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Coupe du monde 2022 : "Fiers de nos Bleus", "La tête haute"... La presse française digne au lendemain de la finale perdue par les Bleus face à l'Argentine

L'équipe de France s'est inclinée, dimanche, face à l'Albiceleste aux tirs au but après une finale complètement folle (3-3, 4-2 t.a.b.). Une issue amère pour les journaux français, qui louent tout de même la résilience des Bleus.
Article rédigé par franceinfo: sport, Gabriel Joly
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Les unes de la presse nationale, lundi 19 décembre, après la défaite de l'équipe de France en finale du Mondial au Qatar. (ADRIAN DENNIS / AFP (fond))

Comment leur en vouloir ? Menés par deux fois, les Français sont parvenus à revenir au score face à l'Argentine au stade Lusail de Doha, avant de voir leurs rêves de troisième étoile s'envoler lors de la séance des tirs au but (3-3, 4-2 t.a.b.). Mais si les quotidiens du pays espéraient un autre résultat, la majorité d'entre eux s'accorde, lundi 19 décembre, pour rendre hommage à la mentalité des hommes de Didier Deschamps, qui n'ont rien lâché jusqu'au bout.

"Fiers de nos Bleus", titre Le Parisien, qui affiche les joueurs de l'équipe de France en Une, debout, malgré leur défaite au terme de "l'une des finales les plus sensationnelles de l'histoire du football". De son côté, L'Equipe a opté pour une photo d'un Kylian Mbappé médusé au moment de passer devant la Coupe du monde, et obligé de se contenter du trophée de meilleur buteur du Mondial. Preuve tout de même que nos Bleus ont été "héroïques", qu'ils ont brillé durant cette magnifique aventure et qu'il faut garder "La tête haute" d'après la titraille du quotidien sportif.

Forcément, cette défaite au bout du suspense, alors que la France avait la possibilité de conserver son titre, ce qu'aucune équipe n'est parvenue à faire depuis 60 ans, laisse aussi place à une immense frustration en première page des journaux. "Aux larmes" à La Voix des Sports, "Un rêve brisé" pour L'Est-éclair, "Si près, si loin de leur troisième étoile" du côté de Ouest-France. Tandis que 20 minutes s'offre un jeu de mot typographique avec "Quelle soufFrance".

Une finale dans la légende

Mais cette amertume de la presse tricolore est en partie éclipsée par l'intime conviction d'avoir vécu une partie d'anthologie. Au vu du scénario de la rencontre, difficile pour le journaliste de L'Equipe Vincent Duluc de ne pas voir des similitudes avec deux des plus grands matchs de l'histoire de l'équipe de France. "Les Bleus ont perdu leur titre de champion du monde aux tirs au but, comme la génération Platini avait perdu à Séville (3-3, 4-5 t.a.b. face à la RFA en demies en 1982), comme la génération Zidane avait perdu la finale de Berlin (1-1, 3-5 t.a.b. face à l'Italie en 2006)", écrit-il dans son édito publié dans les colonnes du quotidien (version payante) en soulignant la fâcheuse habitude prise par les Bleus de cruellement échouer aux tirs au but, un an et demi à peine après la séance perdue face à la Suisse lors de l'Euro 2021 (3-3, 5-4 t.a.b.).

Cette idée de la cruauté se décline d'ailleurs en Une de nombreux titres de presse régionaux ce lundi matin. "Beau et cruel" pour La République du Centre, "Fou et cruel" chez Nice-Matin, "Cruel, mais légendaire" au Républicain Lorrain. Mais plutôt que de pleurer la défaite de l'équipe de France, Libération préfère lui insister sur le caractère exceptionnel de cette finale, marquée avant tout par le duel attendu entre les "Légendaires" Lionel Messi et Kylian Mbappé.

"Ce que les sélections argentine et tricolore ont donné à voir défie tout ce qui nous a été donné de voir dans un contexte à peu près similaire", pose le journal en insistant particulièrement sur la prestation XXXL de Kylian Mbappé, deuxième joueur à marquer un triplé en finale de la Coupe du monde après l'Anglais Geoffrey Hurst en 1966. Mais en face, il y avait un autre monstre.

Le monde n'a d'yeux que pour Messi

En Argentine, le premier sacre mondial de Lionel Messi, auteur de deux de ses sept réalisations qatariennes face à la France, est évidemment au coeur des préoccupations des journaux locaux. "Léo est Argentin", se félicite Olé, qui joue sur la contraction des mots "Leo" et "dios" (dieu en espagnol). "Le pays vibre et se régale avec l'équipe nationale, qui a remporté sa troisième Coupe du monde grâce à Messi au terme d'une finale palpitante contre la France", peut-on lire en une du quotidien sportif argentin de référence.

Mais ailleurs, la Messimania s'empare aussi de la presse internationale. "Le couronnement de Messi", résume The Guardian au Royaume-Uni, qualifiant au passage le joueur du Paris Saint-Germain de "cerveau ambulant", quand le tabloïd The Sun titre "Dans les mains de Dieu" avec un cliché du septuple Ballon d'or tenant enfin son "Graal".

En Espagne, l'ancien joueur du FC Barcelone a même eu raison des habituelles querelles partisanes entre la presse madrilène et celle de Catalogne. As et Marca mettent tout deux en avant le capitaine argentin, brandissant la Coupe du monde dans le ciel de Doha.

Tandis que Mundo Deportivo écrit simplement "Le meilleur de l'histoire" pour qualifier Lionel Messi, qui a enfin conquis, à 35 ans, le titre qui lui manquait, pour devenir l'égal - ou dépasser, si ce n'était pas déjà fait - d'un certain Diego Maradona, champion du monde en 1986. Un son de cloche qui tinte même jusqu'au Portugal, patrie de l'éternel rival Cristiano Ronaldo, où A Bola parle d'un "Messi immortel comme Maradona". Deux ans après la mort d'El Pibe de Oro, l'Argentine tient son nouveau Dieu et le monde entier est à ses pieds.

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