Tour de France 2024 : la Grande Boucle s'élancera d'Italie avec un grand départ donné à Florence

Après le Danemark en 2022, et l'Espagne en 2023, la Grande Boucle va une nouvelle fois s'élancer hors de l'Hexagone. L’organisation du Tour de France a révélé, mercredi 21 décembre, le tracé des trois premières étapes de l'édition 2024, qui partira le 29 juin de Florence, en Italie. L'occasion de réparer une anomalie.

"Le Tour est parti de tous les pays limitrophes de la France. Il est même parti six fois des Pays-Bas qui n'ont pas de frontière commune avec la France. Mais il n'est encore jamais parti d'Italie. Il y a une sorte d'incongruité qui va disparaître", a expliqué à l'AFP Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France qui est en Italie jusqu'à vendredi pour présenter ce 26e grand départ de l'étranger.

"Partir de l'étranger, non seulement je l'assume mais je le revendique. Les forces de sécurité françaises seront énormément sollicitées en 2024, donc un grand départ de l'étranger peut aider."

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France

à l'AFP

"À la fin du mois de mars 2020, en pleine pandémie, Matteo Renzi, l'ancien maire de Florence et ex-président du Conseil, m'avait envoyé par texto une photo de sa ville avec ce mot : 'Florence vide, déserte mais si belle. Je n'ai pas oublié mes rêves de grand départ. Après la pandémie, voyons'. Ça a réenclenché le truc", raconte le patron de la Grande Boucle, impatient de voir les coureurs arpenter enfin le "musée à ciel ouvert de Florence, les rives de l'Adriatique et la traversée des Apennins".

Une première étape déjà corsée

Mais comme ce sera le cas au Pays basque l'été prochain, le peloton devra tout de suite répondre présent face aux profils costauds des trois balades italiennes. Dès la première journée, les coureurs quitteront Florence avec une pensée pour Gino Bartali (double vainqueur du Tour en 1938 et 1948), en direction des plages de Rimini. "Une étape de moyenne montagne voire de montagne avec un dénivelé positif de 3 700 mètres" assure Christian Prudhomme.

Au fil des kilomètres, se dresseront pas moins de six ascensions sur les routes d'Emilie-Romagne, dont les techniques côtes de Spinello (7,1 km à 6 %) et de Barbotto (5,8 km à 7,6 %), et une sur le territoire de Saint-Marin (7,1 km à 4,8 %), à 25 bornes de l'arrivée. De quoi permettre à Tadej Pogacar et aux autres favoris du général de se montrer une première fois.

Sur les traces des légendes du cyclisme italien

Rebelote le lendemain avec une nouvelle étape pour puncheurs entre Cesenatico – ville où repose le "Pirate" Marco Pantani, vainqueur du Tour en 1998 –, et un circuit final autour de Bologne. A noter que les coureurs passeront par Imola et on imagine que cela pourrait donner des idées à Julian Alaphilippe, sacré champion du monde sur le circuit automobile en 2020.

Si "Alaph" se sent pousser des ailes, il pourrait bien s'envoler dans la côte de San Luca (1,9 km à 10,2 %), escaladée à deux reprises dans les derniers 50 derniers kilomètres, et qui s'annonce déjà comme le juge de paix de cette deuxième étape.

Enfin, au troisième jour, les sprinteurs auront l'occasion de briller du côté de Turin. Au menu, du plat et peu de difficulté : après un départ à Plaisance et un crochet par la Lombardie, le peloton traversera le Piémont sur des routes bien connues des suiveurs de Milan-San Remo puis passera par Tortone, où s’est éteint Fausto Coppi. "Il y a un lien évident avec la légende du cyclisme italien et ses champions", souligne le directeur du Tour. En 2024, la plus célèbre des courses à vélo célèbrera d'ailleurs les 100 ans de la première victoire italienne sur ses routes : celle d'Ottavio Bottecchia, qui avait gagné quatre étapes et le classement général en 1924.

Ensuite, les participants de cette 111e édition poursuivront leur chemin vers la France, pour une arrivée finale prévue exceptionnellement à Nice, le 21 juillet 2024, en raison de la proximité avec les Jeux olympiques de Paris.