Festival de Cannes : une tribune d'actrices et d'acteurs dénonce un "système dysfonctionnel qui broie et anéantit" dans le cinéma français
Elles prennent la parole pour dénoncer "un système dysfonctionnel". Une centaine d'actrices, et quelques acteurs, dénoncent "les positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes", dans une tribune publiée par Libération mardi 16 mai. Les signataires s'indignent de voir le tapis rouge déroulé "aux hommes et aux femmes qui agressent", une référence à l'acteur Johnny Depp et à la réalisatrice Maïwenn, qui a reconnu récemment avoir agressé le fondateur de Mediapart Edwy Plenel et fait face à une plante judiciaire, et dont le film Jeanne du Barry est programmé en ouverture du festival.
"Le festival envoie le message que dans notre pays, nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", expliquent les 123 signataires, qui incluent les actrices Julie Gayet, Laure Calamy, Géraldine Nakache et Zita Hanrot. Elles dénoncent un milieu du cinéma français gangréné par les "agressions sexuelles", le "racisme" et le "harcèlement moral" qui sévissent sur les plateaux de tournage. "Le cinéma français a intégré un système dysfonctionnel qui broie et anéantit", s'indigne la tribune.
Les signataires expliquent vouloir "faire entendre une autre voix, celle de femmes et d'hommes qui soutiennent les techniciens et techniciennes, les acteurs et les actrices qui dénoncent les violences, les journalistes qui publient ces enquêtes". Les actrices et acteurs expliquent également soutenir Adèle Haenel, qui a expliqué la semaine dernière arrêter le cinéma pour des raisons politiques, et promettent que leur "voix ne fait que naître".
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