Xavier Gravelaine: "L'échec d'un système"
Xavier, cet échec était-il prévisible ?
"Oui, on le sentait. On ne change pas un schéma tactique (le 4-3-3) juste avant la Coupe du monde pour finalement remettre le 4-2-3-1 des éliminatoires. On tâtonnait, on cherchait. On pressentait quelque chose. Déjà, je faisais partie des gens qui pensaient que le tirage n'était pas si facile".
Est-ce une faillite des leaders ?
"Déjà, il n'y a pas que Domenech. Si certains joueurs avaient quelque chose à dire, pourquoi ne l'ont-ils pas fait ? La peur du gendarme ? Il y a l'exemple Malouda qui a ouvert sa bouche et qui a payé pour ça. Les autres n'ont peut-être pas voulu faire pareil. Les joueurs retenus manquent de charisme et de respect pour le maillot".
L'équipe avait-elle les moyens de ses ambitions ?
C'est ce qu'on a vendu aux Français dans la presse. On n'a pas une bonne équipe. Le Chili, par exemple, a affiché un niveau supérieur aux Français. Il n'y a pas d'esprit. Il faut une remise en cause complète du football français: Le Graët, la DTN, Escalettes, Domenech et les joueurs sont tous responsables. La refonte du système est indispensable. L'équipe de France est comme une belle femme qui pense qu'elle est encore jeune alors qu'elle a vieilli. Maintenant, l'Euro 2016 va peut-être sauver la France. Il ne faut pas un seul changement mais repartir sur du neuf. 2016, c'est l'objectif à moyen terme. On doit changer les choses en profondeur".
Cela aurait-il changé avec un autre sélectionneur ?
Raymond Domenech doit assumer sa façon d'être. Certains le trouvaient arrogants, je ne me prononcerai pas la dessus mais il espérait mieux terminer, c'est certain. Il espérait sûrement que les Bleus aillent en huitièmes voire en quarts de finale. Il va prendre un coup sur la tête mais c'est mérité. Il doit assumer l'échec".
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