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Coupe du monde 2022 : trouver le juste milieu, se découvrir des leaders... Les quatre défis que doit relever l'équipe de France pour réussir son tournoi

Pas dans les meilleures dispositions au moment d'entrer en lice dans ce Mondial, mardi contre l'Australie, l'équipe de France a beaucoup de chantiers sur lesquels travailler pour espérer conserver son titre.
Article rédigé par Andréa La Perna, Denis Ménétrier - De nos envoyés spéciaux à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Didier Deschamps en conférence de presse à Doha, le 21 novembre 2022, à la veille de l'entrée en lice de l'équipe de France en Coupe du monde. (FRANCK FIFE / AFP)

Tenante du titre, l’équipe de France fait partie des favorites pour la victoire finale au moment d'entamer la Coupe du monde 2022 au Qatar. Malgré l’absence de plusieurs cadres, l’objectif des Bleus – atteindre le dernier carré – n’a pas été revu à la baisse, comme l’a précisé Didier Deschamps en conférence de presse dimanche. Mais pour réussir l’exploit de conserver son titre, ce que seuls l’Italie et le Brésil ont réussi à faire dans l’histoire, les Bleus devront relever quatre défis majeurs dans cette compétition et dès leur premier match contre l’Australie, mardi 22 novembre au stade Al-Janoub.

Faire abstraction des blessures

Que ce soit avant ou depuis le début du rassemblement, l'actualité de l'équipe de France est vampirisée par les blessures et convalescences de ses joueurs. Une fois les forfaits de N'Golo Kanté, Paul Pogba et Mike Maignan actés, trois autres internationaux ont dû quitter le groupe des 26 sélectionnés par Didier Deschamps : Presnel Kimpembe, Christopher Nkunku, puis le Ballon d'or Karim Benzema. À force de "coups durs", d'après l'expression choisie par tous les Bleus interrogés sur ces absences, la crainte a pris le dessus.

Chaque grimace après un appui précaire, chaque contact un peu trop rugueux suscite l'inquiétude. Si l'absence d'Eduardo Camavinga de l'avant-dernière séance d'entraînement avant l'Australie était un non-événement pour le staff des Bleus, Didier Deschamps a dû insister en conférence de presse lundi pour éteindre un potentiel nouveau début d'incendie : "Ça peut arriver qu’un joueur ne fasse pas une séance, voire deux. J’ai toujours considéré que s’il y a un petit souci, [mieux vaut] ne pas faire la séance plutôt que d'être moins bien le lendemain. Il n’y a aucune inquiétude".

Pour Ibrahima Konaté, il ne faut surtout pas "regarder en arrière". Pour les Bleus, il faudra tirer le meilleur des forces en présence, tout en gardant une grande précaution. La réussite ou non de la gestion du cas de Raphaël Varane sera décisive. Didier Deschamps a assuré que ce dernier était "apte et disponible", mais un doute subsiste encore quant à sa titularisation. S'il est un pilier de la sélection, un retour précipité pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Trouver le juste milieu

Avec l'absence des deux grands artisans du sacre en Russie en 2018, Paul Pogba et N'Golo Kanté, l'équipe de France doit se lancer dans la compétition avec des milieux de terrains inexpérimentés. Que ce soit Adrien Rabiot, Aurélien Tchouameni, Youssouf Fofana, Eduardo Camavinga, Jordan Veretout ou Matteo Guendouzi, aucun de ces joueurs n'avait déjà disputé une Coupe du monde. À part l'association Fofana-Tchouameni, qui a fait les beaux jours de l'AS Monaco, aucune autre combinaison n'a déjà fait ses preuves en sélection, ou même tout simplement été testée.

Au moment de l'annonce de sa liste, il avait été demandé à Didier Deschamps s'il croyait pouvoir devenir champion du monde avec des milieux aussi inexpérimentés. "Je n'ai pas la réponse, personne ne peut l'avoir, avait-il concédé. J'ai confiance en eux, ils ont potentiellement ce qu'il faut". "Vous avez raison de vous poser ces questions-là", a reconnu plus tard Fofana, à Doha, ce qui ne l'empêche pas d'être optimiste : "Il y a deux joueurs majeurs absents, mais quand ils ont commencé, ils n'avaient pas d'expérience. Il y a un début à tout. Peut-être que dans huit ou neuf ans, vous serez contents de me voir".

Découvrir des leaders vocaux

"Je ne suis pas un leader qui parle beaucoup dans le vestiaire. Je suis plus un leader dans les actions sur le terrain." Avant ces déclarations d’Antoine Griezmann sur le plateau de Téléfoot dimanche, Lucas Hernandez et Adrien Rabiot avaient tenu les mêmes propos en conférence de presse à Doha. En l’absence de Kimpembe, Benzema mais aussi et surtout Paul Pogba, l’équipe de France se cherche de nouveaux leaders pour ce Mondial.

En conférence de presse lundi, Didier Deschamps a tenu à se montrer rassurant : "Il y a des cadres qui sont là et qui ont cette capacité à s’exprimer. Il y a encore suffisamment de joueurs capables de stimuler le vestiaire. On a ce qu’il faut." À côté d’un Hugo Lloris capitaine mais plutôt discret, Raphaël Varane pourrait prendre la relève de Pogba. Le vétéran Steve Mandanda (37 ans), gardien numéro 2, peut également faire entendre sa voix.

Tout comme Olivier Giroud, qui l’a précisé en début de semaine : "J’aurai moi aussi mon rôle de grand frère, pour prendre la parole quand il faudra". Kylian Mbappé est de son côté davantage perçu comme un leader technique. "De la responsabilité, Kylian n’en a pas plus en interne [par rapport à 2018]. Mais sa capacité à faire la différence, on en aura besoin", a expliqué Deschamps. Déjà important depuis son arrivée en sélection il y a un an, Tchouameni pourrait aussi prendre de plus en plus de place.

Faciliter l'intégration des novices

Tous ne sont pas aussi à l’aise que Tchouameni. Parmi les 25 joueurs de l’équipe de France, 15 vont disputer pour la première fois la Coupe du monde. Douze possèdent moins de dix sélections. Tous ces joueurs inexpérimentés, dont certains pourraient avoir un rôle important à jouer au cours de la compétition, devront gérer la pression inhérente à un tel événement. "Tous les moyens sont mis en place pour que les joueurs se sentent au mieux", a expliqué Axel Disasi, appelé au début du rassemblement pour remplacer Kimpembe.

Lui comme d’autres ont été bien accueillis par les plus anciens, qui vont s’efforcer de les guider. "Il faut qu’on ait les bons mots pour lancer une bonne dynamique. Ils ont le talent, ils évoluent dans les plus grands clubs européens et je les sens sereins", a observé Hugo Lloris. "Si on a répondu présent, c’est qu’on se sent capable de porter cette équipe", a de son côté assuré Youssouf Fofana. 

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