équipes mixtes. Un duo d'attaque Kylian Mbappé-Marie-Antoinette Katoto et un milieu Antoine Griezmann-Amandine Henry, c'est donc désormais possible.
Pour EA Sports, le but est aussi d'attirer les joueuses, sous-représentées parmi les acheteurs de simulations sportives, selon une étude du syndicat français des éditeurs de jeu vidéo, le Sell. Déjà, l'an passé, l'attaquante australienne Sam Kerr figurait sur la jaquette au côté de Kylian Mbappé. "Nous sentons que nous pouvons jouer un rôle très important dans la croissance du football féminin", assure John Shepherd, vice-président d'Electronic Arts, au site spécialisé IGN. "'Ultimate Team' est l'endroit idéal pour cela. C'est un mode dans lequel vous pouvez construire votre équipe de rêve avec différentes nationalités, différents championnats, différents clubs. C'est pourquoi nous avons pensé que c'était le bon endroit pour le faire."
Le rapport qualité-prix imbattable des cartes représentant des joueuses les rendent désormais pratiquement indispensables pour construire sa première équipe. Mais une frange des joueurs n'a pas manqué d'exprimer son irritation face à cette évolution. A l'image du streamer IShowSpeed, un des plus influents joueurs à diffuser ses parties en ligne, qui a mis en scène en direct sa colère après avoir hérité non pas d'un joueur, mais d'une joueuse de Manchester United, son club favori.
Sur le site FUTBin, où les fans d'"Ultimate Team" sont invités à noter les différentes cartes de ce mode de jeu, le classement des cartes les plus impopulaires ne comprend presque que des joueuses. Première au hit-parade de la haine ordinaire, l'Américaine Megan Rapinoe, connue pour ses positions féministes et pro-LGBT.
L'éditeur du jeu assume parfaitement cette révolution : John Shepherd inviter les mécontents à renoncer au mode "Ultimate Team". Electronic Arts a aussi annoncé une surveillance renforcée des comportements toxiques sur les plateformes sociales liées au jeu.
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