"L'enfant qui mesurait le monde" : Bernard Campan dans le rôle d'un homme bouleversé par l'irruption dans sa vie d'un petit-fils autiste
Producteur et ex-directeur général délégué de France Télévisions, Takis Candilis renoue avec la réalisation près de 40 ans après Transit, avec ce second film qui raconte le retour aux sources d'un fils d'immigrés grecs, dont la vie bascule avec l'irruption dans sa vie d'un petit-fils atteint d'un syndrome autistique. L'enfant qui mesurait le monde, une libre adaptation du roman de Metin Arditi (Grasset, 2016), sort dans les salles le 26 juin.
Alexandre Varda, promoteur immobilier mouillé dans une affaire de corruption, débarque sur la petite île grecque où vivait sa fille Sophia, qui vient de mourir. Il n'avait pas vu sa fille depuis plus de dix ans. Elle lui a laissé une surprise : Yannis, un petit-fils de neuf ans, atteint d'un syndrome autistique. Maraki, une jeune femme franco-belge s'est toujours occupée de l'enfant pendant que sa mère travaillait. Elle le considère comme son fils.
Sur l'île, tout le monde aime et respecte cet enfant qui rythme sa vie en mesurant et en comptant tout ce qui l'entoure. Alexandre voit les choses autrement. Il aimerait que Yannis reçoive une éducation adaptée à son handicap, et espère pour lui un autre avenir que celui qui l'attend sur cette petite île.
"Un vrai petit Français élevé à l'école de la République"
Ce retour aux sources et la relation qu'il tisse peu à peu avec son petit-fils vont, on s'en doute un peu, amener Alexandre à imaginer d'autres paradigmes, et une autre vie, pour lui-même, et pour son petit-fils. Alexandre, fils d'immigrés grecs, a grandi dans l'idée de "s'intégrer à tout prix".
Il est devenu "un vrai petit Français élevé à l'école de la République", comme le désirait son père. Coupé de ses racines, il ne parle pas la langue de ses origines. Il débarque dans ce décor de carte postale comme n'importe quel touriste, pressé de retourner à sa vie. Mais en réalité, ce voyage va bouleverser sa vie, ses convictions, et son rapport aux autres.
Pourquoi vit-on ? Qu'avons-nous fait de nos rêves d'enfants ? Quel est notre rapport aux autres, à nos racines et au monde ? Voilà les thématiques qui traversent ce film plein de bonnes intentions, qui nous invite, dans les pas d'un enfant autiste, à "mesurer le monde", et à réfléchir au sens de nos vies.
Deux mondes s'affrontent dans le bleu de cette jolie île grecque. Celui des promoteurs, de ceux qui veulent "dominer le monde", comme Alexandre, et comme ceux qui voudraient construire un complexe hôtelier dans l'île, sur le site d'un théâtre antique. Et un autre monde, celui des insulaires, qui, sur fond de crise économique, vivent au rythme des saisons, en harmonie avec leur environnement, et avec leur histoire, dans un monde où chacun a une place, y compris Yannis, avec sa différence.
Malgré tous les ingrédients d'une belle tragédie (qui plus est dont l'action se déroule dans le berceau du genre), des décors naturels magnifiques et des acteurs engagés, le film peine néanmoins à nous emporter, alourdi par une mise en scène sans surprise, des dialogues manquant de naturel, et une musique trop appuyée.
La Fiche
Genre : Drame
Réalisateur : Takis Candilis
Acteurs : Bernard Campan, Raphael Brottier, Maria Apostolakea
Pays : Belgique, France, Grèce
Durée : 1h44 min
Sortie : 26 juin 2024
Distributeur : Dulac Distribution
Synopsis : Sur l'île de Kalamaki en Grèce, Yannis, un jeune enfant autiste, rythme ses journées en mesurant l'ordre du monde : les bateaux qui accostent, les prises des pêcheurs, le va-et-vient des clients du café. L'arrivée inattendue de son grand-père, Alexandre Varda, homme d'affaires de renom qu'il n'a jamais rencontré, va perturber l'équilibre fragile de son quotidien. Malgré leurs différences apparentes, une relation profonde et bouleversante se tisse entre ce grand-père distant et ce petit-fils aux talents singuliers.
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