40% des femmes qui jouent aux jeux vidéo ont déjà été victimes d'une forme de sexisme, selon une étude
40% des Françaises qui jouent à des jeux vidéo avec d'autres joueurs ont déjà été victimes d'une forme de sexisme, selon une étude menée par l'IFOP et dévoilée jeudi 27 avril. Selon l’IFOP, il y a quasiment autant de joueuses que de joueurs actuellement en France : 62% des femmes affirment avoir déjà joué au cours des trois derniers mois, contre 66% chez les hommes. Et malgré cette quasi parité, "l’univers vidéoludique est toujours imprégné de préjugés sexistes", regrette l'institut de sondage.
Lors de leurs sessions en ligne, de nombreuses joueuses dénoncent des comportements sexistes, des insultes voire des menaces. 40% des gameuses ayant des interactions avec d'autres joueurs ont ainsi déjà été victimes d'une forme de sexisme. Ce chiffre grimpe à 66% chez les femmes adeptes des jeux de combat. 24% des joueuses affirment avoir déjà reçu des remarques sur leur physique, 23% ont subi des commentaires sexistes sur leur niveau de jeu et 23% ont été la cible de propos obscènes à connotation sexuelle. 15% des gameuses ont déjà fait l'objet de menaces d'agression à caractère sexuelle. 37% des femmes qui jouent à des jeux de combat et 31% de fans de MMORP (jeux vidéo en ligne avec plusieurs joueurs en simultané) ont déjà reçu au moins une fois ce type de menaces.
Pour se protéger, 4 joueuses sur 10 adoptent des stratégies d'évitement
La majorité des joueurs (62%) adhèrent à au moins un stéréotype sexiste. Pour 22% des joueurs se sentant plutôt gameur, "le travail d'un homme est de gagner de l'argent et celui d'une femme est de s'occuper de la maison et de la famille". 28% des joueurs qui se disent "très gameurs" adhèrent à cette proposition sexiste. 30% des joueurs très actifs ("très gameurs") considèrent que les femmes "ont acquis trop de pouvoir dans la société actuelle". 23% des joueurs se présentant comme "plutôt gameurs" estiment que "lorsqu’on veut avoir une relation sexuelle avec des femmes, beaucoup disent ‘non’ mais veulent dire oui’", contre 21% des joueurs très actifs. Près de trois joueurs très gameurs sur dix (29%) considèrent par ailleurs que "pour séduire une femme, un homme doit pouvoir être libre d'importuner une femme qui lui plaît".
Face à ces comportements sexistes, 4 joueuses sur 10 ont déjà adopté au moins une stratégie d’évitement. Par peur de remarques désobligeantes, de moqueries ou d'insultes, 30% des joueuses ont déjà refusé de participé à un chat vocal, 23% ont déjà évité de jouer à un jeu en ligne. 16% des joueuses ont même déjà caché leur genre aux personnes avec lesquelles elles jouent ou discutent en ligne (dont 4% le font souvent). Ce chiffre est exacerbé chez les femmes adeptes de jeux de combat, puisque près d'une sur deux (46%) admet avoir déjà caché son genre.
Cette enquête "Sexisme et rapports de genre" a été menée par l’IFOP pour le site spécialisé GamerTop.fr du 17 au 29 mars 2023, par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de 5 009 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Parmi ces sondés, 4 018 sont des joueurs (actuels ou passés) de jeux vidéo, dont 3 251 joueurs actifs au cours des trois derniers mois.
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