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Coupe du monde 2022 : l'équipe de France de football, un mélange culturel

Chaque jour pendant la Coupe du monde, Jean-Marc Four donne un coup de projecteur sur les liens entre politique et ballon rond.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
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Temps de lecture : 4min
L'équipe de France de football lors du mondial au Qatar, décembre 2022 (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Les Bleus, c'est la France de toutes les couleurs et de toutes les origines. Sur la sélection initiale de 26 joueurs de l'équipe de France pour cette Coupe du monde 2022, 19 ont des origines familiales à l’étranger : ils sont nés à l’étranger, ou bien c'est le cas de leurs parents ou de leurs grands-parents.

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Nombre des joueurs de l'équipe de France proviennent de l’immigration d’Afrique subsaharienne : du Mali comme Dembélé ou Konaté, de la République démocratique du Congo comme Mandanda, Disasi, Kolo Muani (le petit dernier, buteur contre le Maroc), de Côte d’Ivoire comme Fofana. Du Bénin et du Togo comme Koundé. De Guinée Bissau comme Upamecano. D’Angola comme Camavinga. Du Cameroun comme Saliba, Tchouaméni et bien sûr Mbappé. Mbappé est d’origine camerounaise par son père, mais aussi algérienne par sa mère. D’autres joueurs sont originaires du Maghreb, Benzema bien sûr, et Guendouzi.

Et puis il y a l’immigration européenne : Griezmann est d’origine portugaise par ses grands-parents maternels, le père de Lloris lui est d’origine espagnole catalane. L'Espagne qui est aussi bien connue des deux frères Hernandez : Lucas et Théo y ont passé leur jeunesse, fait leurs études et débuté leurs carrières. Le troisième gardien de but, Areola, est lui venu des Philippines.  

Presque tous les joueurs sont nés en France 

Dans la sélection des Bleus, il n’y a que trois joueurs nés à l’étranger : Camavinga est né en Angola, Mandanda en République démocratique du Congo et Thuram né en Italie, puisque son père Lilian jouait alors à Parme. Trois sur 26, c’est peu : c’est dans la moyenne basse des sélections engagées dans ce Mondial. Beaucoup moins par exemple que la Tunisie, le Maroc, le Cameroun ou, en Europe, la Croatie ou le Portugal. C’est comparable à l’Allemagne ou l’Espagne qui comptent deux joueurs nés à l’étranger.

Avec les Bleus, on a une équipe de joueurs de la deuxième, voire troisième ou quatrième génération d’immigration. C’est le reflet des mouvements migratoires du 20e siècle. Plutôt la deuxième génération pour les pays d’Afrique, la troisième ou la quatrième concernant les pays européens. Les Bleus sont donc nés et ont grandi en France. Ils se sentent totalement Français et n'ont pas de sentiment d’écartèlement entre deux pays.

Un mélange qui fait la force des Bleus

C’est le reflet d’un pays : la France, qui est un pays d’immigration qu’on le veuille ou non. Les études démographiques précises manquent sur le sujet mais on estime qu’un Français sur trois a des origines étrangères si on remonte à la troisième génération. Le football est aussi un sport populaire par excellence. Il sert souvent de vecteur d’intégration sociale, voire d’ascension sociale, dans les familles d’immigrants. Et aussi parce que l’Ile-de-France est un extraordinaire vivier de formation de footballeurs professionnels. Le plus grand au monde, avec Sao Paulo au Brésil. D’ailleurs, 10 des 26 joueurs français sont nés en région parisienne ! Dont deux à Bondy : Mbappé bien sûr, et aussi Kolo Muani.

Les clubs d’Ile-de-France, souvent dans des quartiers défavorisés, constituent un tissu sans équivalent, une mine d’or pour repérer les talents. C’est donc par cette identité bâtie sur les mélanges que les Bleus sont aussi forts.

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