"Les Lueurs d'Aden", rare film yéménite, sort dans les salles françaises

Le long-métrage dévoile les paysages urbains d'Aden, ville du sud du pays situé dans la péninsule arabique, en proie depuis plus de huit ans à un conflit opposant les combattants pro-gouvernement aux rebelles houthis.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Une scène du film "Les Lueurs d'Aden" du réalisateur yéménite Amr Gamal, en salles le 31 janvier, en France. (PANAME DISTRIBUTION)

Avec Les Lueurs d'Aden, très rare film yéménite à sortir dans les salles françaises mercredi 31 janvier, le cinéaste Amr Gamal dit vouloir "ouvrir une fenêtre" sur sa patrie. Dans ce long-métrage tourné à Aden, ville dont le réalisateur est originaire, Isra'a et Ahmed, parents de trois enfants, luttent au quotidien contre la pauvreté qui ravage leur pays, dévasté depuis plus de huit ans par un conflit opposant les combattants pro-gouvernement aux rebelles houthis.

Quand Isra'a apprend qu'elle est à nouveau enceinte, le couple marié se décide pour un avortement : ils n'ont pas les moyens d'élever un quatrième enfant. Mais la procédure se révèle compliquée dans ce pays de la péninsule arabique profondément religieux et conservateur.

Amr Gamal (39 ans), qui a aussi réalisé en 2018 Dix jours avant le mariage, l'un des rares longs-métrages yéménites de ces dernières années, a dit avoir voulu faire ce film pour montrer sa ville au monde, lors de sa présentation au dernier Festival de Berlin : "J'aime tellement ma ville et je sens qu'elle a besoin d'être montrée – son héritage, ses bâtiments, ses rues, la culture, les vêtements, la nourriture", a-t-il raconté à l'AFP.

Le poids de la guerre

Son film dévoile les paysages urbains d'Aden, ville du sud contrôlée par le gouvernement et devenue capitale temporaire après la prise de Sanaa par les houthis en 2014. Avec, en arrière-plan, les montagnes et l'océan, ainsi que d'authentiques scènes de rues avec des habitants.

Pour réaliser Les Lueurs d'Aden, il a confié avoir été inspiré par un couple qu'il connaissait. "J'étais proche de mon ami et de sa femme. L'idée a germé en moi en les voyant devoir franchir toutes ces étapes", a-t-il développé. Dans le film, le couple a choisi l'avortement, mais la femme a davantage de doutes que son époux. "Peut-être que s'il n'y avait pas eu la guerre, le chaos économique et s'ils n'avaient pas perdu leur travail, leur quatrième enfant jouerait maintenant avec ses frères et sœurs", interroge Amr Gamal.

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